Paul Newman voit le jour le 26 janvier 1925 dans la banlieue de Cleveland, dans l’Ohio, d’un père juif d’origine tchèque et d’une mère catholique hongro-polonaise.
Son père gère un magasin d’articles de sports dans la petite ville de Cleveland. Son enfance est heureuse : «j’étais le gamin le plus envié. Imaginez que vous avez un père dont le métier serait d’équiper les clubs de sport, ce qui lui permettrait de rencontrer toutes les vedettes locales, du base-ball ou du basket ! Formidable, non?» s’amusera t-il plus tard. Adolescent, le jeune Paul pratique natation, tennis, base-ball … Il devient un excellent athlète.
Rate l’US Air Force pour daltonisme
Après une enfance tranquille, il s’engage dans l’US Air Force comme pilote mais les tests d’aptitude révèle son daltonisme ! Pendant la seconde guerre mondiale, il est finalement envoyé comme radio/mitrailleur à bord d’un bombardier torpilleur Grumman TBF Avenger. Engagé sur le front Pacifique, il participe à la bataille du Golfe de Leyte. Cependant, de son propre aveu, le service fut plutôt cool : «alors que j’étais certain de me battre et de risquer ma vie chaque jour, je me suis retrouvé sur un bateau à boire de la bière et à lire des centaines de bouquins !».
A la fin de la guerre, blessé au genou ce qui l’empêche d’entamer une carrière sportive, il s’inscrit en économie politique. Mais à 21 ans, et après 30 mois à bord d’un navire de guerre, il préfère boire et s’amuser avec ses copains, flirter mais aussi… jouer la comédie.
Papa aux mille métiers
Il rencontre alors Jacqueline White. Ensemble, ils sont à l’affiche de la pièce John Aime Mary. Paul demande Jackie en mariage en décembre 1949 qui lui donne trois enfants : Scott en 1950, Susan en 1953 et Stéphanie en 1954. Pour faire manger tout ce petit monde Paul fait toutes sortes de petits boulots : ouvrier agricole dans une ferme de l’Illinois, représentant en encyclopédies, commercial dans une agence de pub, puis il reprend, pendant deux ans, le commerce de son père décédé.
Mais rien à faire il veut devenir acteur. Ainsi, Il étudie l’art dramatique à Yale, puis à l’Actor’s Studio de New-York que dirige Elia Kazan et Lee Strasberg. Il y retrouve Marlon Brando, Natalie Wood ou encore James Dean. On a connu pire comme casting.
Afin de décrocher un contrat, il enfonce les portes des sociétés de production. Il fait alors une rencontre décisive en la personne de William Inge, auteur dramatique qui vient juste de terminer la pièce Picnic. Il en devient la vedette. Picnic reste à l’affiche pendant 450 représentations, jusqu’à l’été 1954. Le rôle féminin tenu par Janice Rule est doublé par une certaine Joanne Woodward, «une grande blonde qui a un petit air de Grace Kelly»… ne laisse pas insensible Paul mais se résout à ne pas quitter le foyer.
La consécration avec la Chatte sur un toit brûlant
Paul part à Hollywood puis à Broadway où la pièce à suspense Desperate Hours lui vaut sa première vraie reconnaissance critique. L’année 1958 est un peu l’année de sa vie. Il obtient la consécration dans La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks avec Liz Taylor avec qui il partage l’affiche. Ses yeux bleus font fureur, c’est le Marilyn Monroe au masculin.
C’est aussi l’année où il divorce de Jacqueline White. Il épouse en seconde noces l’actrice Joanne Woodward pour qui il voue une véritable passion. À eux deux, ils bâteront un record de longévité ; c’est le couple marié à Las Vegas qui a la plus longue durée de vie commune. Ils auront trois enfants : Elina-Teresa (1959), Melissa-Stewart (1961) et Cela-Olivia (1965). Il obtient également en 58, le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes pour Les Feux de l’Eté, film tournée avec sa nouvelle épouse.
En 1960, Otto Preminger le sollicite pour Exodus, puis Robert Rossen pour L’Arnaqueur l’année suivante. En 1963, il donne la réplique à sa femme dans La Fille à la casquette (A new kind of love) de Melville Shavelson et avec Maurice Chevalier.
Il tourne ensuite avec Hitchcock dans Le Rideau Déchiré en 1966 où il pallie l’absence de Cary Grant. Enfin, il parfait son mythe avec Luke la main froide de Stuart Rosenberg en 1967 ou encore Butch Cassidy et le kid en 1969 avec un autre monstre sacré Robert Redford à qui il donne la réplique.
Le réalisateur pilote automobile
Les années 70 sont un tournant dans sa carrière à deux niveaux. Primo, il passe à la réalisation avec Rachel Rachel qui obtient le Golden globe puis Le Clan des irréductibles d’après le roman de Ken Kesey où il interprète le premier rôle face à Henry Fonda.
Secundo, après avoir découvert en 1968, la compétition automobile, à l’occasion du tournage du film Virages où il tient le rôle principal d’un pilote des 500 miles d’Indianapolis tentant de concilier sa carrière et sa vie sentimentale, il met alors à profit sa fortune pour entamer parallèlement une carrière de pilote de course.
Ainsi, il parvient à décrocher la deuxième place des 24 heures du Mans 1979 en équipage avec Rolf Stommelen et Dick Barbour sur une Porsche 935. Il remportera en 1995, une victoire de catégorie à l’occasion des 24 heures de Daytona (3e au classement général sur Ford Mustang après une 5e place en 1977 sur Ferrari 365 GTB).
Un Oscar en guise de consécration
Dans les années 70, Paul Newman continue en parallèle sa carrière à l’écran. Il est à l’affiche de La Tour Infernale, Buffalo Bill et les indiens de Robert Altman ou encore Juge et Hors la loi de John Huston. La consécration vient en 1986, pour son rôle de “Fast” Eddie Felson dans La Couleur de l’argent de Martin Scorsese. Ce film lui vaut le seul Oscar de sa carrière mais si au bout du compte sa cheminée accueillera au total 39 nominations cinématographiques.
Il meurt le 26 septembre 2008 à l’âge de 83 ans à son domicile de Westport, dans le Connecticut d’un cancer des poumons. Acteur oscarisé, pilote accompli, fondateur de plusieurs écuries automobiles : CanAm et CART/ChampCar, défenseur de la cause des homosexuels, il fut également très impliqué dans la lutte contre la drogue suite au décès de son fils Scott d’une overdose en 1978. « Old Blue Eyes » avait tous les talents.
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