• OLDSMOBILE F-88 ROADSTER 1954 : Corvette avait une sœur jumelle


    Pour le Motorama de 1954, General Motors propose un petit concept car doré, empruntant le châssis de la toute première Chevrolet Corvette. Sa première exposition publique a lieu le 21 janvier 1954 à l’Hôtel Waldorf-Astoria à New York. Elle poursuit sa route sur les cinq autres Motorama à Miami, Los Angeles, San Francisco et Chicago. Près de 2 millions de personnes, passionnées d’automobiles, se déplacent sur ces expositions cette année-là .

    L’Oldsmobile F-88 est l’un des véhicules historiquement les plus importants de son époque et considéré par de nombreux historiens de l’automobile comme une grande expression du design automobile de l’âge d’or des années 1950.

    Sur une base de Corvette

    Cette F-88, au design signé Art Ross, n’est produite qu’à quatre exemplaires. GM ne poursuit pas son développement pour éviter une concurrence avec la star de General Motors : la Corvette, en dépit de ses ventes décevantes.

    L’Oldsmobile F88 Concept 1954 est propulsée par un moteur V8 Rocket délivrant une puissance de 250 chevaux. L’intérieur de l’Oldsmobile est conçu par Jack Humbert qui plus tard devient  designer en chef de Pontiac. Le tableau de bord du F-88 a ensuite été utilisé sur une Oldsmobile Cutlass.

    Oldsmobile F88 II

    Une seconde version, l’Oldsmobile F-88 II, est créée en 1957. En l’absence de Motorama (ils ont eu lieu de 1949 à 1956, en 1959 et en 1961), le modèle passe quelque peu inaperçu. Reprenant à nouveau la base de la Corvette, la F88 Mark II adopte aussi une carrosserie en fibre de verre.

    Le cadeaux de départ à la retraite que tout le monde envie 

    Lors de son départ en retraite en 1958, Harley Earl se voit remettre comme cadeau une Oldsmobile F88 Mark III ; un modèle unique, toujours réalisé sur la base très flexible de la Corvette, mais avec une carrosserie réalisée en partie en acier et en fibre de verre. Très longue et très basse, elle reçoit un toit rétractable pivotant en aluminium.

    Oldsmobile F88 III

    Cette configuration se retrouve également sur le concept car Cadillac Cyclone, dévoilée au Motorama de 1959, l’une des dernières réalisations de Harley Earl, tout comme le principe de l’échappement disposé juste en avant des roues avant, repris de la même Cyclone.

    La mécanique se caractérise par sa boîte Hydramatic expérimentale, disposée à l’arrière, améliorant ainsi l’équilibre des masses du véhicule.

    Cadillac Cyclone

    Une seule survivante adjugée à 3 millions $

    Le seul survivant des 4 exemplaires est vendu en 1955 à E.L. Cord, le propriétaire légendaire des marques Cord, Auburn et Duesenberg d’avant-guerre.

    L’Oldsmobile F-88 réapparait en 2005 aux enchères de Barrett-Jackson où elle trouve preneur pour la coquette somme de 3.240.000 dollars. Son propriétaire, John S. Hendricks, est le fondateur de Discovery Channel.

  • Buick Roadmaster 1957 : la beauté gâchée


    S’il y a bien un signe distinctif des Buick des années 50 ce sont les prises d’air sur les flancs avant. Destinées à ventiler ses gros moteurs, elles sont devenues un style à part entière chez Buick tout comme la calandre en cascade.

    Le modèle Luxe de Buick

    Elvis Presley avec sa Cadillac 56

    La Roadmaster 7ème génération n’échappe pas à la règle. Modèle produit depuis 1936, cette magnifique voiture longue de 5.46 m en impose. La Roadmaster est vendue 161 $ de moins que la Cadillac Série 60 (d’Elvis)et compte à l’époque pour 26,8 % des ventes au sein de General Motors.

    Mais les années 57 et 58 vont avoir raison de la production en particulier à cause d’une transmission Dynaflow déficiente. La suspension n’est pas exempte de tout reproche non plus par sa mollesse. Le magazine Motor Trend avait comparé la sensation de cette dernière à des « guimauves ». Le confort est certes au rendez-vous mais la tenue de route laissait à désirer.

    Le modèle redessiné  de 1957, pourtant spectaculaire, n’apporte pas le succès escompté. Pourtant le pare-brise panoramique associé à une ligne de caisse très élégante lui offre un style « premium » à l’époque.
    Ses pare-chocs chromés à l’avant de type « Dagmar » en imposent. Les modèles à quatre portes ont un emblème Roadmaster niché dans le «  Sweepspear ».

    A l’ intérieur,  le tableau de bord rembourré est en toile dans la 4 portes, en nylon dans la 2 portes et en cuir dans la convertible. Le moteur développe 300 chevaux. Un nouveau système de suspension à rotule est censé améliorer la maniabilité… Le modèle 75 offre des sièges et des fenêtres électriques.

    Une victime collatérale de la crise

    Malheureusement, les ventes totales de la  Roadmaster plongent à 33.000 unités. Cette «chute des ventes» n’est pas un phénomène isolé chez General Motors mais est partagée par tous les constructeurs en raison d’une récession du marché des capitaux qui a affecté l’ensemble de l’économie de fin 1956 à 1958.

    Pour 1958, GM propose des modèles « 50è anniversaire »pour fêter  les 50 ans de production sur l’ensemble de ses marques : Cadillac Eldorado de Séville, Buick Roadmaster Riviera, Oldsmobile Holiday 88, Pontiac Bonneville Catalina et le tout Chevrolet Bel Air Impala. La Roadmaster ne peut être commandée qu’en modèle Roadmaster 75 très bien équipé. Les nouveaux freins, avec des doublures en fonte, se  révèlent être les meilleurs de l’industrie.

    Malheureusement  les ventes chutes inexorablement pour atteindre 14.000 unités. Buick donne alors le clap de fin. Les plus grands modèles Buick sont alors rebaptisés Electra.

  • François Allain : Portrait en 10 questions vintage


    La Gazette d’Hector inaugure un nouveau rendez-vous : « Portrait en 10 questions vintage ».

    Nous avons demandé à François Allain, encyclopédie automobile vivante du PAF et présentateur vedette de Vintage Garage sur RMC découverte, d’inaugurer l’exercice.

    Il aura bien tenté de négocier pour nous parler des françaises, des italiennes ou des anglaises… mais nous sommes restés inflexibles ! Et bien nous en a pris, car de l’amoureux des Peugeot nous avons découvert un vrai fan des sixties ! Alors partons à la découverte du Portrait du mois en 10 questions vintage. Un grand merci à lui.

    1- La Gazette : Quelle est votre voiture américaine des 50’s ou 60’s préférée ?

    François Allain : Pour moi c’est la  Chevrolet Corvette de 1ère génération

    Rappel : La Chevrolet Corvette est une famille d’automobiles sportives, lancée le 30 juin 1953 à Flint, dans le Michigan, par la marque américaine Chevrolet. Un prototype aux lignes strictement identiques avait été présenté au début de l’année 1953 au Motorama de General Motors, dans l’hôtel Waldorf-Astoria de New York.

    La première Corvette comportait déjà de nombreuses innovations : c’était la première voiture de série dont les lignes étaient directement issues d’un concept car, et surtout, c’était la première voiture de série à posséder une carrosserie en fibre de verre.

    2- La Gazette : Quel(le) est votre acteur ou actrice américain(e) des 50’s ou 60’s préférée ?

    François Allain : Sans discuter Cyd Charisse !

    Rappel : Tula Ellice Finklea dite Cyd Charisse est une actrice et danseuse américaine née le 8 mars 19221 à Amarillo, au Texas et décédée  le 17 juin 20082 à Los Angeles. Son nom est associée aux grandes heures de la comédie musicale avec Fred Astaire et Gene Kelly.

    A noter qu’elle aura jouer dans quelques films comme Something’s Got to Give, film inachevé de George Cukor de 1962 dans lequel Marilyn Monroe a joué quelques scènes avant de mourir.

    3- La Gazette : Quel(le) est votre chanteur/chanteuse américain(e) des 50’s ou 60’s préféré(e) ?

    François Allain : Les Beach Boys, forcément avec un génie tel que Brian Wilson c’est incontournable !

    Rappel : The Beach Boys est un groupe de pop américain formé en 1961 à Hawthorne en Californie et ayant connu une très grande popularité dans les années 1960 et 1970. Il s’agit de l’un des rares groupes américains à avoir pu rivaliser musicalement avec les groupes britanniques de la même époque, tels que The Beatles, The Rolling Stones ou Pink Floyd. Affilié à l’origine à la surf music, le groupe s’est surtout distingué par ses chansons aux harmonies mélodiques.

    4- La Gazette : Quel est l’’événement historique américain des 50’s ou 60’s qui vous a le plus marqué ?

    François Allain : La conquête spatiale est clairement l’événement technologique des sixties avec l’aboutissement suprême avec Apollo XI en juillet 1969…

    N. Armstrong, M. Collins et E. Aldrin de la Mission Apollo XI

    Rappel : Apollo 11 est une mission du programme spatial américain Apollo au cours de laquelle, pour la première fois, des hommes se sont posés sur la Lune, le 20 juillet 1969. Apollo 11 est la troisième mission habitée à s’approcher de la Lune, après Apollo 8 et Apollo 10, et la cinquième mission habitée du programme Apollo.

    Par cet exploit, l’agence spatiale américaine, la NASA, remplit l’objectif fixé par le président John F. Kennedy en 1961 de poser un équipage sain et sauf sur la Lune avant la fin des années 1960 et démontre sans contestation possible la supériorité des États-Unis sur l’Union soviétique dans le domaine des vols spatiaux habités.

    5- La Gazette : Quel est votre endroit fétiche aux Etats-Unis ?

    François Allain : New York est une ville totalement atypique et c’est cela qui lui donne son côté fétiche.

    Times Square, NYC, 1960

    Rappel : New York, officiellement nommée City of New York, connue également sous les noms et abréviations de New York City ou NYC, est la plus grande ville des États-Unis en termes d’habitants  (8 550 000) et l’une des plus importantes du continent américain. Elle se situe dans le Nord-Est des États-Unis, sur la côte atlantique, à l’extrémité sud-est de l’État de New York.

    Times Square, 1967

    La ville de New York se compose de cinq arrondissements appelés boroughs : Manhattan, Brooklyn, Queens, le Bronx et Staten Island. Regroupant l’ensemble des caractéristiques d’une ville mondiale, elle est parfois considérée comme « la capitale du monde ». Elle est aussi la troisième plus grande ville du continent américain derrière Mexico et São Paulo. New York accueille quelque 50 millions de visiteurs annuels.

    6- La Gazette : Un objet mythique pour vous ?

    François Allain : La Harley-Davidson ou sa rivale l’Indian !

     

    Rappel : Harley-Davidson est un fabricant de moto basé à Milwaukee aux États-Unis. L’entreprise a été fondée en 1903. Harley-Davidson est le premier constructeur au monde de grosses cylindrées. C’est une marque mythique caractérisée par le bruit inimitable de ses moteurs. C’est la moto des Hell’s angels par excellence.

    Indian Sport Scout 750 de 1934 de Steve Mac Queen

    L’Indian est une marque américaine de motos fabriquées de 1901 à 1953 à Springfield dans le Massachusetts. C’était la marque concurrente d’Harley Davidson. La firme est d’abord connue sous le nom d’Hendee Manufacturing Company, puis est rebaptisée Indian Motorcycle Manufacturing Company en 19011. Elle disparait en 1953, mais la production est relancée en 2004. Dernièrement, l’ Indian Sport Scout 750 de 1934 de Steve Mac Queen (ci-dessous) a été vendue aux enchères 143,750 $.

    7- La Gazette : Un vêtement ou accessoire dont vous ne vous lassez pas ?

    François Allain : Le Teddy est un symbole américain des Sixties que j’aime, j’en ai plusieurs !

    Rappel : Aux États-Unis, le teddy, aussi appelé “letterman” ou “varsity jacket”. Il a longtemps été l’anti-perfecto. C’était le blouson des lycéens respectables. En récompense de l’obtention de leurs examens ou de victoires sportives, le proviseur leur offrait un teddy. La lettre, patchée sur la poitrine, indiquait leur spécialité et le nombre de bandes sur le bras correspondait au nombre de leurs distinctions.

    8- La Gazette : Vous repartez dans les 50’s ou 60’s, quel métier exercez-vous ?

    François Allain : Pilote automobile !

    François Allain ici avec Paul Belmondo lors de la saison 1 de Vintage Garage sur RMC découverte. Photo Toma de Saulieu.

    9- La Gazette : Votre passion/collection inavouable  (tant pis il faut se lancer) ?

    François Allain : Les néons de bar !

     

    10- La Gazette : Votre plus beau souvenir des 50’s ou 60’s

    François Allain : Le Rock n’roll, bien sur…

    Un grand merci à François pour sa disponibilité et sa bienveillance ! Vive Peugeot… version américaine !

    Bill Hayley and the Comets – Rock Around the Clock

  • RETROMOBILE 2017 : Chausson CHS pour 4 pieds seulement


    Si le nom de Chausson reste associé aux célèbres autocars, la société assura pendant 90 ans bien d’autres productions majeures : autocars, camionnettes, radiateurs, réfrigérateurs… et même train et avion ! La découverte fortuite en 2012 d’un prototype de microcar, lors d’une vente aux enchères à Silverstone, permet de retracer l’histoire passionnante de cette grande entreprise industrielle française.

    CHAUSSON fleuron de l’industrie française

    Partis de rien, les frères Chausson ont bâti au siècle dernier un groupe leader dans de multiples secteurs. En 1917, dix ans après sa création, Chausson est déjà le plus important fabricant mondial de radiateurs d’avions. L’ entreprise de chaudronnerie se spécialise ensuite dans les radiateurs pour l’industrie naissante de l’automobile. Année après année, grâce à Corre, Panhard, Berliet, Mors, Clément… le chiffre d’affaires explose. Avant la seconde guerre mondiale, la société devient un véritable groupe qui pèse le tiers du chiffre d’affaires de Peugeot.

    En 1950, il est le premier constructeur français de cars. Chausson devient le premier fabricant de radiateurs au niveau mondial en 1973 et le premier constructeur européen de véhicules utilitaires légers au début des années 1980.

    Un prototype clandestin

    Mais revenons à un épisode méconnu de cette entreprise. En 1942, au sein des Usines Chausson réquisitionnées les allemands, un bureau d’études clandestin développe dans le plus grand secret un prototype de microcar. Un seul prototype roulant est fabriqué, le N° 0001. Il sera présenté  en exclusivité au salon Rétromobile 2017 après 70 ans d’oubli.

    Remarquée par son design précurseur et ses nombreuses innovations technologiques, cette « Smart vintage » est le témoin d’une véritable épopée industrielle, celle de la Société des Usines Chausson.

    Conçu pour une production industrielle de grande série, la fabrication du cabriolet s’avérera impossible en France compte tenu des restrictions d’acier en vigueur à l’époque.

    Tom Delaney en Angleterre avec la CHS en 1948

    Importé au Royaume Uni par un passionné d’automobiles convaincu de son potentiel, Tom Delaney, les mêmes raisons produisirent les mêmes effets et la mise en production échoua.

    Après de multiples tentatives de fabrication, la CHS finira par être oubliée dans un garage britannique pendant près de 70 ans… jusqu’à ce jour de 2012 où Christophe Chausson, petit-fils de l’un des deux fondateurs, acquiert le prototype lors d’une vente aux enchères. Patiemment restauré par une équipe de spécialistes, le prototype sera exposé pour la première fois à Rétromobile.

    Prototype Chausson avant sa restauration en 2012

    Un ouvrage inédit retraçant l’histoire des Usines Chausson et du prototype CHS sera disponible à l’occasion du salon Rétromobile 2017. Abondamment illustré, ce livre de 176 pages écrit par Christophe Chausson permet de découvrir une entreprise méconnue qui fut l’un des fleurons de la construction automobile en France.

  • Cadillac Eldorado Brougham 1958 : la quintessence


    Cadillac est ce qu’on appellerait aujourd’hui une marque premium. Guidée par l’excellence et le luxe, la marque a même sollicitée les femmes habillées de robes de soirée et de visons pour tester l’ergonomie et les selleries.  Un test client grandeur nature pour riches propriétaires.

    A cette époque, l’Amérique regorge d’argent. Les constructeurs rivalisent de luxe pour proposer à tous les vilains garçons de la mafia des véhicules hors normes. Ford a créé sa marque Lincoln et Chrysler a lancé Imperial sans arriver réellement à rivaliser.

    Cadillac Eldorado Biarritz, 1957

    Chez Cadillac la gamme se compose d’une berline, d’une  limousine, d’un coupé, et d’une convertible avec plusieurs versions dénommées 60, 62, 70, 75. La  finition de l’Eldorado se prénomme Biarritz  pour la convertible et Séville pour le coupé.

    En 1956, l’Eldorado s’affiche à 6 000$. A titre de comparaison,  une Ford Mustang de 1964 coûtait un peu moins de 3000 $. Il s’écoule 2000 convertibles et 4000 coupés.

    Brougham : le luxe a un nom
    En 1957, Cadillac sort la Brougham que la marque a déjà testé sur plusieurs Motorama. Il s’agit ni plus ni moins de la quintessence du raffinement automobile.

    La Brougham est une berline quatre portes (version 70 donc). La carrosserie est dessinée par Harvey Earl. Le pavillon est en alu brossé et fait penser à une véritable capote. Les portières sont  à ouverture antagoniste dites « suicide » à l’arrière, sans montant central. Le châssis est donc renforcé, l’auto pèse pas moins de 2449 kg dont 500 kg de moteurs électriques et 500 kg de pompes pneumatiques…. Un ravissement pour les fans de restauration !

    Cadillac Eldorado Brougham à San Francisco en 1957

    Un autotronic eye pour passer en feux de croisement

    La banquette avant se recule automatiquement pour que les gros messieurs de la pègre ou les riches Texans puissent y accéder. Les portes se verrouillent automatiquement. Le siège conducteur est à mémoire de positionnement. On est en 57 !

    Sur le tableau de bord,  l’autronic eye détecte automatiquement les phares venus d’en face et passe automatiquement des codes en feux de croisement. Sans oublier le régulateur de vitesse, les rétroviseurs polarisants et le démarrage automatique du moteur en fonction du positionnement du levier de vitesse. Voilà pour monsieur et ses gadgets.

    A gauche sur le tableau de bord on aperçoit le fameux autronic eye

    Gobelets en inox, trousse de maquillage et parfum

    Madame n’a pas été oubliée. Dans la boîte à gants, plusieurs étuis sont proposés : étui à cigarettes, étui mouchoir en papier mais également un plateau aimanté avec 6 gobelets en inox. Un trinquette pour les longs trajets ça fait pas de mal !

    Six gobelets en inox de série dans la boîte à gants

    A l’arrière, au milieu de la banquette, une « box » en cuir avec agenda assortie a la sellerie (44 teintes au choix) et tout le nécessaire de maquillage soignent l’accueil de madame. Un vaporisateur à l’extrait de parfum Arpege de Lanvin finit de la combler.

    Côté moteur un gros V8 365 ci de 325 hp est chargé de mouvoir le paquebot de 5m49. Deux innovations sont proposées : un système anti-plongée en cas de freinage puissant et un système de suspension gérée par une centrale pneumatique qui absorbe les irrégularités de la chaussée.

    Cadillac voulait détrôner la Lincoln Continental Mark II de 1956 affichée à 9 500$ qui avait craquer Elvis Presley. La Cadillac était donc à 13 074$ !

    Lincoln Continental, 1956

    Mais la belle aventure s’arrête car Cadillac perd de l’argent avec cette voiture complexe et pas assez vendue. 704 clients auront profité de cette voiture d’exception pour l’époque en 1957 et 1958.

    Cadillac Eldorado Brougham et son pavillon en alu brossé

    De prestigieux propriétaires  auront eu le privilège d’en profiter comme Franck Sinatra, David Rockfeller et Bob Hope. Sa côte aujourd’hui ne se dément pas et atteint 200 000 $.  Une paille !

  • Mercury XM-800 : grange mécanique


    En 1954, Ford présente sa fabuleuse Thunderbird. Puissante, élégante, décapotable. Une réussite qui supplante la Chevrolet Corvette C1 pas assez sportive.

    Ford veut profiter de cette présentation pour tester de nouvelles directions stylistiques au travers d’un concept badgé Mercury dessiné par le designer Elwood Engle. Le Chicago Auto Show de 1954 est l’événement idéal.

    Le pavillon de la XM-800 était entièrement vitrée

    La mercury propose ainsi un pavillon entièrement vitré qui permet d’avoir une vue à 360°, des roues carénées et les fameux pare-chocs Dagmar en hommage à la présentatrice Tv du même nom… Sous cette carrosserie en  fibre de verre  trône un V8 312 ci270 hp stock. Propulsé par une boîte Ford O-Matic. Tout cela existe déjà mais Ford veut tester l’ensemble pour mieux anticiper les attentes de ses clients. Du marketing quoi.

    Publicité pour la Monterey 1956. Elle reprend la forme du Toit de la Mercury.

    La Mercury sert ensuite de base à la future berline Monterey de 1956 sur laquelle on retrouve cette forme de toit.

    En 1957 sa mission est terminée… et part aux oubliettes comme la Chevrolet Biscayne en son temps. Elle est offerte à l’école de design Michigan’s Automotive Engineering Lab.

    En 1960 elle est revendue à un particulier… qui la stocke dans une grange. L’agriculteur a besoin de sa grange et laisse la Mercury à l’abandon dehors.

    Un jeune passionné repère l’auto à la fin des 70’s. Il s’est donné pour mission de retrouver tous les showcars et de les restaurer. Mais l’ampleur de la tâche ne lui permet pas de tenir son engagement et doit se résoudre à la revendre à un autre collectionneur autrement plus fortuné qui se lance alors dans une totale restauration.

     

    Elle est revendue en 2010 pour la coquette somme de 429 000 $. Le prix d’un travail d’orfèvre.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • General Motors X Stiletto 1964 : le design prend de la hauteur


    Dans les années 60, la conquête spatiale américaine traîne dans toutes les têtes des designers américains. L’automobile n’y échappe pas. Avec des rêves de voitures volantes comme inspiration ultime, les concepteurs de General Motors ont utilisé tous les formes  possibles pour donner à leurs créations une apparence de soucoupe : carrosserie fuselée, roues cachées, «  nageoires » et des phares en forme roquettes dit « Dagmar ».

    Trois concepts à l’exposition universelle de 1964

    L’arrivée de William L. Mitchell aux rênes de GM Design coïncide également avec une approche plus high-tech, avec des surfaces plus simples, une utilisation plus restreinte de chrome et plus de finesse.

    GM Runabout, un véhicule à trois roues pour les “ménagères” avec caddie détachable incorporé au coffre !

    Le résultat de cette nouvelle direction de conception est dévoilé à l’Exposition universelle de 1964 à New York où GM présente trois études de conception futuristes :  le Runabout, un véhicule à trois roues, la Firebird IV, successeur spirituel du trio de turbine à gaz des prototypes du même nom des années 50 et l’impressionnant GM-X «Stiletto».

    Firebird IV, successeur du trio de turbine à gaz des prototypes du même nom des années 50

    Le GM-X est un fastback au long corps, avec des surfaces lisses et des bords tranchants. Pendant le spectacle, les visiteurs voyaient le GM-X monté sur des supports, flottait dans l’air qui soulignait ses aspirations futuristes
    La ligne de pare-brise plonge loin sur le capot tel un cockpit d’avion de chasse. Le concept car est dépourvu de montant de porte renforçant ainsi son aspect « fuselage ».  A noter que le GM-X n’avait aucune porte du tout…

    Un cockpit d’aeronef

    Le GM-X et son fuselage impressionnant

    Une fois assis, le conducteur atterrit, pour le moins, dans un cockpit d’avion avec une multitude d’accumulation d’horloges et cadrans.

    Au total, 31 feux indicateurs, 29 commutateurs à bascule et 4 leviers de commande ont été répartis entre le tableau de bord et la console du toit.

    Le volant a également été remplacé par une poignée inspirée des aéronefs. À l’intérieur, vous pouvez également trouver la climatisation automatique, capteurs d’obstacles à ultrasons, caméras de vue arrière, et même un haut-parleur à trois voies pour la communication interne et externe !

    Cette voiture n’a pour ainsi dire jamais roulé, perchée sur son socle à l’instar des avions de chasse de musée. Comme souvent à cette époque, les modèles d’exposition étaient dépourvus de moteur. Celui était sans doute destiné à voler !

     

  • Chevrolet Biscayne : ça passe et ça casse


    Dans les années 50, General Motors fut le leader incontesté de l’industrie automobile et a dominé les ventes d’automobiles avec une part de marché de près de 50%.

     

    Motorama 1955

    Motorama 1955 avec la Biscayne au centre

    Très à la pointe du marketing, General Motors a créé le GM Motorama de 1953 à 1959. Salon de l’automobile itinérant à la gloire de General Motors mais également des autres divisions de la marque : frigidaire, Allison engines (moteur d’avion)… L’entrée gratuite doit attirer l’attention des visiteurs pour stimuler les ventes. Les spectacles de style Broadway proposés entre deux présentations de concept car sont réglés comme des horloges. Les années 1953 à 1956 sont cependant les plus mémorables grâce aux prototypes tels que le GM LeSabre, la Cadillac Le Mans, la série Buick Wildcat, la première Chevrolet Corvette, le GM Firebird I, II et III avec turbine ou encore la Oldsmobile Golden Rocket.
    1955_chevrolet_biscayne_03En 1955, General Motors propose au Motorama la Chevrolet Biscayne en fibre de verre. Le projet, mené sous la direction de Harley J. Earl. Earl,vice-président de GM en charge du design, propose l’«exploration dans l’élégance». Pour son cahier des charges on retrouve un toit rigide métallique vert, quatre portes suicidaires sans pilier central. a l’époque, c’est  la seule voiture de rêve Chevrolet à avoir ces caractéristiques.

    Un avant d’inspiration anglaise

    Jaguar XK120 de 1948

    Jaguar XK120 de 1948

    Stylistiquement parlant, la Chevrolet Biscayne a deux visages et ressemble à s’y méprendre à la Jaguar XK120” de 1948 pour la face avant. A cette époque les designers américains sont très influencés par ce qui se passe en Europe et font d’ailleurs appel à des carrossiers réputés italiens pour les aider à concevoir des concept cars.  On retrouvera la partie arrière de la Biscayne en 1960 sur la Chevrolet Corvair.

    Chevrolet Corvair - 1960

    Chevrolet Corvair – 1960

    Plusieurs autres caractéristiques telles que la conception du panneau arrière seront éventuellement retrouvées sur la Corvette 1961-62 comme le pare-brise dit “stratosphérique” est courbé vers le haut dans le toit. Sa partie supérieure est teinté pour réduire l’éblouissement du soleil. Autre particularité, cet élégant concept est presque dépourvu de chrome à une époque où il faisait loi.

    Sous le capot en fibre de verre de la Chevrolet Biscayne, le V8 de 215 chevaux “Turbo-Fire”. Mais comme souvent, en dépit du  battage médiatique sur le moteur de Biscayne, la voiture de spectacle est ce qu’on appelle un “pushmobile” qui ne pouvait pas prendre la route.

    Des concept cars à la casse

    A l’intérieur, quatre sièges baquets avant et arrière ont eux aussi leu innovation. Les sièges avant tournent vers l’extérieur et les sièges arrière sont séparés avec une petite console qui sert de zone de stockage et de bras.

    La Biscayne à la casse de

    La Biscayne à la casse de Warhoops

    Lorsque les voitures de rêve ne sont plus considérées comme particulièrement rêveuses, certains membres de la hiérarchie des GM ordonnent la mise au rebut de certaines voitures. Il faut se resituer dans un contexte de profusion automobile. L’Amérique est à son apogée et produit des millions d’automobiles. L’instinct de préservation est jugé à cette époque inutile (on s’en mordrait les doigts). Aussi sans l’ombre d’un remord, la Chevrolet Biscayne se retrouve à la casse de Warhoops de Sterling Heights dans le Michigan avec le roadster LaSalle II, la berline LaSalle II et la Cadillac 1956 Eldorado Brougham, prêtes à être découpées.

    Fort heureusement, en 1989, Marc Bortz, fils de Joe Bortz, parcoure un article sur les voitures du GM Motorama selon lequel les épaves seraient toujours en attente de destruction dans la casse Warhoops. Le jeune homme s’empresse de téléphoner au récupérateur et lui demande s’il a un lien de parenté avec un certain Joe Bortz, qui avait déjà récupéré certaines voitures d’exposition dont le Buick Wildcat de 1953. Confirmant ce fait, Joe Bortz se rend à la casse et négocie pour un prix dérisoire l’achat de la Chevrolet Biscayne. Il mettra 22 ans à la restaurer.

    Quand on voit la ligne magnifique de la voiture, on ne peut que s’offusquer des décisions de “riche” du Directoire de GM. Le plus étonnant est que ce concept ait survécu 34 ans plus tard et que d’aucun ne s’était inquiété de son sort. Thank you Mr Bortz !

    La Chevrolet Biscayne après 22 ans de restauration

    La Chevrolet Biscayne après 22 ans de restauration

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  • Buick Wildcat II : les chats sauvages sont de sortie


    Voici un concept car qui ranimera votre âme de vilain garçon. La Buick Wildcat II est, sans doute, ce qui s’est fait de mieux dans les 50’s pour faire le buzz… dans les magazines auto.

    1954-buick-wildcat-iiLa série Wildcat compte trois prototypes. Le concept Buick Wildcat II de 1954 est le plus avant-gardiste et sans doute le meilleur des trois. Conçu par l’équipe de Harley Earl, il est présenté au General Motors Motorama de 1954 à New York.

    Fibre de verre et moyeux de roue fixe
    1954_buick_wildcat-rear_three_quarter_viewConstruit en fibre de verre, le Wildcat est radical. Les pare-chocs ajourés, exposent à vue  les roues et les suspensions chromées avants. Les ailes sont bordées de larges panneaux chromés. Les roues à fil style Buick Skylark en jettent.

    La voiture, ramassée,  ne fait que 4 m 31 de long et 89 cm de haut lui donnant un style inimitable. Les moyeux de la roue avant restent stationnaires lorsque les roues tournent. Les phares sont montés sur le capot avec des feux de signalisation de stationnement et directionnels sur l’extrémité avant sous le carénage d’aile. L’arrière a un faux air de Corvette, signe que le géniteur de cette dernière n’était pas très loin.

    Virginia Ruth Egnor dit "Dagmar" vedette de la télévision américaine des 50's qui a inspiré, allez savoir pourquoi, le pare-choc de la Wilcat II.

    Virginia Ruth Egnor dit “Dagmar” vedette de la télévision américaine des 50’s qui a inspiré, allez savoir pourquoi, le pare-choc de la Wilcat II.

    Un pare-choc type “Dagmar”

    La légende veut que les pare-chocs se terminent avec deux “seins” de bonne taille dit Dagmar, première vedette féminine de la télévision des 50’s à connaître, et “subir”, l’intérêt de la presse en raison de son physique de blonde à forte poitrine.

    1954_buick_wildcat-ii_showcar_14Le Wildcat II est alimenté par un V8 moteur de 220 chevaux avec l’appoint de quatre carburateurs chromés, du plus bel effet, comme en témoigne la photo ci-contre.

    À l’origine, la voiture est peinte en bleu brillant avec un intérieur en cuir blanc, mais plus tard, elle est repeinte en  bronze foncé avec un intérieur en cuir deux tons en cuir.

    Le Buick Wildcat II réside maintenant au Musée Alfred P. Sloan à Flint, dans le Michigan, où il a été restauré avec sa finition d’origine bleu vif.54-buick_wildcat-ii_dv-08_pbc_i001

    C’est en 1962, que Buick dénomme l’un de ses modèles Wildcat. Beaucoup moins sexy que le concept, cela va sans dire, il s’agit néanmoins du premier véhicule de performance de Buick.

    Publicité Wildcat Sport coupe de 1962

    Publicité Wildcat Sport coupe de 1962

     

  • Edsel : la voiture érotique de Ford


    Trois ans. Il aura fallu trois ans, de fin 1957 à fin 1959, à Ford pour couler sa marque Edsel avec des choix stratégiques et marketing maladroits. Un cas d’école débattue dans les écoles de commerce américaines. Voici pourquoi.

    1958-edselLe nom du fils décédé de Ford

    En 1956, Ford Motor Company réalise qu’il y a un vide dans sa gamme dans le choix de voitures de taille moyenne. Elle décide alors de lancer une nouvelle marque de voiture entre Ford et Mercury afin de rivaliser avec General Motors . Edsel naît à la fin de l’été 1957. Elle désigne le prénom du fils décédé de Henry Ford (pas très funny pour un lancement…). Une marque voulue originale tant pour sa forme que pour son équipement. Disposant d’un confort certain, l’Edsel est également un véhicule puissant équipé de V8.

    Fin 1957, Ford présente deux modèles dit « économiques » : Edsel Ranger et Pacer avec un moteur V8 développant 303cv et montés sur le châssis de la Ford Fairlane. La boîte de vitesses à touches Ford-O-Matic (ou Teletouch) est en option mais est choisie par 90% des acheteurs.

    Deux modèles plus luxueux, Corsair et Citation, avec un moteur V8  345cv et montés sur un châssis Mercury, sont égalent proposés. La boîte de vitesses à touches est en standard.Les modèles sont déclinés en convertible.

    Volant Ford-O-Matic ou Teletouch

    Volant Ford-O-Matic ou Teletouch

    L’innovation Teletouch pour changer les vitesses

    Force est de constater que l’Edsel n’est pas dénuée d’innovations. En effet, c’est le seul modèle de la division Ford à lancer un système de transmission à bouton-poussoir électro-mécanique au centre du volant, nommé Teletouch. Mais le système est rapidement devenu le fléau de l’Edsel. Système gadget, il apparaît  très vite peu pratique à l’usage.  Il faut au conducteur retirer la main du volant et la placer au centre pour pousser le bouton. Pas très ergonomique.

    Edsel

    Edsel Villager de 1959

    Fin 1958, la nouvelle gamme propose des modèles moins cher avec un moteur 6 cylindres. Les modèles  Ranger et Corsair sont accompagnés du  Villager basé sur la Ford Station Wagon en 6 ou 9 places. Le succès n’est guère au rendez-vous.

    Enfin, fin 1959, le modèle est également un échec. Des efforts sont  faits pour le choix de la motorisation: V8 et  6 cylindres mais Ford fait disparaître la marque officiellement le 19 novembre 1959 et récupère les installations pour la sortie de la future Mercury Comet.

    Mais que s’est-il passé ?

    Une calandre pour le moins équivoque…

    Calandre "Freudienne" Edsel

    Calandre “Freudienne” Edsel

    Diverses explications sont avancées. La première est très freudienne  et à y regarder de plus près on ne peut qu’en rougir !  L’ornement central de la calandre évoquerait un vagin, alors que l’acheteur de l’époque, le plus souvent masculin cherche inconsciemment  des traits phalliques et virils dans une automobile.

    La première étude de marché de l’histoire automobile

    EdselDeuxième raison, plus terre à terre celle-ci, concerne la fiabilité douteuse du modèle. Les mauvaises langues de l’époque  traduisaient Edsel par “Every Day Something Else Leaks”, c’est-à-dire : “À chaque jour sa nouvelle fuite”.  Les Edsel sont montées en alternance entre une Ford et une Mercury ce qui accentue le risque d’assemblage. Ainsi, certaines voitures livrées n’ont pas toutes les pièces montées et d’autres s’emboitent mal. Le mauvais positionnement au niveau qualité/ prix par rapport aux autres marques du groupe, et notamment Mercury, pose problème, tout comme la  liste pléthorique d’options. En effet, l’Edsel est une sorte d’accumulation de tous les désirs exprimés par des acheteurs potentiels du moment qui en fait un véhicule quasi invendable. Même l’étude de marché –  une grande première dans le monde automobile-  a été « bidouillée »  pour satisfaire les dirigeants de la firme. Un roman !

    Lancement en pleine récession

    Publicité Edsel de 1958

    Publicité Edsel de 1958

    Troisième raison, 1957 est une année de récession aux Etats-Unis et tous les constructeurs sont touchés : les ventes de DeSoto reculent de 54%, Buick de 33%, Mercury de 48%, Oldsmobile de 18%, Dodge de 47% et Pontiac de 28% . Probablement la pire année depuis la Seconde Guerre mondiale pour dévoiler une nouvelle voiture.

    Comme souvent les véhicules mal aimés connaissent la gloire quand arrive le moment de rentrer dans la famille des voitures de collection.  La cote est aujourd’hui enviable chez les amateurs de voitures anciennes. Au total 110 847 Edsel ont été produites. Aujourd’hui, moins de 6000 Edsel ont survécu.

    En 1958 la publicité affirmait – “Une fois que vous l’aurez vu, vous ne l’oublierez jamais ! » mais ce n’était pas pour de bonnes raisons.

    Edsel Ranger de 1958

    Edsel Ranger de 1958

    Edsel convertible de 1960

    Edsel convertible de 1958


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