• Twiggy : premier mannequin star de l’histoire


    C’est une brindille dont le visage si particulier annonçait une destinée. Twiggy, jeune britannique de 41 kg, “Pas de seins, un lipstick blanc, des ongles rongés, des épaules osseuses, et une coupe de garçon” comme la décrivait le New Yorker, a été le premier mannequin star de l’histoire. Son poids plume, ses cils en étoile  et son allure très pop ont fait d’elle l’ambassadrice de  la mode des sixties.

    Vogue France – mai 1967

    Lesley Hornby, de son vrai nom, est née le 19 septembre 1949 d’un père maître menuisier, et d’une mère ouvrière dans une imprimerie et caissière de supermarché. Pas vraiment le rêve. Elle ne s ’aime pas. Elle se compare à Olive Oyl dans Popeye. A 16 ans elle est shampouineuse à Neasden, quartier ouvrier de Londres. Un salon de coiffure qui sera son salut. C’est ici que Nigel Daves la remarque en 1966. Un corps androgyne comme ça, il n’y en a pas 100 ! Elle suit les conseils de Nigel Daves et prend pour pseudonyme son surnom d’enfance Twiggy : la brindille. Peu après, elle se fait remarquer par une journaliste de mode du Daily Express qui la surnomme « I name this girl the face of 1966 ». Elle débarque à New York en mars 1967 et fait la couverture du Vogue France en mai à 17 ans.

    Twiggy habillée en Mary Quant en 1966

    Souvent associée aux créations de Mary Quant, Twiggy est très vite devenue une figure emblématique du Swinging London au même titre que Jean Shrimpton. Les couvertures se succèdent : Elle, Vogue US. Twiggy détonne dans cet univers où le style des mannequins est influencé par les stars hollywoodiennes en forme de sablier. Twiggy n’est pas une pin up. Ses talons plats, sa coupe garçonne, son allure androgyne inspirent les plus grands comme Andy Warhol.

    Art pop d’Andy Wharol

    Les Twiggy Dolls

    Mais ce n’est pas tout, celle qui revendiquera une hygiène de vie irréprochable loin des ravages de la drogue de l’époque, placera intelligemment ses gains estimés aujourd’hui à 48 millions d’euros…  Un magazine à son nom mais aussi une « Barbie Twiggy » que les petites filles allaient s’arracher au Noël 1967… font d’elle un « model » de femme d’affaires.

     

    Twiggy sur le stand Toyota au Japon

    Pour le salon de l’automobile de Tokyo en 1967, Toyota invite Twiggy à faire la promotion de la 2000 GT sur son stand. Sur le stand Toyota, Twiggy fait sensation, les images du mannequin font le tour du monde. Twiggy repartira en Angleterre avec en cadeau le modèle de couleur dorée présenté. Ne sachant pas encore conduire et n’ayant même pas son permis, Twiggy se “faitpromener” par son manager Justin de Villeneuve. Préférant sa Rolls avec chauffeur (tout de même !), Twiggy laisse la voiture dans un dépôt. Après un mois, Toyota lui propose de la racheter pour la faire figurer dans une série qui doit être tournée prochainement ; “The Ugliest Girl In Town”.

     

    Le Glamour british



    Twiggy est l’étandard du mouvement, au moment même où les marques anglaises inventent la fashion girl populaire et très colorée. Porté par Mary Quant, loin des créations élitistes de la haute couture, la jupe courte fait son apparition. La  jeunesse bohème portée sur le hippie chic se l’approprie. La Twiggymania bat son plein entre les tailleurs de Savile Row, le Swingin’ London de Carnaby Street.

    La mode “Twiggy” sur Carnaby street en 1969

    En 1970, après quatre ans de mannequinat, Twiggy décide de se retirer du monde de la mode car « on ne peut pas servir de cintre toute sa vie » dira t-elle.

    Twiggy épouse l’acteur américain Michel Witney en 1971 avec qui elle a une fille, Carly, née en 1978. Elle commence alors à faire du cinéma et de la musique, jouant notamment dans la version cinématographique de la comédie musicale de Sandy Wilson, The Boy Friend, qui lui permit de remporter deux Golden Globe Award.

    Twiggy la chanteuse sera très appréciée au Japon

    Elle figure aussi  au côté de David Bowie sur la pochette de l’album Pin Ups  en 1973. Bowie avait déjà évoqué la jeune femme dans sa chanson Drive-In Saturday, via les paroles Twig the wonder kid. En tant que fan, il lui propose de la rejoindre au studio d’enregistrement à Paris. Sa carrière de chanteuse est à la marge aux Etats-Unis et en Angleterre, en revanche elle recueille un succès monumental au Japon. Les quatre chansons enregistrées sur 45 tours en 1967 sont regroupées en 1971 sur l’album Twiggy and the Girlfriends aujourd’hui disponible sur CD.

    Twiggy joue un petit rôle (la femme à la Jaguar) dans le film mythique des Blues Brothers.

     

    Elle apparaît ensuite dans le mythique Blues Brothers de John Landis en 1980. Remariée en 1988 avec l’acteur Leigh Lawson rencontré sur le plateau du film Madame Sousatzka. Elle vit à Londres.

    Sa passion pour les vêtements d’homme, les souliers vernis et la simplicité chic font d’elle une styliste régulière de collections grand public, pour Marks & Spencer notamment. En 2015, elle devient égérie de la marque de cosmétiques L’Oréal. La brindille ne quitte jamais vraiment sa légende.

  • Mel’s Drive-In : choisissez votre lieu de tournage


    Mel’s Drive-In est une chaîne de restaurants américaine, de type « Diner », fondée en 1947 par Mel Weiss et Harold Dobbs à San Francisco, en Californie. Elle est étroitement associé au film American Graffiti.

    Un décor de cinéma

    En effet, en 1972, le restaurant est sélectionné par George Lucas pour être au cœur de l’action de son  film American Graffiti . Le Mel’s utilisé est situé au 140 South Van Ness à San Francisco. Il sert de cadre pour la scène d’ouverture du film accompagné par la bande son de Bill Haley ‘ Rock Around The Clock ‘.

    Katharine Hepburn dans le film Guess Who’s Coming to Dinner

    Universal Studios a construit une réplique sur son plateau du “Mel’s Drive-In” utilisé dans American Graffiti. Elle a servi ensuite de boutique de cadeaux. Avant American Graffiti , le Mel’s a été utilisé pour  le film Guess Who’s Coming to Dinner de 1967 avec Spencer Tracy et Katharine Hepburn. Ces derniers se rendent en voiture au Mel’s et commandent la crème glacée Oregon Boysenberry.  Plus tard une altercation a lieu devant le restaurant entre deux chauffeurs.  Le Mel’s était situé dans le quartier Excelsior de San Francisco.

    Les Mel’s Drive-in sont aujourd’hui deux chaines distinctes. Dans le nord de la Californie, la plupart des Mel’s  partagent le même thème que l’on rerouve dans le film Graffiti avec un  logo de même style. Ces restaurants s’appellent “Original Mels”.

    Un témoin de la lutte contre les discriminations

    Les Mel’s Drive-in sont  étroitement lié aux évolutions sociales des années 60 et en particulier la ségrégation raciale en témoigne ce qui s’est passé à Walnut Creek, près de San Francisco en octobre 1963.  La chaîne Mel’s Drive-In doit contenir une manifestation qui veut mettre fin à la discrimination du personnel afro-américain cantonné aux cuisines mais peu utilisé à l’avant pour le service. Plus de 100 manifestants sont arrêtés. C’est Harold Dobbs, homme politique influent à San Francisco qui débloque la situation.

    Aujourd’hui, le site officiel Mel’s Drive-In ne fait pas référence à ces Original Mel’s. Les conflits familiaux des propriétaires ont poussé le vieux Weiss  à vendre son entreprise en 1994 à Larry Spergel, qui a formé un groupe d’environ 50 actionnaires qui détient aujourd’hui  la chaîne des nouveaux Mel’s.  L’éternelle lutte entre ancien et moderne même si dans le cas présent vous serez toujours  l’acteur principal dans un Original Mel’s.

     

  • 24h du Mans 1969 : Anthologie puissance Ickx


    Le Mans, 14 juin 1969. Il y a presque 50 ans.  Le départ, de ce qui est sans doute la course de la décennie, est donné. Le tracé de 1956, long de 13,461 km,  avec sa ligne droite des stands élargie, celle des Hunaudières sans chicane et la courbe Dunlop modifiée suite à la catastrophe de 1955 va offrir un spectacle fabuleux sous un temps radieux.

    Les équipages sont constitués de deux pilotes au lieu de trois aujourd’hui. Ils viennent pour la plupart de Formule 1 et Formule Indy. Les catégories se résument aux Sports prototypes, Sport et GT.

    Porsche en trouble fête ?

    Ford domine outrageusement la compétition depuis 1966 avec ses Ford GT 40. Porsche, qui n’a encore jamais gagné déploie des moyens considérables et  annonce clairement la couleur : la victoire. Pour atteindre cet objectif, l’usine construit la fameuse 917, qu’on appellera par la suite « la machine à gagner » (vainqueur des éditions 1970 et 1971).

    Fort GT 40

    En seulement dix mois, la Porsche 917 est développée. Elle est animée par un moteur 5L/ 12 cylindres et composée de nombreux éléments en titane et  magnésium. Cependant, la voiture est très délicate à conduire et sa tenue de route est très compliquée à haute vitesse, les pilotes officiels Hans Herrmann et le français Gérard Larrousse notamment ne sont pas vraiment rassurés. Elle pulvérise les records avec un tour à plus de 240 km/h de moyenne et des pointes à 340 km/h dans les Hunaudières lors des premiers essais.

    La bataille s’annonce rude avec  Ford. Jacky Ickx rempile avec la GT40 1075, la voiture qui a remporté l’épreuve l’année précédente avec Pedro Rodriguez et Lucien Bianchi. Le solide V8 4,9L Ford a déjà fait ses preuves en remportant déjà deux fois les 24 heures du Mans.

    Test & crash pour Matra

    Anecdote de cette édition et non des moindres Matra prépare une version fermée aérodynamique sur base du modèle 630. Dotée d’un moteur de 430cv, sa carrosserie de type fermée est le résultat du travail de l’aérodynamicien Robert Choulet et affiche un Cx stupéfiant, inférieur à 0,25. Elle promet des vitesses folles annoncées à 400 Km/h. Terminée trop tard, elle ne peut participer aux essais préliminaires d’avril et affiche une vilaine tendance au cabrage. Des essais d’avril qui verront le décès de Lucien Bianchi au volant de son Alfa Roméo spyder 33, au bout de la ligne droite des Hunaudières. Un premier shakedown est réalisé sur l’aérodrome à Sézanne  « J’avais atteint 290km/h. A cette vitesse, j’avais constaté un net délestement de l’avant, mais qui n’avait pas atteint un seuil critique » explique à l’époque Henri Pescarolo. Suite à ce test, Matra obtient une autorisation d’utiliser la droite des Hunaudières pour effectuer des essais le 16 avril 1969.

    Matra 640 de Pescarolo

    C’est Pescarolo qui s’y colle. En 5e, il franchit avec la Matra 640 le croisement entre la route de Tours et la départementale 92 à 250 km/h. La piste bosselée des Hunaudières propulse la M640 dans les airs dans un silence absolu « J’ai alors ressenti une impression extraordinaire. En effet, dès que l’avant s’était levé, je m’étais mis debout sur les freins. Mais comme les roues arrière avaient décollé aussi, ceci a eu pour effet d’arrêter le moteur. Je me suis donc retrouvé aux alentours de 250-260 km/h dans un silence absolu, à la hauteur de la cime des arbres. Sachant que dans la seconde qui suivait, j’allais mourir » raconte Pesca.

    Accident d’Henri Pescarolo

    L’auto est pulvérisée.  Pescarolo est brûlé, fait un malaise… mais dans un sursaut parvient à sortir de la carcasse de la 640… Il se jette dans le cours d’eau le plus proche. Un spectateur  l’enroule dans son manteau pour finir d’étouffer les flammes. Toute une époque !

    Gravement blessé, il reste éloigné des circuits pendant de longs mois ce qui met fin au programme de Matra pour cette version. Matra décide de présenter la barquette 650 à queue longue  animée d’un V12 Matra de 3L développant 470 cv, pour un poids de 740 kg. Le son très particulier du V12 différencie la voiture de toutes les autres.

    Autre grand constructeur présent, Ferrari, qui cette année-là fait son come back. Une année de transition pour la  Scuderia, en vue de concurrencer  les Porsche 917 à l’avenir.

    Un départ collector

    Départ du Mans 1969 avec en arrière plan Jacky Ickx en mode “pas de sénateur”…

    Le départ de l’épreuve est donné exceptionnellement à 14 h en raison d’élections présidentielles. Cette 37e édition est à marquer d’un sceau princier. C’est en effet la dernière édition durant laquelle les coureurs partent en courant vers leur voiture, placée en épi, depuis le côté opposé de la piste. Un an plus tôt, Willy Mairesse n’a pas bien fermé sa porte. Elle s’arrache de la Ford GT 40 jaune. Le pilote, grièvement blessé à la tête, ne s’est pas attaché ! Mairesse ne s’en remettra jamais et se suicide en septembre 1969. Jacky Ickx, qui n’approuvait pas ce type de départ dit « Le Mans » part bon dernier en signe de protestation, après avoir marché vers sa voiture, s’être installé tranquillement et  bouclé sa ceinture de sécurité. Certains pilotes ne s’attachent pas et prennent le risque de boucler leur ceinture à plus de 300 km/h.  Ickx démarre en dernière position.

    L’amateur John Woolfe  se tue lors du premier tour. Alors en 12ème position, sa Porsche 917, très difficile à manier, empiète sur l’herbe à Maison Blanche, il perd  le contrôle et  heurte de face le talus. Il est éjecté du véhicule lors de l’impact. Sa voiture, coupée en deux, retourne sur la piste avant d’être prise de plein fouet par la Ferrari 312P, venant en sens inverse, de Chris Amon. Les voitures, encore pleines d’essence, s’enflamment. On évoque une tragique erreur de pilotage. Mais à l’époque, on parle plutôt d’un moment de distraction… il n’aurait pas pris le temps de boucler son harnais.

    120 mètres

    La Porsche de Gérard Larousse devant la Ford GT 40

    Le dimanche vers 11 h 00, la Porsche 917 de Vic Elford casse son embrayage et laisse la tête à la Ford GT40 de Jacky Ickx. La Porsche 908 d’Hermann-Larousse est à un tour et représente le dernier espoir des Porsche. En grignotant l’avance de la Ford, dans l’ultime tour, Hermann arrive se hisser à sa hauteur, mais ne peut finir le dépassement car sa voiture moins puissante est privée de l’aspiration. La Ford de Ickx, de 2 litres supérieure en cylindrée, franchit en tête la ligne d’arrivée. Il manque alors une vingtaine de secondes pour boucler les 24 heures car, du fait de l’ultime attaque de la Porsche, Ickx n’a pu ralentir pour passer la ligne après l’heure. Le drapeau à damier ne s’abaissant pas, les deux pilotes doivent faire un tour supplémentaire. La même scène se répète et Hermann se rue désespérément à l’assaut et se hisse à nouveau à la hauteur de Ickx dans la ligne droite. Les deux voitures ont la même vitesse de pointe, 320 km/h. La Porsche n’est plus rapide qu’en bénéficiant de l’aspiration. Elle se positionne à hauteur de la Ford mais n’a pas les chevaux pour passer devant. Un écart de 120 m, soit la plus courte distance jamais enregistrée, sépare le premier du second après 24h de course !

    Jacky Ickx vainqueur mythique de l’édition 1969 pour 120m…

    Ickx, parti dernier, entre dans la légende du Mans. Une course rocambolesque, tragique  et palpitante à la fois. La bravoure d’Hermann sera récompensée l’année suivante par une victoire sur une Porsche 917 et Ickx se distinguera une nouvelle fois en 1975 sur une Mirage GR8 Ford Cosworth.

  • Ericofon : le téléphone star des 50’s


    Jusqu’en 1943,  tous les boîtiers de téléphone sont faits en bois. Une nouvelle matière est étudiée à partir de 1941 et fait son apparition en France en 1943. Son nom la Bakélite.

    Le règne du bakélite

    Un téléphone symbolise cette innovation : le U43. Ce fameux téléphone noir, accessoire visible dans tous les films sur la seconde guerre mondiale, est dur et résistant. Il devient la nouvelle norme et contribue à la démocratisation du téléphone en France.

    Son cahier des charges est ambitieux : être compatible avec les types de réseaux les plus courants, avoir un coût de fabrication faible afin de répondre à une forte demande, et être conçu avec des matériaux disponibles en raison de la pénurie de métaux en période de guerre.

    C’est la société Ericsson qui le conçoit. Il constitue aujourd’hui un accessoire de décoration très apprécié des collectionneurs… tout comme l’Ericofon.

    Un téléphone coloré adepte de la mobilité

    Parallèlement au téléphone en bakélite, la firme suédoise étudie l’idée de pouvoir se déplacer plus facilement avec un téléphone monobloc. L’ergonomie fait son chemin.

    Hugo Blomberg et Ralph Lysell vont travailler pour la société Ericsson sur le projet et proposer en 1949 un concept révolutionnaire, design et coloré : l’Ericofon. Son nom est la contraction de Eri pour Ericsson, Co pour Compagnie et Fon pour telefon.

    L’entreprise suédoise Ericsson, leader en téléphonie dans l’installation des centraux téléphoniques en France, le présente  officiellement en 1953. Le design est révolutionnaire et certainement en avance sur son temps. En effet, tout a été revu pour le rendre plus léger. Les composants sont miniaturisés et le chassis est bien moins lourd que le bakélite des téléphones de l’époque.

    La bakélite est abandonnée, trop sensible aux rayures d’ongles, au profit du plastique ! Qu’on se le dise, l’Ericofon est avant tout destiné aux femmes ! A ce propos, le choix des couleurs est confié à un groupe de 25 femmes de l’entreprise aux styles et goûts divers. Six couleurs sont retenues : rouge, bleu clair, bleu gris, ivoire, vert et gris clair. La couleur arrive dans les foyers français.

    Un problème d’homologation

    Le premier prototype est présenté en 1953 puis industrialisé en 1956. Il ne passe pas l’homologation en France, le lobbying des autres marques fait œuvre. Le test consiste à lâcher le combiné d’une certaine hauteur pour vérifier le raccroché. Problème l’Ericofon n’a pas de combiné proprement dit puisqu’il est monobloc. Ce dernier ne tient pas debout lors du test… sans doute sous la pression de la concurrence.

    La star des hôpitaux

    Pour autant, il peut être commercialisé auprès du marché privé. Ericsson en fait la star des hôpitaux.  Son ergonomie mono bloc facilite sa prise en main et sa mobilité pour les personnes allongées. Par ailleurs, rien n’empêche techniquement les particuliers de le brancher au domicile ce que beaucoup feront. C’est le téléphone d’avant-garde par excellence.

    L’Ericofon connaîtra quelques restylages et perdurera jusqu’en 1976. A son tour il devient démodé et est supplanté par des modèles plus dans l’air du temps. Il est à n’en pas douter le précurseur du téléphone portable. Il est ressorti aujourd’hui en mode Bluetooth. Du néo retro par excellence au prix de 190€ sur le site Les vieilles choses .

    L’Ericofon bluetooth en vente sur www.lesvieilleschoses.com

     

     

  • Air France : 60’s in the air


    Si l’image d’Air France a malheureusement terni ces dernières années, force est de constater qu’elle fut une compagnie aérienne mythique au milieu du 20è siècle. La French touch !

    Tout commence en 1933, sous l’impulsion du Ministre de l’Air, Pierre Cot, cinq grandes compagnies françaises Air Orient, Air Union, les Lignes Farman, la CIDNA, l’Aéropostale font cause commune pour créer, le 30 août 1933, une seule compagnie nationale : Air France. En quelques années seulement, cette nouvelle compagnie aérienne s’impose sur la scène internationale comme une compagnie majeure.

    La crevette prend ses ailes

    Très vite un logo est trouvé. Air France reprend l’emblème d’Air Orient, un cheval ailé à queue de dragon. Alors que le débat fait rage entre l’avion et l’hydravion, le merveilleux animal fait consensus, aussi à l’aise dans le ciel que sur les flots. Il est adopté avec enthousiasme par le personnel, qui le rebaptise la « Crevette ».

    Le Président d’Air France n’est autre qu’Ernest Roume, ancien président d’Air Orient. Air France structure son réseau autour de trois plates-formes : Marignane (Marseille) pour la Méditerranée et l’Orient, Toulouse pour l’Amérique du Sud et Le Bourget pour les liaisons avec les principales villes européennes.

    Portée par l’expansion du transport aérien, la Compagnie connaît un essor spectaculaire. Avec une flotte renouvelée, elle étend et densifie son réseau vers l’Afrique, l’Asie et les Amériques.

    1946, des embauches à tour de bras

    Nationalisée le 26 juin 1945, la flotte est renouvelée. Air France commande aux Etats-Unis des avions de nouvelle génération, comme les quadrimoteurs Douglas et Lockheed. Pour faire fonctionner cette entreprise en plein essor, on embauche à tour de bras. Au 1er janvier 1946, Air France emploie 6 000 agents ; trois ans plus tard, ils sont près de 14 000 !

    Le mythe des hôtesses de l’air

    C’est alors, qu’à l’instar des compagnies aériennes américaines, les premières hôtesses de l’air font leur apparition et la renommée de la compagnie. Les premières hôtesses doivent avoir entre 21 et 30 ans, ‘le visage avenant‘, de la personnalité, de la distinction… et être célibataire (règle en vigueur jusqu’en 1963). Elles ne doivent pas mesurer moins de 1,55 mètre et pas plus de 1,70 mètre. Elles sont souvent d’anciennes infirmières-pilotes secouristes de l’air (les IPSA), formées pendant six mois près de Paris. Les plus grandes marques de haute couture se succèdent pour les vêtir : Dior en 1963, Balenciaga en 1969…

    En à peine trois ans, Air France reprend sa place dans le concert des compagnies internationales. La concurrence s’exacerbe. L’expansion de l’aérien est spectaculaire. En 1949, plus de 20 millions de passagers sont transportés dans le monde, contre 6 millions en 1945.

    Boeing 707 et Caravelle

    Après-guerre, Boeing devient le fer de lance du transport aérien civil. La firme conçoit un prototype, qui révolutionne l’aviation. Le B 707 est capable de transporter 142 passagers à 900 km/h : le double des avions de l’époque ! L’annonce de son lancement en 1954 fait l‘effet d’une bombe. Plus puissants, les avions peuvent transporter plus de passagers, plus vite, plus loin. Un Boeing 707 effectue un Paris-New York en huit heures, avec 180 passagers. Deux fois plus qu’un Super Constellation à hélice qui met plus de quatorze heures pour effectuer le trajet.

    Une Caravelle d’Air Inter

    La France n’est pas en reste avec les légendaires Caravelles. Le premier prototype effectue son premier vol à Toulouse le 27 mai 1955. Premier biréacteur civil au monde produit en série, la Caravelle présente la caractéristique, innovante pour l’époque, d’avoir les moteurs placés à l’arrière du fuselage et non dans les ailes. Elle a aussi la particularité d’avoir une passerelle qui permet de monter à bord sous la queue.

    Destinée aux itinéraires courts et moyen-courriers, la Caravelle fut construite entre 1954 et 1973 par la société française Sud-Aviation, qui deviendra Aérospatiale (un des ancêtres d’Airbus) en 1970.

    Air Inter pour désenclaver les régions

    Brigitte Bardot arrive sur le tarmac avec Air France

    Air France rayonne sur le monde, mais ne dessert que les lignes domestiques en correspondance pour la clientèle internationale, Nice par exemple. Les stars voyagent avec Air France.

    L’État favorise donc la création d’une compagnie intérieure, Air Inter en 1954 qui démarre vraiment son exploitation au début des années 1960. Avec un réseau limité, la jeune compagnie désenclave peu à peu les régions françaises.

    Air France plus grande salle de cinéma au monde

    Il y a 50 ans, Air France fait sensation et installe le cinéma à bord de ses avions. Sur des vols longs parfois de vingt heures, des distractions s’imposent et le cinéma tombe sous le sens. C’est en 1966 que l’on assiste à la projection du premier film à bord. Grâce à des écouteurs individuels – payants en classe éco – les passagers choisissent leur bande son, anglaise ou française. Deux films sont prévus sur les longs trajets, comme Paris-Tokyo.

    Viva Maria de Louis Malle ouvre la programmation en mai 1966 entre Paris et New York.

    Festival en plein ciel avec Air France

    Outre le cinéma, une large gamme de distractions en vol est alors proposée allant de la musique symphonique en stéréophonie aux commentaires d’informations, la variété de l’offre justifie l’appellation de « Festival en plein ciel » et contribue plus que jamais au mythe Air France : le chic à la française, de par les frontières.

    Le défi technologique du Concorde

    Air France est également associé à un défi technologique encore inégalé aujourd’hui : le Concorde.

    Le 25 octobre 1962, un traité est signé entre la France et la Grande Bretagne pour la réalisation d’un avion de transport supersonique.

    Le 13 janvier 1963, le président français Charles de Gaulle suggère que l’avion soit baptisé Concorde et le 24 octobre, une première maquette grandeur nature du « Concord » sans « e » est présentée. Dans les deux langues, le mot signifie la concorde, l’harmonie, l’union.

    100 passagers à Mach 2,2

    La première maquette duConcorde en bois en 1967

    Le Concorde doit être capable de transporter 100 passagers à une vitesse de croisière de Mach 2,2. La moindre pièce de l’avion est à la pointe de la technologie. Son nez qui s’affaisse légèrement est une de ses caractéristiques les plus innovantes. Il s’abaisse pendant les décollages et les atterrissages ce qui permet d’améliorer la vision de la piste pour le pilote.

    Le Concorde 001, premier prototype, sort d’usine le 11 décembre 1967. Après quinze mois d’essais au sol, Concorde 001 décolle de Toulouse le 2 mars 1969 piloté par André Turcat.

    74 pré-commandes avant le choc pétrolier

    Cinq appareils sont commandés par British Airways le 5 avril 1972, qui devient le premier client de l’avion.
    “Nous allons vous emmener au bord de l’espace, là ou le ciel devient plus sombre, là où l’on peut voir la courbe de la Terre. Nous allons traverser l’Atlantique deux fois plus vite que le son, qu’une rafale de balle – 37 kilomètres chaque minute. Nous allons voyager tellement vite que nous seront plus rapides que la rotation de la Terre. Le monde aura les yeux rivés sur nous” déclare Mike Bannister, pilote en chef du Concorde de la British Airways.

    Le 2 juin 1972, le second prototype 002 fait des démonstrations au Moyen-Orient et en Extrême-Orient. Celles-ci amènent un nombre important de commandes pour l’avion, puisque 74 commandes ou options ont été prévues par seize compagnies aériennes, dont huit nord-américaines.

    Cependant, à partir de 1973 une combinaison de facteurs cause l’annulation de la presque totalité des commandes en option. Parmi ceux-ci, on peut citer principalement le premier choc pétrolier.

    La vitesse de croisière du Concorde est de Mach 2,02 à une altitude variant de 16 000 à 18 000 mètres. Il est doté d’une aile delta spécifique dite gothique et de moteurs à postcombustion développés d’abord pour le bombardier britannique Avro Vulcan. Il est aussi le premier avion civil à être équipé de commandes de vol électriques analogiques.

    Un premier vol commercial vers Rio

    Vol commercial du Concorde vers Rio

    Le premier vol commercial a lieu le 21 janvier 1976 à destination de Rio via Dakar.

    Le 4 février 1976, le secrétaire américain aux transports William Coleman lève l’interdiction pour les vols supersoniques au-dessus des eaux territoriales et accorde les atterrissages à Washington et à New York. Air France et British Airways commencent les transatlantiques avec Washington le 24 mai.

    Jusqu’en 1983, les destinations pour Air France sont : Rio de Janeiro, Caracas, Dakar, Mexico, Washington, Dallas et New York. À partir de 1983, pour rentabiliser au maximum son supersonique, la compagnie réduit ses vols à la seule destination de New York, assurant cependant en plus des vols spéciaux appelés charters et des tours du monde.

    Le Concorde volera jusqu’en juillet 2000 et le tragique accident qui entraîna la mort de 113 personnes. Sa seule et unique avarie d’une carrière mythique qui fit la renommée d’Air France.

    Affiche Air France 1950

  • Jackie : quand la french touch prend rendez-vous avec l’histoire


    Jacqueline Bouvier naît le 28 juillet 1929 à Southampton, Long Island, dans l’Etat de New York. Fille d’un richissime agent de change de Wall Street, ses parents pâtiront de la crise de 29 sans pour autant finir sur « la paille ».

    Un lointain ancêtre français

    Jacqueline Bouvier et son père à un concours hippique.

    Jacqueline est d’origine irlandaise et anglaise avec de lointaines origines françaises paternelles remontant à Napoléon 1er.

    Un ancêtre ébéniste venu s’installer à Philadelphie en 1815 après avoir servi dans l’armée de l’Empereur. Il participera à la rénovation de la Maison Blanche suite à l’incendie de Washington. Il deviendra millionnaire grâce à la spéculation immobilière.

    La jeune Jacqueline n’est pas dans le besoin. Cavalière émérite, elle est une élève studieuse passionnée par la littérature et la poésie.

    En 1940, ses parents divorcent, John Bouvier ayant des attaches avec les bouteilles… et les femmes. Sa mère se remarie en 1942 avec le riche Avocat Hugh Auchincloss.

    Des études en France à Grenoble et Paris

    Jackie Bouvier en août 1951

    En 1949, à 20 ans Jacqueline poursuit ses études au Vassar College qui lui offre l’opportunité d’étudier en France.

    « J’avais découvert une passion pour l’Europe dont je doute qu’elle me quitte jamais »

    Après des cours intensifs de Français à l’Université de Grenoble, elle rejoint Paris et la Sorbonne. Elle y approfondit la littérature française : « J’ai aimé cette année là plus que n’importe laquelle de ma vie. J’avais découvert une passion pour l’Europe dont je doute qu’elle me quitte jamais ».

    A son retour de France en 1950, Jacqueline Bouvier poursuit ses études à l’Université George Washington et obtient un an plus tard un diplôme de littérature française. Elle parle également couramment l’espagnol et l’italien… ce qui s’avérera utile bien plus tard…

    1er prix du concours littéraire de Vogue

    A la fin de ses études, elle s’inscrit à un concours littéraire organisé par le magazine Vogue. Le thème proposé est « Les gens que j’aurais voulu connaître ». Elle choisit l’écrivain Oscar Wilde, le poète français Charles Baudelaire et l’impresario Serge de Diaghilev, fondateur des ballets russes. Elle gagne le concours face à 1300 concurrents.

    En mai 1952, son beau-père Hugh Auchincloss fait jouer ses relations pour faire embaucher au Washington Times-Herald. Elle est chargée de questionner les personnalités de Washington sur des sujets polémiques comme l’Union sovétique, la guerre de Corée… A cette occasion, elle rencontre le vice-président  Nixon. A cette époque, ce travail lui rapporte 42,50€/semaine.

    1952 rencontre avec JFK

    En mai 1952, elle rencontre John Fitzgerald Kennedy, étoile montante du Parti démocrate au cours d’un dîner chez le journaliste Charles Bartlett (Prix Pulitzer 1956 pour ses révélations qui ont conduit à la démission de Harold E. Talbott comme secrétaire de la Force aérienne ). Elle a alors 23 ans, il en a 35.

    Elu Sénateur en novembre, JFK se fiance le 25 juin 1953 avec Jacqeline Bouvier. Le mariage a lieu le 12 septembre 1953 devant 1000 invités. Hugh Auchincloss, son beau-père l’accompagne, lors du mariage dans son immense domaine de Hammersmith Farm, à Newport.

    Après le voyage de noce à Acapulco, le couple s’installe à Georgetown, quartier cossu de Washington. Jacqueline suit alors des cours d’histoire américaine et de Science Po à l’Université. Ses relations avec sa belle famille ne sont pas toujours au beau fixe. Le clan Kennedy, très compétiteur, s’accommode mal au caractère plus doux de Jacqueline.

    En 1955, Jacqueline fait une fausse couche… et le 27 novembre 1957 naît Caroline, 1er enfant du couple.

    En jancier 1960, JFK annonce sa candidature à la Présidence des Etats-Unis. Jacqueline tombe enceinte. Kennedy gagne l’élection contre Nixon le 8 novembre 1960. Le petit John naît quant à lui le 25 novembre 1960.

    First lady en janvier 1961

    Le 20 janvier 1961, JFK prête serment. Le gala est organisé par Franck Sinatra himself et Peter Lawford (producteur et beau frère de Kennedy).C’est alors que débute la légende « Jackie ». Agée de 31 ans c’est l’une des trois plus jeunes first lady de l’histoire des Etats-Unis.

    La maison blanche laissée par le couple Eisenhower ne fait pas preuve de modernité. Jackie va prendre les choses en mains et va introduire la culture.

    La restauration de la Maison Blanche devient donc son premier grand projet. A l’aide d’une décoratrice, elle fait ajouter une cuisine et des chambres d’enfants. Elle organise des visites pour financer les travaux et publier un guide. Les jardins ne sont pas oubliés et notamment la Roseraie.

    La culture française au cœur de la Maison Blanche

    Influencé par ses origines et ses voyages en France, elle choisit des menus issus de la cuisine française et emploie des décorateurs et des cuisiniers d’origine tricolore.

    Apothéose le 14 février 1962, au cours d’une émission su CBS, elle fait visiter virtuellement les appartements rénovés. L’émission bat des records d’audience.

    L’incarnation mondiale de l’élégance

    Jackie Kennedy en visite officielle en Inde en mars 1962

    Véritable incarnation de la mode, Jackie fait honneur aux couturiers français tels que Chanel, Givenchy ou Christian Dior.

    Elle excelle dans l’accessoirisation de ses tenues : lunettes over size, foulards Hermès noué sur la tête, collier de perles et sac Gucci en évidence. La griffe italienne lui dédiera d’ailleurs un de ses sacs le Jackie ! Son élégance fait fureur à l’international.

    Visite d’Etat en France en 1961

    Lors de sa visite à Paris, le 31 mai 1961, JFK n’est pas dupe de l’aura de son épouse.  Lors de ce voyage de 3 jours, l’excellente maîtrise du français fait l’admiration de tous et éclipse presque son mari.

    « Je suis l’homme qui a accompagné Jackie Kennedy »

    JFK a une phrase célèbre qui résume parfaitement la situation. Il déclare « Je suis l’homme qui a accompagné Jackie Kennedy. Et j’ai adoré ! ».  Le journaliste de Time magazine écrit « Il y avait également son compagnon qui venait avec elle ». Jacqueline démontre son intelligence, sa finesse et son goût pour les relations publiques.

    Voyage officiel en France

    Clint Hill, son garde du corps, racontera plus tard ce déplacement : “Son voyage officiel en France fut très réussi. La foule parisienne l’acclamait et je n’oublierai jamais les regards fascinés que lui ­lançait Charles de Gaulle lors du dîner d’Etat dans la galerie des Glaces à Versailles. Il était assis entre elle et le président ­Kennedy mais n’avait d’yeux que pour elle. Mrs. Kennedy parlait couramment le français. Le Général a succombé à son charme – comme d’autres chefs d’Etat plus tard”.

    Pourtant, Jacqueline ne garde pas un souvenir impérissable du chef d’Etat français : « De Gaulle était mon héros quand j’ai épousé John mais il m’a vraiment déçue. Il était rancunier ». se confiera t-elle plus tard à l’historien Arthur Sclesinger en 1964. Lors de cette visite, le ministre de la Culture André Malraux s’engage à prêter la Joconde pour une exposition en janvier 1963.

    Marilyn, le sexe chantant

    Le 19 mai 1962, Marilyn Monroe est invitée pour chanter devant le Président à l’occasion de son 45ème anniversaire. Jackie décide de ne pas y assister connaissant pertinemment la relation qu’entretient son mari avec Marilyn.

    C’est Rose Fitzgerald, sa belle-Mère qui la remplace pour la cérémonie. Ce soir du 19 mai 1962 personne ne peut rester insensible devant cette robe haute couture portée comme jamais. Marilyn se présente à la soirée avec une fourrure d’hermine blanche qu’elle a empruntée au département costumes de la Fox et de sa robe aux 2500 cristaux confectionnée par le couturier français Jean-Louis Berthault.

    Après avoir abusé du Dom Pérignon dans sa loge, pétrifiée par le trac, Marilyn arrive avec 40 minutes de retard. Après plusieurs annonces infructueuses pendant lesquelles les roulements de tambours et les projecteurs éclairent une scène vide, Peter Lawford, le beau frère de JFK, présente enfin Marilyn : “Mr. President, the Late Marilyn Monroe !”.

    Marilyn chante alors le mémorable Happy Birthday et Thank you for the memory. JFK lui exprime sa reconnaissance en déclarant: “Maintenant que j’ai entendu un « Happy Birthday » chanté d’une façon aussi douce et agréable, je peux me retirer de la politique” .

    Dans la deuxième saison de la série TV US Mad Men, on voit des publicitaires demander à des femmes si elles se sentent plutôt Jackie ou Marilyn, signe qu’à l’époque l’élégance et le sexy partageaient les femmes américaines.

     

    L’assassinat de JFK

    Jackie Kennedy et son mari à leur arrivée à Dallas

    En août 1963, après la naissance puis la mort de son deuxième fils Patrick, Jacqueline qui vit sa vie accepte de rejoindre sa sœur Lee sur le Yacht de l’armateur grec Aristote Onassis. Elle ne réapparait en public que le 21 novembre quand elle accompagne JFK en campagne au Texas.

    Le 22 novembre 1963, à bord de la Lincoln Continental découvrable, John et Jackie Kennedy roule sur la Dealey Plaza. Trois coups de feu éclatent. Le deuxième, fatal, atteint la tête de John Kennedy. Jackie tente par tous les moyens de s’échapper de la voiture et se rue saur la partie arrière de la Lincoln. L’agent Clinton J. Hill lui porte secours et la protège à l’arrière de la limousine qui part en trombe. Le Parkland Memorial Hospital déclare le décès de John Fitzgerald Kennedy.

    Quelques heures plus tard, à bord de Air Force One,  Lyndon B. Johnson prête serment comme 36è Président des Etats-Unis dans l’avion au côté de Jackie dont le tailleur rose est encore maculé de sang.

    Le 25 novembre 1963, lors de la Cérémonie, Jacqueline Kennedy se montre digne et toujours impeccable. John Junior, alors âgé de 3 ans, fait le salut militaire, cliché qui restera célèbre.

    Le film “Jackie” retrace actuellement les instants vécus par Jackie après le décès de son époux. Ce Biopic est formidablement joué par l’actrice  Nathalie Portman qui reprend à merveille le phrasé si particulier de la première dame ( à voir en VO donc, extrait en bas de page).

    Elle se retire alors avec ses enfants à New York dans un bel appartement de la Vè avenue. Le 20 octobre 1968, elle se marie avec Aristote Onassis qui entretenait une liaison avec Maria Callas et quitte les Etats-Unis pour la Grèce et la France.

    En 1975 Aristote décède et  repart vivre à New York. Elle décèdera en 1994. Le mythe Jackie prend fin. Référence de la mode encore aujourd’hui, Mélania Trump s’est inspirée de la robe bleue de Jackie pour la cérémonie d’intronisation de son mari Donald à la tête des Etats-Unis.

    Sa culture, son style irréprochable et son sourire resplendissant font d’elle encore aujourd’hui la référence des first lady. Et vous, êtes-vous plutôt Marilyn ou plutôt Jackie ?

     

  • Un homme, une femme, une Mustang : 50 ans déjà


    1966. Claude Lelouch est alors un jeune réalisateur de 28 ans. Insouciant mais inspiré. Un homme et une femme, le 8ème film de Claude Lelouch, part d’un échec. Récit.

    Un scénario dû au hasard d’une déception

    Le cinéaste est terriblement déçu par l’échec de son 7ème film Les Grands moments « Un échec terrible. J’avais envie de mourir… J’ai pris ma voiture, comme à chaque fois que je vais mal. J’ai roulé comme un fou sur l’autoroute de l’Ouest. J’étais au bout du rouleau. Je me suis retrouvé sur les Planches de Deauville » explique-t-il. Il s’endort dans sa voiture, est réveillé par le soleil. « La lumière est sublime, la marée basse incroyable. Je vois, très loin, une femme élégante qui marche avec un enfant et un chien. L’image est magnifique ». Ainsi naît Un homme et une femme. «J’ai écrit le scénario en 48 heures ».

    Claude Lelouch parle de son projet à Pierre Barouh. Il compose la chanson titre et son fameux « cha ba da ba da», chanté par ce dernier et Nicole Croisille. Une musique composée par un accordéoniste niçois, ami de Barouh, Francis Lai.

    L’idée du pilote de course trouvée par Jean-Louis Trintignant

    Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimé, les acteurs du film

    Reste à trouver les acteurs. Jean-Louis Trintignant, auquel il a pensé en premier  trouve l’idée formidable. “Au départ, j’étais médecin” raconte Jean-Louis Trintignant. “J’ai proposé à Claude d’être pilote de rallye. Il a réfléchi et m’a dit OK, ça mettra de l’action dans cette histoire d’amour”. A noter que l’acteur est le neveu de Maurice Trintignant vainqueur du Grand Prix de Monaco en 1955. Pour la femme, “j’avais pensé à Romy Schneider. Ça l’intéressait mais je cherchais une femme, pas une actrice. J’avais alors songé à Anouk Aimée”.

    Jean-Louis Trintignant au volant de la Ford Mustang avec Claude Lelouch à l’arrière en train de filmer

    Des scènes sont tournées sur le 35e Rallye de Monte-Carlo dont Trintignant, pilote et passionné de courses automobiles, prend le départ au volant de la fameuse Ford Mustang n° 145 avec, à l’arrière, Claude Lelouch, caméra sur l’épaule.

    Une palme d’or, un golden globe puis deux oscars

    Les premières projections rencontrent le succès. Le film représente la France in extremis au Festival de Cannes 1966 et décroche le jackpot : la Palme d’Or 1966 et une standing ovation de vingt minutes. 4 269 653 spectateurs français seront conquis.

    L’année suivante, il remporte deux Oscar à Hollywood, ceux du meilleur film étranger et du meilleur scénario original. Anouk Aimée reçoit le Golden Globe de la meilleure actrice par Fred Astaire et tourne ensuite avec Sidney Lumet et George Cukor dans Le rendez-vous en 1969. Claude Lelouch est sur un nuage : “John Wayne, Kirk Douglas, Steve McQueen et Marlon Brando veulent tourner avec moi. Ce film a été de miracle en miracle”.

    Anouk Aimé dans “Un homme et une femme”

    Un homme et une femme est un film qui bouscule les codes du cinéma. La caméra 35 mm souvent portée à bout de bras offre des plans en noir et blanc ou en couleur. Le jeu des acteurs est des plus spontanés “j’ai filmé comme un reporter avec très peu de moyens” explique Claude Lelouch avec un tournage resserré sur un mois.

    Le film parle à toute une génération. L’histoire d’amour entre Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée offre un univers glamour entre Deauville, Monte-Carlo, Montlhéry avec un second rôle pour le moins anodin : la Ford Mustang.

    L’histoire d’amour entre Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimé

    En effet, dans l’histoire, Jean-Louis Trintignant alias Jean-Louis Duroc  est veuf. Pilote rescapé d’un grave accident et hanté par le suicide de sa femme, il rencontre par hasard Anne Gauthier, formidable Anouk Aimée. Veuve d’un cascadeur tué
    lors d’un tournage, ces deux là se rapprochent. De regards en conversations, les deux âmes brisées vont s’apprivoiser puis s’aimer : “C’est la mi-temps d’un couple, ils ont un passé mais tout reste possible”  explique Claude Lelouch.

    Deux mustangs engagées au Monte Carlo

    Autour de cette histoire où l’automobile joue son rôle, la Ford Mustang utilisée par Jean-Louis Trintignant est également un lieu de tournage. Elle est le huis clos de leurs dialogues.

    Deux Mustang sont engagées sur le rallye Monte Carlo. Une première avec  Jean Louis Trintignant, Henri Chemin de chez Ford et Claude Lelouch qui filme tout ce qui se passe sur le visage du pilote. La deuxième, portant le numéro 184, est un clone, utilisée pour les plans extérieurs. Cette dernière fera 11è à Monaco mais sera malheureusement disqualifiée.

    La Mustang existe toujours et a fait rugir son V8 de 260 ch lors de l’édition 2012 de la Traversée de Paris avec au volant Claude Lelouch. Elle reste à jamais gravée dans le cinéma français à l’instar de celle utilisée pour le film Bullitt avec Steve Mc Queen. Une belle histoire d’homme, de femme et de voiture qui dure depuis 50 ans.

  • LIFE magazine : 80 ans sur la vie du monde


    LIFE le populaire magazine américain fête ses 80 ans. Si l’on peut s’aventurer à faire une comparaison LIFE serait notre Paris Match national, créé lui en 1949. Un magazine hebdomadaire dont le principe fondateur est de mettre l’accent sur l’image.

    Un magazine de photojournalisme en 1936

    Couverture du 1er numéro de LIFE du 23 novembre 1936

    Couverture du 1er numéro de LIFE du 23 novembre 1936

    LIFE créé en 1883 est d’abord un journal d’intérêt général et d’humeur. Il est racheté par Henry Luce en 1936 pour le faire évoluer vers le photojournalisme Le premier numéro paraît le 23 novembre 1936.

    Pour ce premier numéro, la photo du barrage de Fort Peck dans le Montana, par Margaret Bourke-White, fait écho aux programmes politiques déterminants du XXe siècle et du New Deal en particulier qui ont changé la vie des américains.

    Plusieurs photographes pour un événement

    Pour un événement important, Henry Luce n’hésite pas à envoyer non pas un mais plusieurs photographes. Alfred Eisenstaedt et Margaret Bourke-White sont les deux plus célèbres photographes employés par LIFE, d’autres comme Robert Capa suivront.

    Couverture du 21 novembre 1960

    Couverture du 21 novembre 1960

    La publicité déployée pour installer LIFE en 1936 était sans équivoque : «Pour voir la vie, pour voir le monde, pour témoigner des grands événements… Pour découvrir des choses étonnantes, pour découvrir le monde, pour décrypter, enfin pour admirer et comprendre…».

    Comme toujours des photos mythiques font la renommée du journal. De la Seconde Guerre mondiale au couronnement de la reine Elisabeth II, de l’ère spatiale à l’assassinat du président Kennedy, des Beatles à Muhammad Ali, le journal témoigne de l’histoire du monde.

    Du magazine au webzine 

    Couverture de LIFE magazine du 22 juin 1962

    Couverture de LIFE magazine du 22 juin 1962

    Après 1972, LIFE cesse d’être hebdomadaire pour devenir “intermittent” puis mensuel en 1978 puis aujourd’hui uniquement 2.0. Un webzine qui suit l’histoire et l’évolution mais qui garde dans son ADN le choc des photos.

    Légende photo haut de page : 14 août 1945, l’Amérique fête sa victoire sur le Japon. Un marin heureux embrasse une infirmière sur Times Square à New York pour fêter l’annonce de la fin de la Seconde guerre mondiale.

    Couverture du 12 avril 1968

    Couverture du 12 avril 1968

     

     

     

  • Marilyn Monroe : la robe qui valait 4,8 millions


    La mythique robe de Marilyn Monroe portée lors de l’anniversaire du président John F. Kennedy,  estimée à deux ou trois millions $, a été vendue 4,8 millions $ lors d’enchères organisée par Julien’s Auctions à Beverly Hills.

    julien-sauctionCette somptueuse robe de soie, de couleur chair et brodée à la main de 2 500 cristaux, sous laquelle elle ne porte aucun sous-vêtement, a été cousue à même son corps.

    Robe MarilynCe soir du 19 mai 1962 personne ne peut rester insensible devant cette robe haute couture portée comme jamais. Marilyn se présente à la soirée avec une fourrure d’hermine blanche qu’elle a empruntée au département costumes de la Fox et de sa robe aux 2500 cristaux confectionnée par le couturier français Jean-Louis Berthault. Les 15.000 invités rassemblés au Madison Square Garden de New York ne le savent pas encore mais ils vont connaître une soirée historique.

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    Une robe tenue secrète

    La robe a elle toute seule est un roman. Elle fut cousue sur le corps de Marilyn Monroe afin de garantir un “moulage” parfait. Marilyn garda le secret de cette robe jusqu’au bout ayant envoyé au protocole des clichés avec une autre robe plus sage.

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    Invitation pour les 45 ans de JFK

    Marilyn n’est pas seule à devoir se produire : Jack Benny, Henry Fonda, Ella Fitzgerald, Peggy Lee et Maria Callas Sont au programme. Mais c’est bien Marilyn qui constitue l’événement de cette soirée. Jackie Kennedy ayant eu vent de sa venue préfère rester avec ses enfants.

    40 minutes de retard

    Après avoir abusé du Dom Pérignon dans sa loge, pétrifiée par le trac, Marilyn Monroe arrive avec 40 minutes de retard. Après plusieurs annonces infructueuses pendant lesquelles les roulements de tambours et les projecteurs éclairent une scène vide, Peter Lawford, le beau frère de JFK, présente enfin Marilyn : “Mr. President, the Late Marilyn Monroe !”.

    Marilyn avec JFK après le show

    Marilyn avec JFK après le show

    Marilyn chante alors le mémorable Happy Birthday et Thank you for the memory. JFK lui exprime sa reconnaissance en déclarant: “Maintenant que j’ai entendu un “Happy Birthday” chanté d’une façon aussi douce et agréable, je peux me retirer de la politique“.

    Marilyn Monroe décède moins de trois mois plus tard d’une overdose de barbituriques suivant la version officielle. Kennedy est assassiné l’année suivante.

    Les robes de Marilyn font recette

    La robe a  été achetée par Ripley’s Believe It or Not!, un empire médiatique qui possède également une chaîne de musées, dont un à Hollywood, consacrés aux objets bizarres ou bien ayant une signification historique. Elle avait été achetée lors d’une première vente aux enchères en 1999 par le riche homme d’affaires Martin Zweig pour la somme de 1,3 million de dollars.

    La robe du film "7 ans de réflexion"

    La robe du film “7 ans de réflexion”

    Le record de vente pour une robe de Marilyn Monroe reste toutefois les 5,5 millions de dollars versés il y a cinq ans pour la robe blanche portée dans la scène du film “Sept ans de réflexion” où l’actrice, dans une autre scène d’anthologie tente vainement de l’empêcher de voler.

  • Route 66 : la route Mère a 90 ans


    Villages vintages, classiccars, motels typiques, …vous êtes sur l’historique route 66. Véritable mythe, la Route 66 a connu des fortunes diverses au cours de l’histoire. Voie mère d’Est en Ouest , puis route secondaire à l’arrivée des autoroutes, elle connaît finalement le destin de notre RN7 nationale. Une voie que l’on emprunte pour découvrir une partie de l’histoire.

    De Chicago à Santa Monica

    itineraireroute66La Route 66 relie Chicago (Illinois) à Santa Monica (Californie) depuis le 11 novembre 1926. Sa longueur a varié au gré des années. En 1937 la Route 66 a vu sa longueur notablement diminuée avec la suppression de son passage à Santa Fe. Le nouveau tracé coupe tout droit vers Albuquerque.

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    General store en Arizona

    La longueur communément admise est celle postérieure à ce remaniement, soit environ 3 665 km. Avant 1926 elle était de 3 945 km. La Route 66 traverse trois fuseaux horaires et 8 États : Illinois, Missouri, Kansas, Oklahoma, Texas, Nouveau-Mexique, Arizona et Californie. Son point central se trouve dans la petite ville d’Adrian, dans le Texas. Elle est la première route trans-continentale goudronnée en Amérique. Les Américains la surnomment The Mother Road ou Main Street USA. Ce numéro de route est donné en 1925 lors de la création du réseau de routes inter-états. Celles assurant des liaisons selon l’axe est-ouest héritent de numéros pairs, les impairs sont réservés pour les routes nord-sud.

    Une route achevée en 12 ans

    route66_En 1926, la Route 66 n’est pas été véritablement  construite. Elle est initialement une succession de routes et chemins de terre existant parfois depuis des siècles. En 1926, ces voies mises bout à bout sont  réunies sous la bannière de la Highway 66, qui permet  plus facilement de suivre son itinéraire. À l’époque, la route n’est revêtue que sur un tiers de sa longueur. Il faut attendre douze ans avant que toute sa longueur ne soit pavée de dalles de ciment Portland rose. Ce n’est qu’en 1937, notamment grâce à la politique du New Deal lancée par le président Franklin Roosevelt, que la route est revêtue de Chicago à Santa Monica.

    La route des Raisins de la colère

    Les Raisins de la Colère de Steinbeck, Editions Folio

    Les Raisins de la Colère de Steinbeck, Editions Folio

    Pendant la Grande Dépression des années 1930 et la vague de sécheresse du Dust Bowl, c’est par la Route 66 que les fermiers à la recherche d’un emploi migrent vers la Californie. Récit brillamment retranscris dans le roman Les raisins de la colère de John Steinbeck publié en 1939. L’auteur reçoit pour cette œuvre le prix Pulitzer en 1940.

    L’intrigue se déroule pendant la Grande Dépression (crise de 1929). Le lecteur suit les aventures d’une famille pauvre de métayers, les Joad, qui est contrainte de quitter l’Oklahoma à cause de la sécheresse, des difficultés économiques et des bouleversements dans le monde agricole. Alors que la situation est quasiment désespérée, les Joad font route vers la Californie en empruntant la Route 66 avec des milliers d’autres Okies (habitants de l’Oklahoma), à la recherche d’une terre, de travail et de dignité. Une adaptation cinématographique est réalisée en 1940 par John Ford, avec Henry Fonda.

    into-the-black-mountains-on-rt-66-oatman-hwy-azLa Route 66 est  officiellement déclassée le 27 juin 1985. Elle est en effet doublée par une highway moderne. Si elle n’a plus d’existence officielle, elle conserve un caractère mythique et est sans doute la plus connue des routes américaines. Depuis la fin des années 80, des mouvements se sont créés pour assurer sa préservation. La route est ainsi à nouveau fléchée à plusieurs endroits sous le nom Historic Route 66.


    Embouteillages et attractions d’après guerre

    Le Gemini Giant à Wilmington, Will County, Illinois

    Le Gemini Giant sur la route 66 à Wilmington, Will County, Illinois

    Pendant son heure de gloire, la Route 66 reçoit de nombreux surnoms. La National US 66 Highway Association, qui se charge de populariser la route auprès du grand public, la nomme Main Street of America, une appellation justifiée par le fait que la Route 66 fait office de rue principale dans la plupart des villes qu’elle traverse.

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    Devant le Wigwam Motel une Chevrolet Bel Air de 1960

    Durant l’après-guerre, la Route 66 constitue un itinéraire majeur autour duquel se développent de nombreuses villes comme Amarillo au Texas, Albuquerque au Nouveau-Mexique, Flagstaff et Kingman en Arizona. Des centaines de motels, de cafés, de stations-services, d’attractions touristiques et autres boutiques de souvenirs s’établissent le long de la route. Bobby Troup écrit les paroles de la chanson Get Your Kicks on Route 66, qui est interprétée par Nat King Cole.

    Les interstates signent son déclin

    La route 66 à droite à côté d'une interstate

    La route 66 à droite à côté d’une interstate

    Très impressionné par les Autobahn  allemands le président Eisenhower lance en 1954 le « President’s Advisory Committee on a National Highway Program », dont l’objectif est de proposer un réseau autoroutier moderne sur le territoire américain. Deux ans plus tard, les chantiers démarrent. Ce projet sonne le glas de la route 66 qui redevient majoritairement local. Pour les commerces et villages qui vivent de la Route 66, le contournement par les Interstates est souvent vécu comme une tragédie. Certains petits commerces sont abandonnés.

    En 1960, la chaîne de télévision CBS lance une série baptisée Route 66, avec Martin Milner et George Maharis. Quatre saisons et 116 épisodes seront tournés.

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    Le Ranch Cadillac à Amarillo au Texas

    En 1974, les artistes Chip Lord, Hudson Marquez et Doug Michels, tous trois membres du groupe d’architectes Ant Farm, propose le Cadillac Ranch.  Sculpture monumentale exposée en plein air à Amarillo, au Texas, et qui consiste en un alignement de dix épaves d’automobiles de marque Cadillac, installées de manière à donner l’impression qu’elles sont plantées dans le sol.

    Un irréductible barbier

    Angel Delgadillo, barbier de Seligman

    Angel Delgadillo, barbier de Seligman

    Il faut attendre 1987 pour que The Mother road retrouve espoir.  Le salut vient d’un barbier en 1987.  La Route 66 Association of Arizona est créée  par Angel Delgadillo, un barbier originaire de la petite ville de Seligman. Grâce à cette initiative, l’animation revient. Les motels, boutiques et lieux historiques bordant la Route 66 sont petit à petit restaurés, accueillent à nouveau les voyageurs surtout venus de l’étranger en moto ou  camping car.

    Bagdad Café en Californie

    Bagdad Café en Californie

    1987 est aussi la sortie du film Bagdad Café de Percy Adlon qui se déroule en Californie sur la Route 66. Le Bagdad Café, lieu du tournage du film éponyme, doit sa survie à l’afflux de touristes venus de l’Hexagone.

    Vieilles pompes en Arizona

    Vieilles pompes en Arizona

    En 1999, le président Bill Clinton fait voter le National Route 66 Preservation , et débloque ainsi 10 millions de dollars pour la préservation de la Route 66 et de ses attractions. Enfin en 2006, Pixar sort le film d’animation Cars dont l’action se situe sur la Route 66.

    L’Amérique si admirative de l’histoire de l’Europe, a le sait-elle ( ?) d’Est en Ouest un livre rempli d’histoires qu’elle se doit de préserver. L’histoire d’un siècle de gloires et de drames, parsemée de poussière, de goudron et de sable.

    Musée Route 66 de Clinton dans l'Oklaoma

    Musée Route 66 de Clinton dans l’Oklaoma

     

     

     

     

     

    Un livre : Sur la route 66 – Carnet de voyage aux Editions de la Martinière

    carnet-de-voyage

     


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