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Edsel : la voiture érotique de Ford

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  • Edsel : la voiture érotique de Ford


    Trois ans. Il aura fallu trois ans, de fin 1957 à fin 1959, à Ford pour couler sa marque Edsel avec des choix stratégiques et marketing maladroits. Un cas d’école débattue dans les écoles de commerce américaines. Voici pourquoi.

    1958-edselLe nom du fils décédé de Ford

    En 1956, Ford Motor Company réalise qu’il y a un vide dans sa gamme dans le choix de voitures de taille moyenne. Elle décide alors de lancer une nouvelle marque de voiture entre Ford et Mercury afin de rivaliser avec General Motors . Edsel naît à la fin de l’été 1957. Elle désigne le prénom du fils décédé de Henry Ford (pas très funny pour un lancement…). Une marque voulue originale tant pour sa forme que pour son équipement. Disposant d’un confort certain, l’Edsel est également un véhicule puissant équipé de V8.

    Fin 1957, Ford présente deux modèles dit « économiques » : Edsel Ranger et Pacer avec un moteur V8 développant 303cv et montés sur le châssis de la Ford Fairlane. La boîte de vitesses à touches Ford-O-Matic (ou Teletouch) est en option mais est choisie par 90% des acheteurs.

    Deux modèles plus luxueux, Corsair et Citation, avec un moteur V8  345cv et montés sur un châssis Mercury, sont égalent proposés. La boîte de vitesses à touches est en standard.Les modèles sont déclinés en convertible.

    Volant Ford-O-Matic ou Teletouch

    Volant Ford-O-Matic ou Teletouch

    L’innovation Teletouch pour changer les vitesses

    Force est de constater que l’Edsel n’est pas dénuée d’innovations. En effet, c’est le seul modèle de la division Ford à lancer un système de transmission à bouton-poussoir électro-mécanique au centre du volant, nommé Teletouch. Mais le système est rapidement devenu le fléau de l’Edsel. Système gadget, il apparaît  très vite peu pratique à l’usage.  Il faut au conducteur retirer la main du volant et la placer au centre pour pousser le bouton. Pas très ergonomique.

    Edsel

    Edsel Villager de 1959

    Fin 1958, la nouvelle gamme propose des modèles moins cher avec un moteur 6 cylindres. Les modèles  Ranger et Corsair sont accompagnés du  Villager basé sur la Ford Station Wagon en 6 ou 9 places. Le succès n’est guère au rendez-vous.

    Enfin, fin 1959, le modèle est également un échec. Des efforts sont  faits pour le choix de la motorisation: V8 et  6 cylindres mais Ford fait disparaître la marque officiellement le 19 novembre 1959 et récupère les installations pour la sortie de la future Mercury Comet.

    Mais que s’est-il passé ?

    Une calandre pour le moins équivoque…

    Calandre "Freudienne" Edsel

    Calandre “Freudienne” Edsel

    Diverses explications sont avancées. La première est très freudienne  et à y regarder de plus près on ne peut qu’en rougir !  L’ornement central de la calandre évoquerait un vagin, alors que l’acheteur de l’époque, le plus souvent masculin cherche inconsciemment  des traits phalliques et virils dans une automobile.

    La première étude de marché de l’histoire automobile

    EdselDeuxième raison, plus terre à terre celle-ci, concerne la fiabilité douteuse du modèle. Les mauvaises langues de l’époque  traduisaient Edsel par “Every Day Something Else Leaks”, c’est-à-dire : “À chaque jour sa nouvelle fuite”.  Les Edsel sont montées en alternance entre une Ford et une Mercury ce qui accentue le risque d’assemblage. Ainsi, certaines voitures livrées n’ont pas toutes les pièces montées et d’autres s’emboitent mal. Le mauvais positionnement au niveau qualité/ prix par rapport aux autres marques du groupe, et notamment Mercury, pose problème, tout comme la  liste pléthorique d’options. En effet, l’Edsel est une sorte d’accumulation de tous les désirs exprimés par des acheteurs potentiels du moment qui en fait un véhicule quasi invendable. Même l’étude de marché –  une grande première dans le monde automobile-  a été « bidouillée »  pour satisfaire les dirigeants de la firme. Un roman !

    Lancement en pleine récession

    Publicité Edsel de 1958

    Publicité Edsel de 1958

    Troisième raison, 1957 est une année de récession aux Etats-Unis et tous les constructeurs sont touchés : les ventes de DeSoto reculent de 54%, Buick de 33%, Mercury de 48%, Oldsmobile de 18%, Dodge de 47% et Pontiac de 28% . Probablement la pire année depuis la Seconde Guerre mondiale pour dévoiler une nouvelle voiture.

    Comme souvent les véhicules mal aimés connaissent la gloire quand arrive le moment de rentrer dans la famille des voitures de collection.  La cote est aujourd’hui enviable chez les amateurs de voitures anciennes. Au total 110 847 Edsel ont été produites. Aujourd’hui, moins de 6000 Edsel ont survécu.

    En 1958 la publicité affirmait – “Une fois que vous l’aurez vu, vous ne l’oublierez jamais ! » mais ce n’était pas pour de bonnes raisons.

    Edsel Ranger de 1958

    Edsel Ranger de 1958

    Edsel convertible de 1960

    Edsel convertible de 1958

  • Tucker 48 : le moteur d’hydravion qui défia le FBI


    Dans les années 20, le jeune Preston Tucker travaille comme messager chez Cadillac, où il distribue le courrier en patins à roulettes. Passionné d’automobiles, en 1935 il décide déjà de s’associer avec Harry Miller, célèbre ingénieur, qui durant les années 20 et 30 bat plusieurs records de vitesse aquatique. La société Miller et Tucker naît pour construire des voitures destinées à l’édition d’Indianapolis de 1935. Faute d’argent, le projet n’ira pas à son terme.

    Preston Thomas Tucker concepteur de la Tucker 48

    Preston Thomas Tucker concepteur de la Tucker 48

    En 1936, l’armée rejette l’un de ses prototypes de véhicule d’assaut. Trop rapide… En effet, le véhicule dépasse les 50 km/h imposés par le cahier des charges. La tourelle électrique de ce véhicule va en revanche être immédiatement adoptée. La tourelle Tucker est ainsi utilisée sur les avions et les chars de l’armée américaine pendant de la seconde guerre.

    Un cahier des charges… du 21è siècle

    Visionnaire il caresse le rêve insensé de concevoir et produire la meilleure automobile au monde. Pour cela, fin 1946, Tucker engage Alexander Sarantos Tremulis, un ancien conseiller ayant travaillé chez Ford, Cord et Plymouth.

    1948-tucker-48-cabriolet-i2Tucker lance son projet de nouvelle voiture et  impose un cahier des charges très précis et révolutionnaire : ligne ponton intégrant les phares dans les ailes, moteur à l’arrière permettant de ranger des valises sous le capot avant, vitesse de 205 km/h, vitres de sécurité, pare-brise éjectable, habitacle indéformable, tableau de bord en mousse, portes avec ouverture en buffet (pour ne plus toucher le trottoir), ceintures de sécurité à l’avant et à l’arrière phares tournant avec les roues, constitution du premier réseau commercial et de réparation .

    L’As du marketing : vendre avant de produire

    Le nerf de la guerre étant l’argent, Tucker cherche des investisseurs qu’il ne trouve pas. Il a alors une idée de génie (une de plus) : vendre sa voiture avant qu’elle n’existe !  Pour cela il publie un article dans la presse pour vanter sa voiture révolutionnaire. Le succès est foudroyant et déchaîne la curiosité des passionnés d’automobile qui souhaitent savoir où se la procurer.

    tucker0117086ux-4570Tucker essaie de vendre son projet auprès des directeurs de l’Administration des biens de la défense (à qui il avait venu ses tourelles d’avion et de char).  Il mise tout sur la sécurité. Pour cela, il passe un diaporama montrant des personnes blessées lors d’accidents de la route. II met en avant ses phares tournants suivant la direction des roues qui éclairent mieux les bas-côtés, ses vitres de sécurité, ses ceintures de sécurité ainsi que le pare-brise éjectable. Le comité est d’autant plus sensible à cet argument que les trois géants de Détroit General Motors, Chrysler et Ford font fi de ce point dans leur production.

    Des portes avec ouverture en buffet

    Alexander Sarantos retouche l’allure du premier prototype en favorisant l’aérodynamisme et en modifiant le dessin des portes. Ces dernières ne touchent plus le trottoir avec des ouvertures façon buffet. Il reste maintenant à Preston Tucker à rechercher des capitaux et une usine afin de commencer à assembler ses futurs véhicules. L’ancienne usine de fabrication des avions B29 de la guerre (Superforteresse) de Chicago fait amplement l’affaire. Tucker doit construire très vite 50 véhicules et entrer dans le cercle fermé des constructeurs d’automobiles. Il a 60 jours pour réaliser un prototype… alors que les principaux constructeurs mettent 9 mois à concevoir un modèle.

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    L’ancienne usine des B29 à Chicago réquisitionné par Tucker

    Ces derniers vont œuvrer, avec la complicité du gouvernement Roosevelt et du Gouverneur de l’Illinois,  à la destruction du projet. L’approvisionnement en acier est bloquée ce qui va en faire doubler le prix et par ricochet celui de la Tucker. Le gouverneur de l’Illinois va également tenter d’éliminer tous les éléments dignes de progrès de la voiture :  le moteur à l’arrière, les ceintures de sécurité … mais Preston Thomas Tucker résiste malgré tout.

    Un moteur d’hydravion démontable en ½ heure

    Le salut lui vient de la société Air Cooled Motor, qui fabrique des hélicoptères à Syracuse. En mars 1948, cette dernière propose à Tucker son aciérie en mauvaise situation financière. Cela doit lui permettre de contourner le problème de la hausse de l’acier. Il lui propose également à la vente un moteur d’hydravion en aluminium. Ce moteur six cylindres de 5.5 l (335 ci) annonce 166 chevaux.

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    Un moteur de 166 cv, une vitesse de pointe de 192 km/h et 0 à 100 en 10 secondes

    Ce moteur procure à cette propulsion des performances impressionnantes pour l’époque : 192 km/h en vitesse de pointe et un chrono de dix secondes pour boucler le 0 à 100 km/h. A noter que ce moteur est démontable en une demi-heure !  Il va être testée en endurance sur un anneau de vitesse et servir une nouvelle fois de publicité. La voiture fera malheureusement plusieurs tonneaux ce qui ne permettra que de valider le pare-brise éjectable…

    FBI, course poursuite et procès

    Mis sur écoute, Tucker est suivi 24 heures sur 24 par le FBI. La radio nationale annonce qu’une commission d’enquête financière s’apprête à révéler une énorme escroquerie. Selon elle, la Tucker ne comporte aucune des caractéristiques futuristes annoncées. La commission veut faire la lumière sur l’utilisation des 26 millions de dollars rassemblés par Tucker pour fabriquer les véhicules.

    TuckerLorsque l’on vient à son domicile pour l’arrêter, Tucker s’enfuit au volant d’une de ses voitures, la police à ses trousses dans la ville. Les comptes de Tucker sont saisis par la Commission de surveillance de la Bourse. La fermeture de l’usine est annoncée alors que 47 voitures sont produites. Le contrat de départ stipule que, pour que l’usine soit conservée, 50 véhicules doivent être fabriqués. Il en manque donc  trois, qui seront réalisées en quatre semaines.

    Le procès de Tucker a lieu en 1949 dans la salle même où a été jugé Al Capone.  Tucker est accusé d’escroquerie, de détournement de fonds, de publicité mensongère par correspondance ainsi que de diverses atteintes au règlement de la Commission de surveillance de la Bourse. Il encourt une peine maximale de 155 ans d’emprisonnement et une amende de 60 000 dollars.

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    50 Tucker seront produites pour le procès retentissant de Preston Tucker

    Au tribunal, les trois de Détroit influencent le jury. Ils assurent que la comptabilité est fausse. Mais Véra, la femme de Preston, arrive à démontrer, factures à l’appui, que les sommes avancées sont bien réelles. Tucker a tenu à assurer seul sa plaidoirie. Il veut démontrer qu’il a bien honoré son accord. Le jury peut effectivement voir qu’il y a 50 voitures garées devant le palais de justice. Mais il est trop tard. Les preuves ne sont plus recevables. Son insistance l’expose seulement à un outrage à magistrats. Tucker est innocenté par le jury qui insiste pour aller essayer les voitures. L’usine est malgré tout fermée et convertie dès le matin du jugement en logements sociaux. Preston a l’interdiction de poursuivre l’aventure. The game is over.

    Tucker, film de Francis Ford Copolla tourné en 1988

    Tucker, film de Francis Ford Copolla tourné en 1988

    Tucker a réussi son pari de produire 50 Tucker avant la fermeture de son usine. Sur les 50 produites, 46 sillonnent encore la planète. Un dernier exemplaire (châssis no 52) ayant été trouvé non terminé dans l’usine fut terminé officieusement avec les dernières pièces détachées disponibles et est estimé entre 950 000 et 1,25 million de dollars. Comme Tucker les voitures, elles non plus, ne voulaient pas mourir. Francis “Ford” Copolla parachèvera la légende en tournant un film, avec Jeff bridges dans le rôle titre, retraçant l’épopée éphémère de cette marque peu avare de promesses.1948_tucker

  • Aretha Franklin : pour une question de Respect


    Comme Elvis, Aretha Franklin est née dans le Tennessee à Memphis , le 25 mars 1942. Fille de pasteur elle reçoit une éducation stricte et orientée vers le gospel.  Sa mère, Barbara, chanteuse de gospel, se sépare de son époux lorsqu’Aretha a 6 ans, mais rend souvent visite à ses enfants. A 7 ans, Aretha déménage à Détroit avec son père.  Accompagnée de ses deux sœurs Carolyn et Erma, elle chante à l’église dans la chorale de son père.  Les trois sœurs font des tournées à  travers les Etats-Unis.

    Premier disque solo en 1956

    Aretha FranklinAretha Franklin enregistre son premier disque en tant que soliste alors qu’elle n’a que quatorze ans en 1956. Elle interprète exclusivement des chants religieux comme Never Grow Old et Precious Lord. Mais une rencontre va changer sa vie. John Hammond, le découvreur de Billie Holiday, lui fait enregistrer en 1960 The Great Aretha Franklin .

    Durant 6 années, elle enchaîne les enregistrements de rythm’n’blues chez Columbia sans pour autant obtenir le succès escompté. Insatisfaite de sa collaboration avec Hammond, elle rejoint Atlantics et Jerry Wexler qui l’admire.

    Naissance de la « Queen of Soul » en 1967

    Le succès est imminent avec I Never Loved A Man (The Way That I Love You), numéro 2 des charts américains aux Etats-Unis et numéro 1 du classement rythm’n’blues. Elle dépasse le million d’exemplaires vendus !

    1968A la fin des années 1960, Aretha Franklin gagne le surnom de Queen of soul . Tout comme Nat King Cole ou Ella Fitgerald, autres  symboles de fierté de la communauté noire, la chanteuse se bat pour les droits civiques en parallèle à sa carrière d’artiste. Artiste engagée, elle fait de son titre mythique Respect une ode à toutes les femmes sur leurs conditions de vie. Chanson d’Otis Redding parue en 1965 sur l’album Otis Blue, Aretha Franklin la reprend en 1967 avec le succès qu’on lui connaît. Suivent en 1968 les tubes planétaires : Chain of Fools,  I Say a Little Prayer  ou Think .

    affiche-respectCette même année, Aretha Franklin est classée en seconde position des personnalités afro-américaines les plus connues au monde, juste derrière Martin Luther King.

    Après cette période faste, elle connaît quelques difficultés dues à sa relation avec son mari, Ted White, qui est aussi son producteur. Sa carrière s’en ressent mais repart en 1970. Cette année-là, Call Me, Don’t Play That Song et Spirit In The Dark  sont des succès.

    Revenant à la musique de ses origines, Aretha Franklin enregistre en 1973 Amazing Grace, un album gospel qui remporte un succès considérable. Il devient l’un des albums gospel les plus vendus de l’histoire avec 2 millions de copies.

    Duos mythiques  avec Eurythmics, Georges Mickaël, les Rolling Stones

    La suite des années 80 est parsemée de collaborations fructueuses avec George Benson en 1981, puis quelques années plus tard avec Annie Lennox d’ Eurythmics dans Sisters Are Doin’ It For Themselves.

    En 1986, elle collabore avec Keith Richards et reprend Jumpin’ Jack Flash des Rolling Stones pour les besoins d’un film avec Whoopi  Goldberg .

    aretha-franklin-16th-annual-american-music-masters-2011Elle obtient enfin un numéro 1 en 1987 grâce à un autre duo avec George Michael , I Knew You Were Waiting (For Me).

    Le 3 janvier 1987 elle devient la première femme à entrer dans le Rock and Roll Hall of Fame.  Le Rock and Roll Hall of Fame and Museum, que l’on peut traduire par le Musée et le Panthéon du Rock and Roll, est un musée, mais également une institution, qui conserve et archive les moments les plus significatifs des plus grands artistes de rock, ou des plus influents, qu’ils soient chanteurs, musiciens, producteurs, ou toute autre personne ayant eu une influence de façon notable sur l’industrie du rock. Ce musée est situé à Cleveland, dans l’État américain de l’Ohio. Il a été conçu par l’architecte Ieoh Ming Pei (Pyramide du Louvre).

    Durant la décennie 90, elle intervient sur plusieurs bandes originales de films tels que Malcolm X avec Someday We’ll All Be Free en 1992, Deeper Love pour Sister Act 2 en 1993.

    En 1998, c’est la sortie de l’album A Rose Is Still A Rose , dont le principal titre est composé par Lauryn Hill, des Fugees.

    Les larmes de Barak Obama

    Avec Aaron Neville, Dr. John et une chorale le de 150 voix, elle chante le 5 février 2006 l’hymne national avant le Super Bowl, en clôture du tournoi à Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina.

    En 2009, Aretha Franklin chante My Country 'Tis of Thee lors de la cérémonie d'intronisation de Barak Obama.

    En 2009, Aretha Franklin chante My Country ‘Tis of Thee lors de la cérémonie d’intronisation de Barak Obama.

    Le 20 janvier 2009, Aretha Franklin, dont Barack Obama est un fervent admirateur, chante My Country ‘Tis of Thee lors de la cérémonie d’intronisation du nouveau président américain. En 2015, ce dernier ne peut retenir ses larmes lors de l’interprétation de You Make Me Feel Like A Natural Woman, lors de la 38ème cérémonie des Kennedy Center Honors, à Washington.

    Le 17 octobre 2014, Aretha Franklin sort un album de reprises nommé Aretha Franklin Sings the Great Diva Classics. Le 1er single est Rolling in the Deep d’Adèle.

    Elle vit aujourd’hui à Détroit quand elle n’est pas en tournée. Aretha Franklin a vendu 75 millions de disques et reste aujourd’hui l’artiste féminine ayant vendu le plus de disques vinyles de tous les temps. Respect.

     

  • Palm Springs : l’oasis à paillettes d’Hollywood


    Palm Springs ça résonne comme une série policière américaine. On ne sait pas trop où ça se situe mais on imagine que c’est au bord de l’océan. En fait pas du tout. Palm Springs est en plein désert comme Las Vegas. A deux heures de voiture de Los Angeles, cet oasis du désert de Mojave est resté mythique pour avoir été le refuge des stars d’Hollywood dans les années 50 et 60.
    Le refuge d’Hollywood
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    Cet écrin de verdure au cœur de la vallée de Coachella est aujourd’hui un musée à ciel ouvert, témoin d’une époque ou les architectes  rivalisaient de modernisme. Capitale du vintage américain, Palm Springs semble figé dans le temps. Ghetto riche, Palm Springs fut donc autrefois un ghetto de stars.
    Les « 354 jours de soleil par an» y sont pour beaucoup tout comme la recherche d’une vie décontractée au coeur du désert loin de l’effervescence de Los Angeles mais surtout une clause dans les contrats des stars de cinéma leur interdisant de s’éloigner à plus de deux heures des studios d’Hollywood.
    La célèbre villa de Franck Sinatra "Twin Palms"

    La célèbre villa de Franck Sinatra “Twin Palms”

    La région de Palm Springs inclut les villes suivantes de Cathedral City, Desert Hot Springs, Indian Wells, La Quinta, Coachella, Indio, Palm Desert et Rancho Mirage. Aujourd’hui, on explore Chino Canyon, un quartier accroché à flanc de colline qui fut le laboratoire d’expérimentation de cette aventure du modernisme. On visite les maisons des stars de l’architecture et surtout, on les loue comme la très célèbre Twin Palms au 1148 East Alejo Road, conçue par Emerson Stewart Williams en 1947 où vécurent Frank Sinatra et Ava Gardner (2000 euros les trois nuits).

    Entre 1940 et 1970, de nombreuses célébrités ont le coup de foudre pour ces maisons : Franck Sinatra en est l’ambassadeur. Autour de la piscine en forme de piano, le crooner, redevenu célibataire, organise des fêtes légendaires. Après son mariage, avec la non moins légendaire Ava Gardner en 1951, cette dernière donne régulièrement de la voix lors de mémorables disputes. Sur le toit de l’ancienne maison de The Voice, l’antenne reliée aux studios de Capitol Records, à Hollywood, est toujours visible.
    Elvis suivi de Priscilla à Palm Springs

    Elvis suivi de Priscilla à Palm Springs en 1967

    Elizabeth Taylor, Spencer Tracy, Katherine Hepburn, Judy Garland, Kirk DouglasDean Martin et Elvis Presley, Steve McQueen complètent le tableau et  font de cette ville un décor géant de Mad Men. En 1967, au 1350 Ladera Circle, la maison où Elvis et Priscilla passent leur première année de mariage. Surnommé The Honeymoon Hideaway (Cachette pour lune de miel), le bâtiment dispose d’une rotonde surmontée d’un toit triangulaire.

    Le courant du Desert modernism                                                                                                                                  
    La maison du designer Raymond Loewy à qui l'on doit le dessin des Studebaker et des logos Lucky Strike, BP, LU...

    La maison du designer Raymond Loewy à qui l’on doit le dessin des Studebaker et des logos Lucky Strike, BP, LU…

    Palm Springs possède la plus grande concentration d’architecture moderne du milieu du siècle dernier. Raymond Loewy y avait d’ailleurs sa villa où il conçut la Studebaker Avanti en 1962. Avec leurs lignes angulaires, épurées parfaitement adaptées au désert environnant, une large utilisation du verre, des pièces spacieuses où se mélangent intérieur et extérieur, ces villas sont connues aujourd’hui comme les dignes représentantes du Desert modernism. La Elrod House servira même de décor au James Bond Les Diamants sont éternels. 

    Les centres commerciaux, les écoles, les églises, les hôtels… et même l’aéroport sont du même acabit architectural. L’actuel office du tourisme, ancienne station-service, est devenu le monument phare de la ville. Plusieurs hôtels mid-century vous embarquent également dans ce voyage dans le temps. En plein centre-ville, ils arborent la rituelle piscine au milieu d’un patio et le mobilier coloré des années 50.
    Station service de Palm Springs devenue aujourd'hui Office du tourisme

    Station service de Palm Springs devenue aujourd’hui Office du tourisme

    La géométrie de la ville est simple et il facile de la parcourir à pied. Toute l’activité se concentre autour des deux artères principales où rivalisent les boutiques vintage, les galeries d’art et les antiquaires spécialisés.

    Le téléphérique de Palm Springs vous emmène à 2600 m d'altitude

    Le téléphérique de Palm Springs vous emmène à 2600 m d’altitude

    La saison la plus touristique s’étale de janvier à mai, lorsque la température est la plus douce. Les environs de la ville méritent aussi la visite, notamment les Indian Canyons, anciennes terres des Indiens Cahuillas. Le téléphérique escaladant les San Jacinto et Joshua Tree National Park offre une vue impressionnante … sur les 120 parcours de golf. Construit dans les années 1960, il vous transporte à 2600 mètres d’altitude.

    Inspirée par la Chapel de Le Corbusier la City National Bank - 1959 1959

    Inspirée par la Chapel de Le Corbusier la Bank America – 1959

    Comme à Hollywood, le trottoir devant le futur Palm Springs Art Museum – Architecture and Design Center a son Walk of Fame. Les étoiles de granit bordeaux rendent hommage aux architectes spécialistes de ce Desert Modernism.

    Aujourd’hui, Palm Springs continue à faire parler d’elle. Cette ville de 45 000 habitants qui double l’hiver a été élue en 2013 dans le top des destinations hivernales. Paradis de la communauté homosexuelle (ils sont plus de 30 %) et des hipsters, Palm Springs accueille aussi sont lot de frenchy comme Michel Polnareff. Il se dit que Cheetah (de Tarzan) y vit toujours !  Affaire à suivre.

    La Elrod House est une résidence conçue par l'architecte John Lautner et construit en 1968. Elle est située sur le bord d'une colline. Elle fut le théâtre en 1971 du James Bond "Les Diamants sont éternels".

    La Elrod House est une résidence conçue par l’architecte John Lautner et construit en 1968. Elle est située sur le bord d’une colline. Elle fut le théâtre en 1971 du James Bond “Les Diamants sont éternels”.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Marilyn Monroe en 1949 au Racquet club de Palm-Springs

    Marilyn Monroe en 1949 au Racquet club de Palm-Springs

    Frank Sinatra et l'acteur Yul Brynner

    Frank Sinatra et l’acteur Yul Brynner

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Pour en savoir +

    La  “Twin Palms” de Franck Sinatra

    Les maisons cultes de Palm Springs à louer avec AD magazine 

    L’office de tourisme de Californie : Palm Springs

    L’office de tourisme de Palm Springs 

     

  • Renault Rambler : la régie fait son américaine


    Début des années 60, Renault n’a plus de voiture haut de gamme, la Frégate n’est plus commercialisée, la Renault 16 ne l’est pas encore et Citroën cartonne avec sa DS. Un accord est signé avec American motors (AMC) le 22 novembre 1961 pour produire à partir de 1962 la Rambler classic 6 (128 ch) assemblée à l’usine Renault de Haren en Belgique.

    L’américaine est distribuée par les concessionnaires de la régie Renault en France, Belgique, Pays Bas, Luxembourg, Autriche et Algérie sous le nom de Renault Rambler avec une vignette, excusez du peu, de 18 cv.

    Renault Rambler de 1962

    Renault Rambler de 1962

    Une américaine pour concurrencer la DS

    Les premiers modèles sortent des chaines en avril 1962. Jusqu’en juillet 1967  la Renault Rambler bénéficie des améliorations moteurs de son 6 cylindres : moteur alu de 3205 cm3 de 62 à 64 (138 cv), moteur fonte de 3256 cm3 en 65 et 66 et moteur fonte de 3800 cm3 en 1967 (155 cv), destinées à mouvoir à plus de 160 km/h cette grande dame de plus de 4,8 mètres et d’1,3 tonne. Cette propulsion bénéficie d’une boite manuelle à trois rapports, freinage à tambours et essieu rigide à l’arrière. La carrosserie, elle aussi, suit l’évolution de ses consœurs américaines avec 4 modèles différents en 6 ans.

    Le prix affiche ses prétentions avec 2 744 euros  soit l’équivalent de 27 700 euros d’aujourd’hui. A mettre en perspective avec les 1 905 euros (19 200 euros en 2016)  de la DS 19.

    Publicité pour la Rambler de 1963 aux Etats-Unis

    Publicité pour la Rambler de 1963 aux Etats-Unis

    Un modèle monté en kit en Belgique

    Côté fabrication, les modèles arrivent en pièces détachées et sont assemblés en Belgique. La Régie fournit, quant à elle,  toutes les pièces consommables : batterie, bougies, pneus, amortisseurs, phares, courroie ainsi que la sellerie et la peinture qui étaient celles de la gamme Renault de l’époque.

    ramblerAfin de faire décoller les ventes, Renault tente un coup de poker  et demande à Henri Chapron, célèbre carrossier, de réaliser l’ Ambassador pour fournir au Général de de Gaulle un véhicule de prestige et supplanter Citroën et sa DS. Mais jugé sans doute trop américaine, le Général qui fut sauvé par sa DS au Petit-Clamart, reste fidèle à la marque du Quai de Javel. Ainsi, après 6342 exemplaires, la production s’arrête laissant place à la Renault 16, bien plus européenne avec son fameux hayon. Clap de fin.

    Exotique, s’il en est, la méconnue Renault Rambler, découverte en septembre au Rétromobile de Rouen, est aujourd’hui une bonne affaire. Les modèles ne dépassent pas 8 000€ à la vente ce qui permet de rouler en américaine à moindre frais. Animée par  le sympathique Renault Rambler Club, la communautés des 35 propriétaires passionnés est là pour donner tous les conseils d’achat et d’entretien.

    Contact : Renaultramblerclub@free.fr

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  • Gene Tierney : douce ou vénéneuse ?


    Gene Tierney est la vedette du cinéma américain des années 40 au même titre que Lauren Bacall ou Janet Leigh. Née à Brooklyn le 19 novembre 1920, elle est la fille d’un courtier en assurance et d’une mère professeur de gymnastique.

    Gene Tierney la femme idéale des 40's

    Gene Tierney la femme idéale des 40’s

    Elle commence à étudier à la St. Margaret School de Waterbury puis à la Unquowa School dans le Connecticut. Elle a un goût prononcé pour la poésie. Elle passe ensuite deux ans en Europe en Suisse où elle apprend à parler couramment le français (Cocorico). En 1938, elle retourne aux Etats-Unis et s’inscrit à l’école de Miss Porter, école, avant-gardiste pour l’époque, qui a pour vocation d’ “éduquer” les jeunes femmes en leur proposant d’étudier de nombreuses matières littéraires et scientifiques.

    Les studios de la Warner comme déclic

    En voyage sur la côte ouest, elle visite les studios de la Warner où elle rencontre le réalisateur Anatole Litvak qui lui conseille de devenir actrice. Son physique très fin et ses  pommettes saillantes ne passent pas inaperçus. La Warner veut lui faire signer un contrat mais ses parents la découragent en pointant le bas salaire. Gene Tierney n’abdique pas. A 17 ans, elle auditionne pour l’American Academy of Dramatic Arts de New York fréquenté notamment par Katherine Hepburn ou Grace Kelly.

    Pour son premier rôle à Broadway  en 1938, elle porte un seau d’eau sur la scène de What a Life!. La même année, elle est ovationnée pour The Primrose Path. L’année suivante, elle joue le rôle de Molly O’Day dans la production Mrs O’Brien Entertains , ce qui lui vaut ce commentaire élogieux de Brooks Atkinson dans le New York Times « Miss Tierney est rafraîchissante et d’une spontanéité désarmante ».

    gt3Le père de Gene Tierney monte alors la société Belle-Tier afin de promouvoir la carrière d’actrice de sa fille (ce dernier finira par lui voler tout son argent). Columbia la signe pour six mois en 1939. Elle rencontre alors le producteur Howard Hugues qui devient un ami proche. La Columbia Pictures ne lui trouvant aucun rôle, elle repart pour Broadway et incarne Patricia Stanley dans la pièce au succès critique et commercial The Male Animal en 1940. Elle fait la sensation de Broadway avant son vingtième anniversaire. Elle est également mannequin entre deux pièces pour LIFE et Vogue.

    La star de la Fox

    Gene Tierney dans Shangaï Gesture en 1941

    Gene Tierney dans Shangaï Gesture en 1941

    Engagée par la Century FoxGene Tierney devient une des principales stars de la firme. Elle fait ses débuts avec Fritz Lang dans un western avec Henry Fonda  puis travaille avec John Ford et Henry Hathaway. Elle trouve son premier rôle important dans Shangai Gesture en 1941. Cette même année, elle se marie avec le styliste Oleg Cassini. Alors qu’elle contracte la rubéole, Gene accouche prématurément de son premier enfant. La petite Antoinette née aveugle et handicapée mentale. Cet épisode douloureux de sa vie a partiellement inspiré la romancière Agatha Christie pour son roman Le Miroir se brisa. Suite à cette épreuve elle se sépare de Cassini. Elle rencontre alors Tyrone Power avec lequel elle partage l’affiche du film Le Fil du rasoir.

    En 1946, pendant le tournage du Château du Dragon, elle rencontre le jeune JFK en visite sur le plateau. Leur idylle se termine l’année suivante, ce dernier absorbé par ses ambitions politiques ne se caractérise pas par sa présence. A noter que pas rancunière pour un sous (ou amoureuse…), Gene Tierney enverra, en 1960, à Kennedy un message de félicitations pour son élection bien qu’elle ait admis avoir voté pour Nixon.

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    L’affiche de “Péché mortel”

    En 1943, elle impose sa beauté juvénile sur la comédie fantastique Le Ciel peut attendre. Elle incarne, comme Grace Kelly, un modèle américain idéal.

    leave7heavenEn 1944, c’est Otto Preminger qui lui procure son rôle le plus mythique avec Laura. L’histoire ? Laura qui travaille dans la publicité, est découverte abattue d’une décharge de chevrotine en plein visage dans le hall de son appartement. Le lieutenant McPherson enquête auprès de ses proches. Au fil de ses recherches, des témoignages, de la lecture de ses lettres et de son journal intime, l’inspecteur tombe sous le charme de la défunte Laura...

     

    Gene Tierney dans Péché Mortel en 1945

    Gene Tierney dans Péché Mortel en 1945

    Nominée aux Oscars en 1945

    Enfin, sa composition de femme possessive et meurtrière dans Péché Mortel en 1945  lui vaut une nomination aux Oscars. Elle joue ensuite dans Le château du Dragon et L’Aventure de Madame Muir en 1947.
    Après 1950, sa carrière marque un peu le pas. D’autres actrices arrivent, Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, Ava Gardner, Kim Novak… Elle continue à travailler avec des partenaires “bankable” comme Clark Gable ou Humphrey Bogart mais ses plus beaux rôles sont derrière elle.

    genetierneyEn 1953, elle a une liaison malheureuse avec le fils de l’Aga Khan. Leur idylle, sérieuse, prend fin sur ordre du père de celui-ci. Déjà divorcé de Rita Hayworth, Ali Khan ne peut épouser une autre star hollywoodienne, l’autorité morale et religieuse n’acceptant pas cette union. Elle est alors en plein tournage de The Egyptian où elle pose sans crainte avec son léopard. La suite n’est pas glorieuse, l’actrice entame une longue période de dépression, abandonne un rôle dans Mogambo au profit de Grace Kelly et multiplie les séjours en maison de santé.

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    En 1958, elle rencontre le baron du pétrole texan W. Howard Lee. Ils se marient en 1960 et s’établissent à Houston au Texas. Elle fait un dernier gros film en 1962, grâce à Otto Preminger, dans Tempête à Washnington.
    Gene Tierney incarne à jamais l’actrice glamour des 40’s. Sa beauté naturelle lui a permis de varier les rôles : tantôt douce, tantôt vénéneuse. A la Gazette on vous laisse choisir.

  • Cadillac Cyclone : Space cowboy


    Une Cadillac est aux Etats-Unis ce que serait une DS Citroën en France. Une voiture avant-gardiste, un rien élitiste et qui suscite la convoitise de n’importe quel automobiliste. Cadillac s’est toujours fixée comme mission de rendre ses voitures inoubliables.

    1959 CycloneEn 1958,  Harley Earl, alors Vice-Président de General Motors, lance, ce qui sera son dernier concept Car : la Cadillac Cyclone. Ce concept a  la particularité de disposer d’un radar anti-collision.

    L’époque est baignée par la conquête spatiale. La majorité des concepts car des 50’s – Oldsmobile Golden Rocket, Buick Centurion, Lincoln Indianapolis – sont audacieux et font fortement référence à l’aéronautique et en particulier aux avions de chasse. Ce Concept Cyclone n’y échappe pas. Il propose un moteur V8 à combustion interne et développe 325 chevaux.

    Un radar anti-collision

    Il dispose d’un dispositif radar de détection anti-collision, situé à l’intérieur de chacun des cônes présents aux pointes de son capot aussi appelés Dagmar. Ce système est censé prévenir les accidents. “Comment ça marche ? ” comme dirait Michel Chevalet. Ce dispositif scanne la route et émet un signal sonore. Un voyant d’avertissement sur le tableau de bord prévient d’un possible obstacle sur sa route.

    59cyclone1Les portières, quant à elles, donnent accès à l’habitacle et coulissent par une simple pression sur un bouton. Le toit transparent se lève et se range dans la partie arrière. Cette bulle de verre est recouverte d’une fine couche d’argent destinée à réfléchir les rayons solaires afin de ne pas transformer l’habitacle en serre.  Longue de 5 m, la Cyclone possède  4 phares escamotables sous le capot. Les embouts chromés en bas des ailes sont les sorties d’échappement. Par ailleurs, un ingénieux système d’interphone permet aussi aux passagers de converser avec des personnes en dehors du véhicule sans avoir à ouvrir la bulle faisant office d’habitacle.

    Un modèle final plus sage

    cadillac-1959-cycloneLa dernière version de la Cadillac Cyclone est un peu différente du concept-car initial. Harley Earl souhaite qu’elle dispose de large ailerons à l’arrière – les fameux tailsfin – mais celui-ci doit quitter l’aventure Cadillac après la présentation de son prototype sur le circuit mythique de Daytona en Floride. William Mitchell est donc choisi pour être le nouveau designer en chef . Mitchell réduit drastiquement la taille des ailerons arrières. Il trouve le système de suspension à air problématique et décide de le remplacer par des ressorts hélicoïdaux.

    nywf-cycloneLa Cyclone est donc le dernier concept-car proposé par Harley Earl avant qu’il ne prenne sa retraite en 1958. Avec Mitchell comme responsable de design, les ailerons arrières sont coupés, les feux arrières déplacés vers les extrémités des pare-chocs, les enjoliveurs redessinés et la peinture blanche perle est délaissée au profit d’une peinture argent.

    Ce dernier concept est aussi la fin d’une époque : les 50’s. Les concept cars des 60’s seront plus sages et moins portés vers l’aéronautique. L’influence de l’Europe et notamment  de ses célèbres designers italiens y seront pour beaucoup.

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  • Thriller – Marilyn X … et si Marylin était encore en vie ?


    Une fois n’est pas coutume, la rubrique e-choppe de la Gazette d’Hector ouvre ses colonnes à un Thriller proposé par les éditions Cherche-midi intitulé Marilyn X. L’histoire se déroule au Nouveau Mexique. Un fait divers amène un couple de voyageurs à enquêter sur l’hypothèse la plus historiquement glamour : Marylin Monroe serait toujours en vie.

    philip-le-roy-marylin-xRésumé : “Été 2012. Nouveau-Mexique. Un couple de voyageurs égaré sur une route déserte est témoin d’un incendie. Dans les décombres fumants, ils trouvent un cadavre carbonisé et des journaux intimes dont certaines pages ont échappé aux flammes. Avant d’alerter les autorités, ils commencent à les lire. Leur auteur raconte sa vie de reclus avec une compagne qu’il qualifie de « monstre ». Il partage des souvenirs liés à Marilyn Monroe, dévoile des faits et des confidences que seul un proche de l’actrice était en mesure de connaître. Cette découverte va mener le couple de surprise en surprise et révéler sur la star ce qui ne pouvait être dit jusqu’à aujourd’hui”.

    certificat_de_deces_de_lactri126293_0À partir de faits réels, d’ archives fédérales, de témoignages, de rapports d’enquêtes et d’ expertises médicales, Philip Le Roy propose un thriller haletant, aux côtés de Marilyn Monroe et présente une thèse aussi stupéfiante qu’inédite.

    decesmmCe thriller est passionnant tant on aimerait y croire ! Basé sur des faits réels, les relations troubles de Marilyn avec les frères Kennedy, la mafia et Franck Sinatra, qui était loin d’être une blanche colombe, nous font mal pour elle. La théorie du complot savamment orchestrée sur sa disparition est menée tambour battant.

    Ce livre a le mérite de nous replonger dans une période de l’Amérique où politiciens, gangsters et show biz faisaient bon ménage. Construit comme un road movie tout au long d’une enquête, parsemée de flash back historiques, le mythe de l’assassinat de Marilyn Monroe fait encore couler beaucoup d’encre. Tant mieux.

    Marilyn X – de Philippe Le Roy –  Editions Cherche midi

  • Jean Shrimpton : la mode Swinging london


    Jean Shrimpton est le mannequin anglais emblématique du Swinging London* à qui l’on doit l’essor de la minijupe en 1965. Fin octobre 1965, Jean Shrimpton fait sensation à la Melbourne Cup lorsqu’elle arrive à cette course de chevaux portant une courte robe blanche sans manche s’arrêtant à 10 cm au-dessus des genoux.

    Jean Shrimpton à la Melbourne cup en 1965.

    Jean Shrimpton à la Melbourne cup en 1965.

    Sans chapeau, collants ou bas, ni gants, avec juste des kitten heels bicolores, elle arbore une montre d’homme, chose inhabituelle à l’époque. Son apparition déclenche de nombreuses réactions dans les médias mondiaux. Alors que Londres est la capitale de la mode portée également par la célèbre Twiggy, sa tenue est considéré par certains en Australie comme « insultante ou scandaleuse ». A cette époque, Jean Shrimpton est l’image publicitaire des cosmétiques Yardley of London et Revlon.

    jeanshrimptonJean Shrimpton, est née le 6 novembre 1942 à High Wycombe en Angleterre. A l’âge de dix-sept ans, elle poursuit ses études à Londres pour devenir secrétaire. Elle rencontre par hasard  Cy Enfield, metteur en scène de théâtre et de cinéma, qui lui suggère de rejoindre le Collège Lucie Clayton, une école de mannequinat.

    Une série de photos mythique sà New York
    En 1960, elle débute réellement sa carrière et apparaît sur les covers de Vogue, Glamour, ELLE, Vanity Fair, Newsweek…. Alors qu’elle commence tout juste à être connue, elle rencontre le photographe David Bailey lors d’une séance photos pour une publicité. En 1962, ils réalisent une première série d’images réalisées pour le Vogue britannique à New York. Le magazine n’est pas convaincu par les mises en scène de Jean avec ce look naturel nécessitant ni coiffure ou maquillage mais David Bailey impose son point de vue . Le magazine les publie ; elles marqueront l’histoire de la photographie de la mode des années 60 et feront de Jean Shrimpton le mannequin le mieux payé au monde. jean-shrimpton7

    Jean Shrimpton à New York City photographiée par David Bailey pour Vogue, 1962.

    Jean Shrimpton à New York City photographiée par David Bailey pour Vogue, 1962.

    En juin 1963, le magazine Glamour la nomme Mannequin de l’année. Elle contraste à l’époque avec le look aristocratique des mannequins des années 50. Avec son visage fin, ses longs cils, ses longues jambes, et ses cheveux avec une frange, elle est surnommée The Shrimp (la crevette), surnom qu’elle n’aime pas.

    Popularise la mini jupe dans la rue : le swinging London                                  Jean Shrimpton participe à l’essor de la mini jupe : le vêtement va quitter les podiums et  vitrines de magasins pour descendre dans la rue et devenir le symbole du London look.  Fin octobre 1965, Jean Shrimpton fait tourner toutes les têtes à la Melbourne Cup  lorsqu’elle arrive portant une courte robe blanche sans manche s’arrêtant à 10 cm au-dessus des genoux. Son apparition déclenche de nombreuses réactions outrées dans les médias mondiaux. Mais toutes les femmes au monde vont vouloir alors une mini jupe. Pour cette tournée de promotion, elle est payée 2 000 £, somme considérable à l’époque.

    Jean Shrimpton et Terence Stamp

    Jean Shrimpton et Terence Stamp

    En 1965, Jean Shrimpton est alors en couple avec l’acteur Terence Stamp, ami de David Bailey. En 1966, elle inspire le personnage de Jane dans le film Blow Up. L’année suivante, elle joue le rôle de Vanessa Ritchie dans le film Privilège. Le film porte sur la construction médiatique d’une pop-star… Sa sortie restera confidentielle comme on dit…

    Au début des  années 1970, Twiggy la remplace en couverture des magazines. Elle rejette cette vie de célébrité et arrête sa carrière de mannequin pour ouvrir un petit commerce d’antiquités. Elle se marie à nouveau et a un enfant. Elle reste aujourd’hui l’un des premiers “super model” britannique.

    Jean Shrimpton

    *Swinging London est à l’origine un titre de Time magazine de 1966. Il fut utilisé par des journalistes américains pour expliquer pourquoi Londres était devenue la capitale de la culture pop et de la mode dans le monde.

  • Ford Mustang : un concept qui fera date en 1963


    En 1961, Lee Iacocca, vice – président et directeur général de la division Ford, a sa vision de l’automobile. Une voiture de 4 places, avec des sièges baquet, un levier de vitesses au plancher, un poids de 1 100 kilos, 4,57 m de longueur, personnalisable, le tout pour moins de 2 500 dollars. C’est ainsi que le concept Mustang prend corps. Le financement du projet est approuvé en Septembre 1962. Le 9 Mars, 1964, la première Mustang sort des  lignes d’assemblage.  Retour sur la genèse d’une icône automobile.

    Un premier concept style « barquette »

    Concept Ford Mustang I de 1962

    Concept Ford Mustang I de 1962

    L’appellation Mustang apparaît pour la première fois chez Ford en 1962, avec un concept-car à moteur V4 central qui n’a pas grand-chose à voir avec la Mustang que nous connaissons aujourd’hui. La firme à l’ovale, consciente de l’importance du projet, ne ménage pas ses efforts. L’ambition vise à produire un véhicule capable d’affronter une dure concurrence. La mise au point du modèle définitif passe par deux phases successives, la première en 1962 et la seconde en 1963.

    Maquette du concept I de la Ford Mustang

    Maquette du concept I de la Ford Mustang

    C’est en effet en octobre 1962 que Ford présente le premier prototype. C’est une voiture aux lignes révolutionnaires, fruit du travail d’un groupe d’ingénieurs américains et britanniques, sous la direction de l’Anglais Roy Lunn. Le style proposé fait indéniablement pensé à la Ford GT 40 dont Roy Lunn va assurer le développement après le lancement de la Mustang …avant de les confier à Carrol Shelby pour les 24h du Mans.

    03-1962-ford-mustang-conceptLa Mustang I Concept ne compte que deux places. La silhouette du prototype a été pensée pour la compétition, avec des lignes aérodynamiques, un long capot pouvant recevoir les puissants moteurs V8 qui exigent beaucoup d’espace. Son nom : Mustang désigne sur ce concept un des meilleurs avions américains de la Seconde Guerre mondiale. La voiture est entièrement peinte en blanc, avec une bande centrale bleue sur toute sa longueur, chère à Ford.

    Un concept II “Cougar” proche du modèle de série

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    Une des premières maquettes en argile en 1963. La longueur du capot et la taille du pare-brise seront revues.

    Sans doute trop éloignée d’une production de masse – le contrôleur de gestion veille ! – Ford change son fusil d’épaule pour une ligne plus “classique”. En septembre 1962, au terme d’un concours en interne , la proposition pony car est retenue.

    A l’époque, l’appellation Mustang n’était pas encore officiellement choisie, et la ponycar a bien failli s’appeler… Ford Cougar comme en témoigne le logo ci-dessous !

    La Ford Mustang devait s'appeler Ford Cougar en témoigne ce logo

    La Ford Mustang devait s’appeler Ford Cougar en témoigne ce logo

    Les designers ont exploré toutes les possibilités, y compris de décliner la Ford Mustang en version berline 5 portes, comme cette étude,ci-dessous, datée du début de l’année 1963.

    Concept 5 portes de la Ford Mustang en janvier 1963

    Concept 5 portes de la Ford Mustang en janvier 1963

    Comme en témoigne l’illustration du prototype de 1963, le trop long capot avant et le trop faible pare-brise ont été changés.

    Au printemps suivant, cependant, le style est figé à la suite d’un développement-marathon effectué en seulement 18 mois. Trois variantes sont retenues : un coupé trois volumes, un cabriolet et la version Fastback.

    La foire internationale de New York comme vitrine

    Présentation de la Ford Mustang par Lee Iacocca à la Fore internationale de New York

    Présentation de la Ford Mustang par Lee Iaccota à la Foire internationale de New York

    Le 16 Avril 1964, la veille de sa sortie, Ford lance des campagnes publicitaires simultanées à 21h30 sur les trois grands réseaux de télévision, ABC, NBC et CBS. La Ford Mustang est dévoilée le 17 avril 1964 par Lee Iacocca lui-même à la « World’s Fair », la Foire Internationale de New-York qui rencontre un grand succès avec plus de 51 millions de visiteurs ! Le modèle de base, doté d’un 6 cylindres de 2,8 litres, est affiché à 2 368 dollars (environ 16 000€ aujourd’hui).

    Publicité Ford Mustang - 1964

    Publicité Ford Mustang – 1964

    Vu les contraintes budgétaires, la Mustang reprend le châssis, les suspensions et certains éléments mécaniques des Ford Falcon et Fairlane. Mais son style est radicalement différent, avec des lignes élégantes et un gabarit que ses concepteurs qualifieront de très européen (qui veut dire court).

    22 000 commandes le 1er jour

    Avec ses versions coupé, cabriolet et Fastback, la Ford Mustang engrange 22 000 commandes fermes dès le jour de sa présentation. Le coeur de cible sont les jeunes et … les femmes qui feront le succès du modèle et cela grâce notamment aux innombrables possibilités d’options qu’offre le modèle.

    Parallèlement à la Foire de New York, en avril 1964, Ford organise un « rallye de présentation » de son nouveau modèle à destination de la presse. Le parcours passe notamment par les fameuses chutes du Niagara. À la fin de l’année 1964, 263.434 modèles sont vendus. À la fin du premier anniversaire, le 17 Avril 1965 les chiffres s’envolent avec 418 812 Ford Mustang. Respect.

    Ford Mustang - 1964

    Ford Mustang – 1964

     

     

     

     

     

     


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