Jean Seberg : Icône à bout de souffle


Jean Seberg. Voici  une actrice au style intemporel qui incarne encore aujourd’hui un idéal féminin. Son style avec ses cheveux courts est reconnaissable entre tous et à jamais associé à Jean-Paul Belmondo dans le film A bout de souffle de Jean-Luc Godard en 1960.

Jean Seberg dans Sainte Jeanne d’Otto Preminger

Née le 13 novembre 1938 à Marshalltown dans l’Iowa, fille de pharmacien, sa famille est d’origine suédoise.  A l’adolescence elle se passionne pour Marlon Brando et fait du théâtre.  Après ses années d’université, choisie parmi 18 000 candidates, elle tourne son premier film en 1957, Sainte Jeanne sous la direction d’Otto Preminger, dans laquelle elle tient le rôle de Jeanne d’Arc. Dans la foulée, elle jouera dans Bonjour tristesse du même réalisateur.

En octobre 1958, elle épouse l’acteur, réalisateur et producteur français François Moreuil  et vient vivre à Paris. Avocat d’affaires de son premier métier, Moreuil  réussi à renégocier le contrat d’exclusivité qui liait sa future femme à Preminger en le revendant à Colombia. Cette même année, elle joue sous sa  direction dans le film La Récréation d’après une nouvelle de François Sagan.

Jean Seberg et Romain Gary

Un peu avant les fêtes de Noël  1959, au consulat français de Los Angeles, Jean rencontre l’écrivain et diplomate de 24 ans son aîné, Romain Gary. C’est le coup de foudre et le printemps suivant elle  s’installe avec ce dernier. Ils auront un fils Alexandre en 1962.

A bout de souffle, une légende naît 

En 1960, elle tourne A bout de souffle, de Jean-Luc Godard, avec Jean-Paul Belmondo. Elle devient l’icône de la Nouvelle Vague. Sa fraîcheur, sa beauté et sa spontanéité font des ravages. Elle y interprète Patricia Franchini, vendeuse de journaux sur les Champs-Élysées qui résiste aux avances d’un jeune voyou joué par Belmondo.

Le film Lilith tourné en 1964 par Robert Rossen sera son meilleur film, révélateur de sa personnalité. L’histoire ? De retour de l’armée, Vincent Bruce, joué par Warren Beatty, trouve un travail dans une clinique psychiatrique. Il se laisse peu à peu séduire par Lilith Arthur (Jean Seberg), jeune patiente de l’établissement, atteinte d’une forme de schizophrénie.

Warren Beatty avec Jean Seberg dans le film Lilith

Jean Seberg dans Airport de George Seaton – 1970

En 1969, elle apparaît dans ce qui sera sa seule comédie musicale, La Kermesse de l’Ouest (Paint Your Wagon), adapté d’un spectacle de Lerner et Lowe. Elle joue en compagnie de Lee Marvin et Clint Eastwood. Elle a une liaison avec ce dernier ce qui précipitera sa séparation avec Romain Gary. Puis tourne dans Airport un des tout premiers succès de la vague des films catastrophe des années 1970.

Dans la mouvance des Black panthers

Jean Seberg est une des premières actrices (blanches) à dénoncer la  ségrégation raciale aux Etats-Unis. Le FBI la soupçonne de tisser des liens avec les Black Panthers. A juste titre. Maîtresse de Hakim Jamal, cousin de Malcom X et fondateur de l’Organisation de l’unité afro-américaine, un groupe révolutionnaire proche des Black Panthers, elle vit une relation tumultueuse. Durant l’été 1970, la presse (aidée par le FBI) révèle cette union qui fait scandale. Alors qu’elle est enceinte de sept mois, elle tente de se suicider. La petite Nina meurt deux jours plus tard. Jean la fait enterrer dans un cercueil de verre afin que tous puissent voir qu’elle était blanche. Le véritable père est en effet Carlos Navarra, un étudiant révolutionnaire rencontré lors d’un tournage au Mexique. Sombrant dans la dépression, elle devient dépendante à l’alcool et aux médicaments. Plusieurs fois hospitalisée et internée, elle est victime de crises de démence et tente encore de se suicider, le plus souvent aux dates anniversaires du décès de sa fille.

En 1972, elle épouse en troisièmes noces, Dennis Berry, réalisateur et fils de John Berry puis en mai 1979 avec Ahmed Hasni , Algérien mythomane lié à un trafic de stupéfiants qui la dépouille financièrement. Le 30 août 1979, elle est portée disparue, Hasni déclare qu’elle est partie de son appartement 125 rue de Longchamp, nue sous son manteau, avec pour seul bagage une bouteille d’eau. Son corps est retrouvé le 8 septembre, enroulé dans une couverture à l’arrière de sa Renault blanche rue du Général Appert dans le XVIe arrondissement de Paris, près de son domicile. On trouve dans sa main un mot d’adieu adressé à son fils Alexandre. Le rapport d’autopsie indique qu’elle a succombé à une surdose massive de barbituriques mais aussi d’alcool (8,2 g par litre de sang). Bien qu’incapable de conduire avec une telle alcoolémie, l’enquête de police conclut au suicide.

Elle est enterrée dans la treizième division du cimetière du Montparnasse. Une icône de la Nouvelle vague s’en est allée. A bout de souffle.

 

 

 

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