Marilyn Monroe – Chapitre 1 (1926 – 1945) : l’enfance douloureuse de Norma Jeane


C’est le 1er juin 1926 que naît à l’hôpital général de Los Angeles en Californie  le mythe du cinéma mondial : Marilyn Monroe.

Norma et sa mère Gladys en 1928

Elle est inscrite sous le nom de Norma Jeane Mortenson. Son prénom est choisi par sa mère, Gladys Pearl Baker, en référence à l’actrice Norma Talmadge. Le nom évoque le mari de Gladys à l’époque, le norvégien Martin Edward Mortenson, séparés au moment de sa naissance.

Pour autant, Marilyn est baptisée sous le nom de Norma Jeane Baker. Sa mère, Gladys Monroe, est  née le 24 mai 1900 au Mexique de parents américains et travaille comme monteuse dans l’industrie cinématographique. Elle a déjà deux enfants, un garçon et une fille d’un premier mariage avec Jack Baker, dont Marilyn adopte le patronyme en 1938.

D’orphelinat en familles d’accueil

Norma Jeane en 1933 à l’âge de 7 ans

En 1927 à l’âge de 1 an sa mère, souffrant de pathologies psychiatriques variées, tente de l’étouffer sous un coussin. Elle se souviendra inconsciemment de cette tentative de meurtre. A l’instar de Betty Page, la vie de la petite Norman Jeanne est tumultueuse. Les hommes passent à la maison puis s’en vont. Les problèmes psychologiques et de santé de Gladys la ballotent d’orphelinat en familles d’accueil. Norman Jeane préfère prétendre que sa mère est morte, plutôt que d’avouer qu’elle vit dans un institut spécialisé.

 Les sept premières années de sa vie, Norma Jeane vit souvent chez Albert et Ida Bolender à Hawthorne (Californie), ses parents adoptifs. Comme beaucoup de familles à l’époque, les Bolender arrondissent leurs revenus en prenant en charge un enfant. Pour endosser cette responsabilité, ils sont payés 25$ par mois, soit par les parents naturels, soit par l’Etat de Californie.

Norma Jeane et sa copine Holly, vers 1936

Sa mère lui rend visite de temps en temps.  Mais Marilyn mentionne ne sait pas qui est « cette dame rousse » qui lui rendait visite de temps en temps pendant cette période.

En 1933, elle peut vivre quelque temps avec elle à Hollywood mais en 1934, Gladys endure une nouvelle dépression et Norma Jean est placée successivement dans des foyers puis dans un orphelinat.

Le sordide ne faiblit pas. En 1935, Marilyn se fait violer à l’âge de 9 ans par le locataire de sa mère. Une blessure qu’elle gardera toute sa vie.

Norma Jeane à l’âge de 12 ans

Grace McKee, la meilleure amie de Gladys, demande en 1936 à devenir la tutrice de Marilyn, ce qui est officialisé en 1937. Norma Jeane va vivre les années suivantes avec Grace et son mari, Ervin Goddard, à Van Nuys en Californie.

Un mariage à 16 ans avec un voisin

En 1941, elle fréquente James « Jim » Dougherty, un voisin de cinq ans son aîné, ouvrier dans la première usine de drones radio-commandés, la Radioplane Company.

Norma Jeane et son mari, Jim Dougherty

Grace, qui arrange le mariage, organise les noces qui ont lieu le 19 juin 1942, soit quelques jours après son seizième anniversaire. Un an plus tard, Jim rejoint la marine marchande puis en 1944 l’équipage du B-17 au-dessus de l’Allemagne, avant son retour à la vie civile. Norma Jeane travaille à l’ignifugation des ailes d’avions et à l’inspection des parachutes dans la même usine que son mari. Mais elle considère  Jim plutôt comme un grand frère.

Les premières photos en 1944

Norma Jeane en 1943 à Catalina Island

L’été 1943, James Dougherty s’engage dans la marine marchande et militaire: pour sa première affectation, il est envoyé sur l’île de Santa Catalina sur les côtes de la Californie, à Avalon, la grande ville de l’île. Sa femme Norma Jeane le rejoint à  l’automne et le couple va y rester près d’une année. La vie y est plutôt agréable et paisible.

Norma Jeane Dougherty lors de sa première séance photo en 1944

La première photo quasi professionnelle de Norma Jeane est prise à l’automne 1944 par le photographe David Conover dans le cadre d’une campagne de l’armée américaine pour illustrer l’implication des femmes dans l’effort de guerre.

Elle se prend au jeu et poursuit dans cette voie. Le 2 août 1945, Norma Jeane, âgée de 19 ans, signe un contrat à la Blue Book Modeling Agency.

La Blue Book est une agence de mannequin, dirigée par Emmeline Snively, à Los Angeles. Seule une vingtaine de mannequins est inscrite à l’agence. Le mannequinat n’était alors pas très prisé par les jeunes filles. Bon nombre d’entre elles rêvent plutôt de cinéma.

Norma Jeane paie 25$ pour avoir sa photo dans le catalogue de l’agence. Dans les semaines suivantes, elle suit assidûment des cours de maquillage et de soins de beauté.  Elle éclaircit la couleur de sa chevelure et abandonne son travail pour se consacrer à sa carrière de modèle.

Norma Jeane sur une photo de l’agence Blue Book

Dans le dossier de Norma Jeane, on y trouve les informations suivantes :

  • taille : 1m65
  • poids : 53kg
  • mensurations : 91-60-86
  • taille de vêtements : 40
  • couleur des cheveux : blond moyen (« trop bouclés et indisciplinés, décoloration et permanente conseillées »)
  • couleur des yeux : bleu
  • dents parfaites
  • sait un peu danser et chanter

 La crème des photographes charmée par son naturel

Le photographe André De Dienes

Fin 1945, elle rencontre André De Dienes, jeune photographe New Yorkais, immigré hongrois, alors plutôt spécialisé dans les reportages ethniques sur les tribus indiennes ou les communautés  noires de Harlem pour les magazines Vogue ou Harper’s Bazaar. Tombé sous le charme des états de l’Ouest il souhaite se réorienter sur les photos de mannequins en décor naturel.

Ainsi, il s’installe en 1945 à l’Hôtel  Garden of Allah Hôtel de Los Angeles où séjournent de nombreuses popularités. Le jour de son arrivée, il téléphone à Emmeline Snively, la directrice de l’agence Blue Book. Il souhaite avoir des modèles pour des nus artistiques. C’est alors que Norma Jeane se trouve à cet instant dans les bureaux de Blue Book. Elle est envoyée sur le champ au Garden of Allah : « Elle était différente des autres. Elle réagissait à tout ce que je lui disais, posait des questions ? Je sentais tout de suite qu’elle était spéciale, différente de la plupart des autres modèles que j’avais recrutés jusque-là » note André De Dienes « notamment parce qu’elle s’intéressait aussi bien à moi qu’aux images que j’avais accrochées. Elle voulait tout savoir » évoque t-il dans ses mémoires (Taschen). 

Norma Jeane , son pull rose et son ruban dans les cheveux

Norma Jeane porte un pull rose pâle moulant et a noué un ruban de la même couleur dans ses boucles.

André De Dienes propose un voyage photos de 15 jours payé 100$ la semaine plus les frais. Au cours de ce périple, la série de photos met en scène Norma Jeane (Martine !) à la plage, dans le désert, à la montagne, à la campagne. André De Dienes tombe littéralement sous le charme… mais ne fera pas  de nu artistique avec elle.

Elle rendait déjà les hommes dingues ! (André De Dienes)

La Buick Roadmaster du photographe est aménagé en voiture couchette pour ce long périple. Tout au long du voyage les hommes font des avances à Norma Jeane : du pompiste au motard de la police, le patron d’une boutique de jeans, un fermier, un mineur… « elle rendait déjà  les hommes dingues ! » notera André De Dienes.

Norma Jeane est « très ponctuelle le matin et pas capricieuse »  précise André De Dienes admiratif. Le périple qui les emmène de Death Valley au parc national Cathedral Gorge jusqu’à Portland dans l’Oregon pour aller voir la mère de Norma resserre les liens des deux protagonistes. Ils auront une liaison « elle était gaie, exubérante, impatiente, je voulais l’épouser » se confiera De Dienes .

Fin du chapitre.

A suivre : Chapitre 2 (1946 -1952) : l’ascension vers le cinéma

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