Douglas DC3 : l’avion couteau suisse


Une fois n’est pas coutume, La gazette d’Hector s’attaque cette fois-ci à une carlingue. Un avion mythique qui a révolutionné l’aviation mondiale. Un avion aux 5 vies. Le Douglas DC3.

Tout commence en 1936 à l’usine de Santa Monica en Californie. Sous l’impulsion de la compagnie American airlines, la compagnie américaine Douglas Aircraft met au point un avion bi-moteur de 21 à 32 places.  Sa vitesse (370 km/h) et son rayon d’action (3 420 km) vont révolutionner le transport aérien. L’idée est de proposer un avion avec des couchettes. L’aéronef sera le plus construit au monde : 16 000 exemplaires en 10 ans. Il met définitivement le chemin de fer hors course.

New York-Los Angeles en 15h

Le JU 52 allemand

Son concurrent est allemand : le JU 52 en tôle ondulée mais ne peut transporter que 15 passagers. Il ne fait pas le poids. American airlines, à l’initiative de ce projet, baptise chaque avion du nom d’une ville ou d’un Etat américain et propose des vols New York-Los Angeles en 15h. L’atterrissage se fait près de Beverly Hills. Hollywood est sous le charme, la Jet set adopte cet appareil qui la met à portée des grandes villes d’Amérique. La traversée coûte 2 mois de salaire moyen.

C’est aussi l’arrivée des hôtesses de l’air qui font le charme des compagnies de l’époque. Swiss air est la première compagnie aérienne européenne à passer commande pour ses vols vers Londres, Paris et Berlin.

Un des héros du débarquement en Normandie

Mais la seconde guerre mondiale vient bouleverser le destin de cet avion. De civil il devient militaire. En mars 1944, la 101è division aéroportée s’entraîne en Angleterre pour le largage de milliers de parachutistes. Les fameux Band of brothers.

Il devient  l’un des héros du débarquement su 6 juin 1944 en Normandie. Le DC3 est rebaptisé dans sa version militaire : C47. Il avait également pour mission de tirer des planeurs chargés de matériel qui devaient atterrir derrière les lignes ennemis.

La star de Berlin ouest

Marilyn Monroe vante les avions Douglas en 1946

Après la guerre, en 1946, une certaine Norma Jean Baker, alias Marilyn Monroe pose pour vanter les mérites l’excellence de la maison Douglas.

Mais la politique reprend ses droits. Les désaccords commencent entre les Russes et les alliés américains, anglais et français qui bloquent le ravitaillement de Berlin Ouest.

Les DC3 lors du pont aérien de Berlin

Ces derniers mettent en place un pont aérien… à l’aide de DC3/C47. Des vivres et du charbon  sont déchargés en 30 mn chrono. Surnommé Rosinen Bomber (Bombardier de raisins) par la population, ils font la joie des enfants qui viennent chercher des bonbons.

Le vietnam en guise d’au revoir

Bien vite l’avion à réaction supplante le DC3 à hélices. Les Boeing 707 (long-courrier), 727 (moyen-courrier) et 737 (vols intérieurs) révolutionnent à leur tour l’aviation. Mais le phénix renaît de ses cendres. La guerre du Vietnam le rappelle en 1964. Avion de combat avec mitrailleuse embarquée, il est affublé d’un triste surnom : le canonnier volant (voir BD Angel Wings).

Au service de la planète

On le croyant fini mais voilà que l’état de la planète le rappelle aux ordres. Dans les années 90, on lui greffe un moteur moderne et on modernise sa cabine de pilotage pour l’envoyer au Pôle Nord et au Pôle sud pour mesurer l’épaisseur de la glace. Le DC3 peut voler lentement (100 km/h) et à basse altitude, ses capacités, sa robustesse et sa fiabilité font merveille. Il peut également atterrir sur la glace, la neige et le gravier. Un couteau suisse on vous dit !

 

 

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