Cadillac Eldorado Brougham 1958 : la quintessence


Cadillac est ce qu’on appellerait aujourd’hui une marque premium. Guidée par l’excellence et le luxe, la marque a même sollicitée les femmes habillées de robes de soirée et de visons pour tester l’ergonomie et les selleries.  Un test client grandeur nature pour riches propriétaires.

A cette époque, l’Amérique regorge d’argent. Les constructeurs rivalisent de luxe pour proposer à tous les vilains garçons de la mafia des véhicules hors normes. Ford a créé sa marque Lincoln et Chrysler a lancé Imperial sans arriver réellement à rivaliser.

Cadillac Eldorado Biarritz, 1957

Chez Cadillac la gamme se compose d’une berline, d’une  limousine, d’un coupé, et d’une convertible avec plusieurs versions dénommées 60, 62, 70, 75. La  finition de l’Eldorado se prénomme Biarritz  pour la convertible et Séville pour le coupé.

En 1956, l’Eldorado s’affiche à 6 000$. A titre de comparaison,  une Ford Mustang de 1964 coûtait un peu moins de 3000 $. Il s’écoule 2000 convertibles et 4000 coupés.

Brougham : le luxe a un nom
En 1957, Cadillac sort la Brougham que la marque a déjà testé sur plusieurs Motorama. Il s’agit ni plus ni moins de la quintessence du raffinement automobile.

La Brougham est une berline quatre portes (version 70 donc). La carrosserie est dessinée par Harvey Earl. Le pavillon est en alu brossé et fait penser à une véritable capote. Les portières sont  à ouverture antagoniste dites « suicide » à l’arrière, sans montant central. Le châssis est donc renforcé, l’auto pèse pas moins de 2449 kg dont 500 kg de moteurs électriques et 500 kg de pompes pneumatiques…. Un ravissement pour les fans de restauration !

Cadillac Eldorado Brougham à San Francisco en 1957

Un autotronic eye pour passer en feux de croisement

La banquette avant se recule automatiquement pour que les gros messieurs de la pègre ou les riches Texans puissent y accéder. Les portes se verrouillent automatiquement. Le siège conducteur est à mémoire de positionnement. On est en 57 !

Sur le tableau de bord,  l’autronic eye détecte automatiquement les phares venus d’en face et passe automatiquement des codes en feux de croisement. Sans oublier le régulateur de vitesse, les rétroviseurs polarisants et le démarrage automatique du moteur en fonction du positionnement du levier de vitesse. Voilà pour monsieur et ses gadgets.

A gauche sur le tableau de bord on aperçoit le fameux autronic eye

Gobelets en inox, trousse de maquillage et parfum

Madame n’a pas été oubliée. Dans la boîte à gants, plusieurs étuis sont proposés : étui à cigarettes, étui mouchoir en papier mais également un plateau aimanté avec 6 gobelets en inox. Un trinquette pour les longs trajets ça fait pas de mal !

Six gobelets en inox de série dans la boîte à gants

A l’arrière, au milieu de la banquette, une « box » en cuir avec agenda assortie a la sellerie (44 teintes au choix) et tout le nécessaire de maquillage soignent l’accueil de madame. Un vaporisateur à l’extrait de parfum Arpege de Lanvin finit de la combler.

Côté moteur un gros V8 365 ci de 325 hp est chargé de mouvoir le paquebot de 5m49. Deux innovations sont proposées : un système anti-plongée en cas de freinage puissant et un système de suspension gérée par une centrale pneumatique qui absorbe les irrégularités de la chaussée.

Cadillac voulait détrôner la Lincoln Continental Mark II de 1956 affichée à 9 500$ qui avait craquer Elvis Presley. La Cadillac était donc à 13 074$ !

Lincoln Continental, 1956

Mais la belle aventure s’arrête car Cadillac perd de l’argent avec cette voiture complexe et pas assez vendue. 704 clients auront profité de cette voiture d’exception pour l’époque en 1957 et 1958.

Cadillac Eldorado Brougham et son pavillon en alu brossé

De prestigieux propriétaires  auront eu le privilège d’en profiter comme Franck Sinatra, David Rockfeller et Bob Hope. Sa côte aujourd’hui ne se dément pas et atteint 200 000 $.  Une paille !

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