Davis Divan 1948 : la pantoufle


La fin de la seconde guerre mondiale sonne le début de la récré. S’ouvre alors une formidable époque de créativité dans tous les domaines et notamment dans le secteur automobile. Chaque visionnaire imagine sa voiture du futur. C’est le cas de Glenn Gordon Davis qui propose en 1948 “Le Californien”, véhicule à trois roues pouvant embarquer 4 passagers.

Véhicule à 3 roues

En 1941, Joel Thorne, millionnaire et pilote automobile participe aux 500 Miles d’Indianapolis. Il confie à Frank Kurtis, futur fondateur de la célèbre écurie Kurtis-Kraft, la réalisation d’un prototype roadster à trois roues. A la fin de la guerre, Glenn Gordon Davis, ami de Joel Thorne et ancien vendeur de voitures, reprend le projet et décide de construire ce concept insolite en série. Il fonde alors la Davis Motor Car Company, s’entourant d’une petite équipe de jeunes ingénieurs pour lancer la production.

4 personnes de front

L’auto baptisé “Le Californien” n’a rien à envier à la tendance des années 30 intitulé “Streamline design” qui a donné naissance à de magnifiques locomotives, bateaux ou bâtiments chers à Raymond Loewy. Le toit est amovible, les phares sont escamotables à l’intérieur et permet d’embarquer quatre personnes de front sur l’unique banquette avant appelé “Divan” ce qui donnera le nom au modèle. Les trois roues sont dissimulées sous la carrosserie entièrement en aluminium. La seule roue avant assure la direction, les deux roues arrière sont motrices.  La suspension avant et l’essieu arrière rigide absorbent sans faillir les bosses et rendent la conduite agréable.

La Divan portait bien son nom : 4 places de front !

Les premières Davis Divan sont propulsées par un moteur quatre cylindres de 47 chevaux de marque Hercules puis les suivantes par un 63 ch de marque Continental, accouplé à une boîte manuelle à trois vitesses. La voiture frise les 80 km/h. Peu coûteuse, économique, aux performances intéressantes, vendue à un prix attractif, cette grosse pantoufle se présente comme la voiture alternative.

La Davis Divan avait 3 roues et atteignait les 80 km/h.

La Davis Divan fait les bonnes pages du magazine LIFE. Au final treize exemplaires sont produits avant que l’entreprise ne se fasse rattraper par la patrouille. Les dépenses publicitaires ont raison de la survie de cette drôlesse. Les salaires des employés ne sont pas versés… et Gary Davis se retrouve en 1948 reconnu coupable de 20 chefs d’accusations et passe deux années en prison. Clap de fin.

La Divan a fait les gros titres du magazine LIFE.

La vidéo promotionnelle (ci-dessous) montre pourtant à quel point l’auto était révolutionnaire. Un bijou technologique. Une autre histoire, en tout point similaire, fera bientôt parler d’elle : celle de la Tucker 1948. Les créatifs ont la vie dure.

13 exemplaires et puis c’est tout.

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