Veronica Lake : Miss Peekaboo


Veronica Lake de son vrai nom Constance Frances Marie Ockelman est née le 14 novembre 1922 à New York. Son style, en particulier sa coiffure très caractéristique, lui dissimulant un œil, a fait d’elle un mythe du cinéma.

Elle a tourné la quasi-totalité de ses films sur une période de moins de dix ans entre 1939 et 1949 mais devint tout de suite très célèbre. 

En 1937, Constance a 12 ans et perd son papa Harry E. Ockelman. Sa mère, se remarie un an plus tard. En 1938, sa famille déménage à Beverly Hills en Californie où elle suit des cours d’art dramatique. Elle entame sa carrière d’actrice en tant que figurante dans Sorority House (1939).

Le Peekaboo style incarné par Veronica Lake

Lors du tournage de Sorority House, le réalisateur John Farrow remarque sa coupe particulière : cette longue mèche de cheveux blonds qui lui cache l’œil droit et lui donne un air mystérieux. Ce côté Peekaboo fait effet (nom du jeu utilisé avec les enfants) quand on se cache un oeil. En août 1941, il la présente alors au producteur de la Paramount, Arthur Hornblow Jr., auquel elle devra son nom de scène : Veronica (prénom de sa secrétaire) Lake évoquant le bleu de ses yeux, qui lui fait passer un test sur I Wanted Wings :

« Nous avons fait une scène où j’étais censé être pompette à une table dans une petite boîte de nuit. Les choses allaient bien jusqu’à ce que j’appuie mes coudes sur le bord de la table… Mon coude droit a glissé du bord de la table envoyant mes longs cheveux blonds tomber sur mon œil gauche. J’ai passé les quelques minutes suivantes à essayer de continuer avec la scène alors que je n’arrêtais pas de secouer la tête pour enlever les cheveux de mes yeux. »

Dépitée, elle savait qu’elle avait perdu la chance de jouer le rôle et a quitté le studio en sanglotant. Mais est venu l’appel téléphonique du directeur de la photo. Il la voulait pour le rôle. Elle obtient un contrat à la Paramount. I Wanted Wings fut en effet une réussite.

Alan Ladd le partenaire attitré pour 4 films de Veronica lake. “This Gun for Hire.” 1942

Elle enchaîne alors une série de succès et incarne pour quelques années l’archétype de la femme fatale. On la retrouve à l’écran le plus souvent dans des films noirs tels que La clé de verre, Tueurs à gages, où elle partage l’affiche avec Alan Ladd (acteur de taille raisonnable en adéquation avec les 1m51 de Veronica Lake).

Les cheveux blond miel de Veronica Lake – plats sur le dessus parce que les femmes portaient des chapeaux dans les années 40 – sont coiffés avec une raie latérale profonde et balayés vers le côté opposé. Des vagues drapent sa joue et une seule boucle en S tombe de manière séduisante sur un œil. Longue et ample, coulant sur les épaules et dans le dos, la coiffure dite Peekaboo devient un incontournable de la mode. Les femmes affluent dans les salons de beauté de tout le pays pour obtenir “The Lake Look”. La Fuller Brush Company annonce même que Lake donne à ses cheveux quinze minutes de caresses chaque jour avec l’une de leurs brosses.

Durant la Seconde Guerre mondiale, sa coiffure devient très appréciée des femmes américaines, au point que le gouvernement américain lui aurait demandé de changer de coupe – ce qu’elle fera – pour inciter les femmes travaillant dans les usines d’armement à adopter une coiffure plus pratique et plus sûre.

Veronica Lake dans “So Proudly We Hail” (1943) avec cheveux courts.

Pendant cette période bénie sur le plan professionnel, Veronica enfante une première fois : Elaine Detlie voit le jour en 1941. Cependant, son mariage avec le réalisateur John Detlie bat de l’aile. En 1943, elle retombe enceinte, mais d’un autre soupirant… De plus en plus sujette aux troubles comportementaux, elle tente de provoquer une fausse couche en se jetant du haut d’une chaise sur le sol. Le petit Anthony nait prématurément mais meurt sept jours plus tard. Pour éviter un scandale, la Paramount invente une chute de Veronica sur un câble en plein tournage. Elle divorce de John Detlie en décembre 1943.

Elaine Detlie et sa mère Veronica Lake

La jeune femme de vingt et un an se remarie dès 1944 avec le réalisateur d’origine hongroise André de Toth. Dominateur, André était jaloux des revenus de son épouse, qu’il dépensait sans gêne, mettant les finances du foyer en danger. Le couple met deux enfants au monde : Andre Anthony Michael III (1945) et Diana (1948). Pas vraiment faite pour élever des enfants, la jeune mère de famille se met à boire plus que de raison.

C’est à partir de cette période qu’elle acquiert la réputation d’être difficile et capricieuse. En 1944, la carrière de Lake vacille avec son rôle antipathique d’espionne nazie dans The hour before the dawn (1944). Le film est un flop. Encore une fois, elle porte ses cheveux dans un style plus sévère, car la guerre est toujours en cours.

The hour before the dawn, 1944




Heureusement, elle se rattrape en 1946 avec Le Dalhia Bleu qui marque l’apogée de sa carrière. Pourtant confinée dans des rôles de dévoreuse d’hommes glaciale dont elle n’arrive pas à se démarquer, le déclin s’amorce ensuite. Les films Slatterry’s hurricane en 1949 et Stronghold en 1951 font illusion.

Le Dahlia Bleu en 1946

Ainsi en 1948, la Paramount ne renouvelle pas son contrat. Elle ne tourne plus alors que très épisodiquement, dans de grandes difficultés financières elle est arrêtée plusieurs fois pour ivresse et tapage.

En 1961, un reporter la reconnaît dans un bar de New York où elle travaille comme serveuse. Il publie son histoire, ce qui vaut à Veronica Lake un regain de popularité, donnant lieu à quelques apparitions à la télévision. Elle publie une autobiographie, Veronica: The Autobiography of Veronica Lake, en 1970, et tourne dans deux films mineurs.

Sa santé physique et mentale continue à décliner. Le 7 juillet 1973, elle décède à cinquante ans d’hépatite dans un hôpital de Burlington dans le Vermont. Son fils organise ses obsèques à l’Universal Chapel à New York City le 11 juillet mais aucun autre parent n’assiste à la cérémonie.

Kim Basinger dans L.A. Confidential et son allure Peekaboo

Comme souvent la gloire vient après. Plusieurs films contemporains de Veronica Lake ont fait allusion à l’actrice au cours de leur action. Par exemple dans Uniformes et jupons courts de Billy Wilder, où le bal final voit débarquer un contingent de jeunes filles du pensionnat, arborant toutes la coupe caractéristique de Veronica Lake. L’ombre d’un doute d’Alfred Hitchcock, où la petite Ann termine ses prières en demandant à Dieu de bénir sa famille, Veronica Lake et le Président des États-Unis. Dans le film L.A. Confidential, adapté du roman de James Ellroy Kim Basinger joue le rôle d’un sosie de Veronica Lake avec sa coiffure caractéristique. On peut également citer elle film le Dahlia noir mais également Qui veut la peau de Roger Rabbit avec Jessica Rabbit à la coiffure très Peekaboo.

Veronica restera donc à jamais une source d’inspiration avec son look bien à elle, glamour et travaillé.

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