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Marilyn Monroe chapitre 4 (1960-1962) : Requiem pour un mythe

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  • Marilyn Monroe chapitre 4 (1960-1962) : Requiem pour un mythe


    Le début dessinées 60 coïncide avec la rencontre entre Marilyn Monroe et Yves Montand pour le film Le Milliardaire. Aucune star masculine de l’époque de voulait tourner ce film, Paul Newman, Cary Grant, Yul Brunner, Gregory Peck… sont pressentis mais il faut chanter et lever la jambe et surtout partager la vedette avec la capricieuse Marilyn.

    Marilyn Monroe, Gene Kelly, qui joue son propre rôle et Yves Montand sur le tournage du Milliardaire (1960)

    La romance Montand

    En 1959, Yves Montand était à New York où il se produisait sur scène. Marilyn était venue à sa première en compagnie d’Arthur Miller que Montand connaissait pour avoir joué sa pièce Les sorcières de Salem. C’est Marilyn qui suggéra le nom de Montand aux producteurs du film. Il présentait l’avantage de savoir danser et chanter. Il fut une oreille attentive et complice pour une Marilyn toujours en proie à ses excès. Mais ce qui représentait pour Marilyn une histoire d’amour n’était pour Montand qu’une passade, attaché plus que jamais à Simone Signoret.

    Marilyn voit son nouveau psychiatre, le Dr Ralph Greenson, quasi tous les jours. Il exerce une influence marquée sur sa patiente. C’est aussi l’époque où Marilyn  rencontre John F. Kennedy, qu’elle connaissait déjà depuis 1954, chez l’acteur Peter Lawford marié à sa soeur, Patricia Kennedy.

    S’ensuit en 1961, Les Désaxés de John Huston avec Clark Gable et Montgomery Clift. Marilyn interprète un rôle spécialement écrit pour elle par son mari Arthur Miller, celui d’une femme qui vient de divorcer, qui est perdue, qui ne sait pas où aller ni que faire, et qui est très déçue des hommes. Le personnage de Roslyn  s’inspire à s’y méprendre de Marilyn.

    Marilyn Monroe à gauche de Clark Gable son partenaire dans le film Les Désaxés et Arthur Miller tout en haut.

    Le film n’eut guère de succès à sa sortie. Il est aujourd’hui connu pour des raisons particulières. Clark Gable mourut en effet d’un infarctus quelques semaines après la fin du tournage. Marilyn Monroe fut désignée responsable de ce drame, en raison d’un tournage marqué par ses retards incessants ou sa dépression nerveuse, qui l’a contrainte à être hospitalisée pendant 12 jours. La femme de Clark Gable, enceinte à cette époque, lui en voudra beaucoup ce qui jetera Marilyn dans une nouvelle phase de dépression. Pour couronner le tout, Arthur Miller, las des excès de son épouse, demanda le divorce.

    La dernière demeure de Marilyn à Beverly Hills

    En janvier, elle acquiert ce qui sera sa dernière demeure au 12305 Fifth Helena Drive à Brentwood dans les environs de Los Angeles à Beverly Hills. C’est une maison de plein pied avec piscine pas très grande au fond d’une impasse se terminant en placette ronde. Comme tous les précédents appartements ou maisons, elle en avait fait repeindre l’intérieur entièrement en blanc. Le mobilier minimaliste était mexicain.

    Un anniversaire, une chanson, une robe mythique

    Le 19 mai 1962, un événement vient encore enrichir, s’il en fallait plus, sa légende. Elle est invitée à chanter Happy Birthday lors de la célébration du  45ème anniversaire du Président Kennedy alors qu’elle tourne le film Something got to give réalisé par George Cukor. Elle reçoit un courrier de la Maison Blanche le l’invitant au « New York’s Birthday Salute to The President » de la part de Kenneth O’Donnell, assistant particulier du Président. Il lui indique que sa présence à cette soirée « garantirait un succès extraordinaire à l’événement et un hommage de circonstance au Président Kennedy ». Jacqueline Kennedy annule sa venue et passe la journée au Loudon Hunt Horse Show avec ses enfants, John et Caroline. La célébration de l’anniversaire de Kennedy se tient au Madison Square Garden devant plus de 15 000 personnes. L’événement est également un gala de collecte de fonds pour le Parti Démocrate.

    Peter Lawford, le beau-frère du Président, introduit Monroe avant son apparition sur scène. Il fait allusion à la réputation de l’actrice d’arriver toujours en retard en l’annonçant à plusieurs reprises alors qu’elle n’est même pas encore sur scène. Lorsque Monroe apparaît finalement elle ôte son manteau d’hermine blanche pour révéler une robe de soie moulante et étincelante devant un public stupéfait. L’actrice porte une robe de soie moulante à même la peau rehaussée de 2 500 strass qui donne l’illusion de la nudité.

    Une robe créée par un français

    Deux mois plus tôt, Richard Adler, le producteur de la soirée avait interrogé Marilyn au sujet de la robe qu’elle allait porter. Elle lui avait promis une robe historique et lui décrivit une robe noire à col montant Norman Norell. En parallèle et dans le secret le plus complet elle engagea un couturier français, Jean-Louis Berthault qui avait pour consigne de lui faire une robe «éblouissante». Ce dernier était responsable des costumes de la Columbia, et l’actrice était impressionnée par les robes moulantes qu’il avait créé pour Marlène Dietrich. Berthault réalisa la robe avec 200 pièces d’une étoffe non doublée sauf au niveau de l’entrejambe et des seins, à même le corps de Monroe, et il fallut trois semaines pour coudre les 2 500 perles de cristal sur la robe. La robe emblématique de Monroe créée par Berthault pour un coût d’origine de 1 440,33 $ équivaudrait aujourd’hui à 8 970 $ !

    Photo lors du tournage de Something got to give…

    Une tragédie digne d’Hollywood

    Cette parenthèse enchantée ne fut qu’éphémère. Ses allers-retours chez son médecin Greenson et DiMaggio, un nouveau coma dû aux barbituriques, tout cela pendant le tournage de son nouveau film Something’s got to give, était finalement un rien prémonitoire. Le 7 juin la Fox la vire du tournage. Des négociations sont immédiatement engagées. Le 20, la Fox annonce la reprise du tournage. DiMaggio et elle parlent remariage…. D’autres projets de films sont lancés, I love Louisa et Jean Harlow story. Le vendredi 3 août, elle se consacre à de nombreux appels téléphoniques professionnels et privés et notamment son psy. Le samedi elle semble déprimée et confuse. Le Dr Ralph Greeson envoie Eunice Murray, la femme à tout faire (chargée sans doute de l’espionner). Cette dernière indique à 20h30 qu’elle va bien.

    À partir de ce moment-là les théories et versions divergent. Qui est venu, quand, pourquoi, averti par qui…. Quand est-ce que Marilyn est morte exactement ? Vers 4h30 du matin, le Dr Ralph Greeson, fracture une fenêtre de la chambre. Eunice Murray, la gouvernante de l’actrice, l’avait appelé en pleine nuit, car Marilyn ne répondait plus à ses appels et la porte de sa chambre était fermée à double tour. Greenson découvre Marilyn couchée sur le ventre, entièrement dévêtue. L’une de ses mains repose sur son téléphone, comme si elle avait tenté d’appeler quelqu’un au secours. La police arrive à 4h35 du matin. Deux des médecins proches sont déjà sur place. Nous sommes le 5 août 1962.

    L’autopsie révélera que Marilyn avait ingurgité 13 mg de Pentobarbital soit dix fois la dose normale et 8 mg d’hydrate de chlorate soit 20 fois la dose recommandée. Tout le déroulé de cette macabre soirée ne peut laisser que des doutes sur le bienfondé de ce suicide volontaire,  accidentel ou forcé. Tout fut bâclé : les déclarations de témoins et notamment celles d’Eunice Murray, l’arrivée tardive de l’ambulance, l’enquête hâtive de la police, les conclusions des légistes. La chambre a été soigneusement nettoyée, le corps vraisemblablement déplacé, pourquoi la gouvernante était-elle en train de nettoyer les draps du lit de Marilyn quand le sergent Jack Clemmons entra dans la chambre à 4h35 du matin ? S’agissait-il de nettoyer les traces d’un lavement décidé par le psychiatre de Marilyn et qui aurait en réalité causé la mort ? S’agissait-il de nettoyer d’autres traces, celles d’un meurtre ? Marilyn gênait-elle trop les Kennedy ? En savait-elle trop sur leurs relations ? La Mafia voulait-elle embarrasser les Kennedy ?

    Personne n’ayant réclamé son corps après son décès, c’est Joe DiMaggio qui organisa la cérémonie selon les rites juifs (Marilyn avait “épousé” aussi la religion de son ex mari Arthur Miller). Il fit savoir qu’il interdisait aux gens d’Hollywood et à la famille Kennedy d’apparaître au cimetière. Seuls son maquilleur et son masseur purent assister à la cérémonie. Lee Strasberg, sa répétitrice, lut l’Homélie et Over The Rainbow interprété par Judy Garland diffusée. 24 personnes au total étaient présentes.

    Marilyn repose au Pierce Bros Westwood Park Memorial sur le domaine de Westwood village où sont également enterrés Dean Martin et Natalie Wood. Une simple stèle “Marilyn Monroe 1926-1962” est posée. Jusqu’à son propre décès, Joe DiMaggio fit fleurir sa tombe trois fois par semaine d’une rose rouge.

    Marilyn Monroe Chapitre 1 : 1926-1945

    Marilyn Monroe Chapitre 2 : 1946-1952

    Marilyn Monroe Chapitre 3 : 1953-1959

  • Mustang California : caprice de l’Ouest


    Méconnue, spéciale, clivante, tels pourraient être les adjectifs qualifiant la Ford Mustang California Special de 1968. Une drôle de commande émanant de la volonté d’un seul homme : Lee Gray.

    Durant la brillante carrière de la Ford Mustang dans les années 60, les chiffres parlaient d’eux-même : 20% des ventes se faisait en Californie. En 1967, Ford présente, sous la houlette de Caroll Shelby, le concept Shelby 500 GT batisé Little Red.

    Caroll Shelby, vedette des Muscle cars, adulé par les enfants.

    Mercury Cougar, voiture de l’année 1968, a donné ses feux arrières à la California Spécial

    Caroll Shelby produisait ses propres Mustang sous sa marque en leur donnant un style plus personnalisé et « haute performance ». La 500 GT est son chef d’oeuvre.  Motorisé par le plus puissant moteur qu’une Mustang ait jamais eu sous son capot : un V8 Ford Police Interceptor de 428 ci (7 L) de cylindrée affichant une vitesse de pointe de 325 km/h. L’arrière subit quelques modifications. Les légendaires feux à trois bâtons sont abandonnés au profit des feux de la Mercury Cougar de 1967 (qui fut élue voiture de l’année).

    Lee Gray, responsable des ventes de Ford pour l’État de Californie, a le coup de coeur pour le bolide de Shelby. Il lui vient alors une idée fumante : produire un modèle spécifique pour la Californie. Sans nuance, Gray rencontre Lee Iacocca, qui a piloté le lancement de la Mustang pour Ford, et obtient le feu vert de ce dernier pour son projet. Elle sera baptisée GT/CS comme California Special.

     

    Mustang GT/CS 1968 brochure publicitaire

    Elle est présentée au Century Plaza Hotel de Los Angeles le 15 février 1968. Carroll Shelby en achète une en avril 1968 et l’utilise comme modèle de développement avec des suspensions arrières indépendantes et un moteur à injection, peu courant à l’époque.

    La GT/CS est proposée avec des 4,7 litres (289 cid), 6,4 litres (390 cid) et Cobra Jet 428 (7 litres) V8. Produite à 4 11 8 exemplaires, 251 d’entre elles sont rebadgées en High Country Special (HCS) pour le Colorado.

    En raison de sa rareté, c’est aujourd’hui un modèle très recherché qui se négocie en bon état autour de 35 000 euros.

     

  • Robert Conrad : L’acteur shérif


     En février 2020, le comédien Robert Conrad, âgé de 84 ans, nous a quitté. Chanteur, acteur et même assistant-shérif, Robert Conrad, alias James West et Pappy Boyington a eu une vie aux multiples facettes, ancré dans le subconscient pour deux séries marquantes des années 1960 et 1970, Les Mystères de l’Ouest  et Les Têtes Brûlées.
    Né en 1935 à Chicago où il passe son enfance, Robert Conrad est le fils d’un responsable technique et d’une mère directrice des relations publiques sur le label musical Mercury Records. L’homme au regard bleu clair est un petit gabarit d’ 1 m 67 (ce qui en fait forcément quelqu’un de bien…) devient boxeur en catégorie poids plume, et alterne les petits boulots comme livreur de lait ou docker. Puis, cet habitué des cabarets se lance dans les années 1950 dans une carrière de chanteur sous le nom de Bob Conrad, sort plusieurs disques où il joue les crooners tout en prenant des cours de théâtre.

    Ses premiers rôles dans des westerns

    Intrigues à Hawaï (1959-1963)

    Au milieu des années 1950, il va devenir un acteur en contrat avec un grand studio, comme beaucoup à cette époque. C’est ce que raconte notamment « Once Upon A Time… In Hollywood », le dernier film de Quentin Tarantino, dans lequel Leonardo DiCaprio incarne un comédien de séries westerns sous contrat, ce qui était le cas de Robert Conrad. Il en signe un premier avec Warner Bros, chez qui il va décrocher plusieurs petits rôles au cinéma, avant de s’illustrer dans la série d’ABC « Intrigues à Hawaï » entre 1959 et 1963.

    Robert Conrad est James West dans “Les Mystères de l’Ouest” avec son fidèle acolyte Artemus Gordon.

    En 1965, Conrad décroche, chez CBS, le contrat qui va le rendre populaire : la série Les Mystères de l’Ouest, produite jusqu’en 1969. Il y incarne James West, sorte de super shérif œuvrant pour les services secrets américains à la fin du XIXe siècle.

    Homme d’action entièrement vêtu de noir faisant équipe avec Artemus Gordon (joué par Ross Martin), il y affronte d’étranges adversaires. Gadget, science, action, fantastique font bon ménage. Ironie de l’histoire, Robert Conrad endossera réellement l’étoile d’assistant shérif au milieu des années 1980.

    Une tête brûlée

    En 1972, Robert Conrad s’engage avec NBC dans la série Les Têtes brûlées. La série diffusée en France sur Antenne 2 entre 1977 et 1979, raconte le quotidien d’une escadrille de pilotes de Corsair casse-cou durant la guerre du Pacifique et la Seconde Guerre mondiale. Son héros, Greg alias Pappy Boyington, est un meneur d’hommes, un as du pilotage au grand cœur qui ne se sépare jamais de son chien, un bull-terrier surnommé Barback.

    Gregory Boyington a vraiment existé : cette forte tête a été recrutée par l’armée américaine pour former une escadrille de pilotes  n’ayant peur de rien, qui va s’illustrer durant le conflit. Ces militaires sont tous âgés d’une vingtaine d’années, tandis que leur chef, Boyington, en a 30, d’où le surnom de « pappy » donné par ses pilotes. Après le conflit, l’homme racontera son parcours dans un livre, qui servira de base au synopsis de la série.

    Bonjour shérif adjoint

    Père de huit enfants, sa carrière au début des années 80 décline. Il ne tourne plus que dans des téléfilms qu’il produit lui même bien souvent. Après avoir quitté sa villa de Malibu il s’installe dans la Vallée de l’Ours, en Californie du Nord et accepte le poste d’assistant-shérif de la vallée.

    En 2003, sous l’emprise de l’alcool, au volant de sa Jaguar, il percute un autre conducteur qui décède, à la suite de ses blessures. Reconnu coupable de conduite en état d’ivresse, Robert Conrad est condamné à six mois de prison avec sursis. Lui-même grièvement blessé dans l’accident, sa moelle épinière et ses nerfs ont été atteints, il est resté paralysé du côté droit. un destin de part et d’autre de la loi.

  • Los Angeles airport : googie style


    L’aéroport international de Los Angeles, connu sous l’acronyme LAX, est reconnaissable entre tous grâce à son Theme Building en forme de soucoupe volante au sol. Aujourd’hui 3ème aéroport mondial avec plus de 88 millions de voyageurs et 2ème aéroport des Etats-Unis derrière celui d’Harstfield-Jackson d’Atlanta, il est un digne représentant du mouvement architectural Googie ou Jet Age alors en vogue dans le sud de la Californie dans les années 60 et qui trouvait son inspiration dans la conquête spatiale.  


    Ainsi, le Theme Building de l’aéroport international de Los Angeles est une véritable icône moderne, reconnue dans le monde entier comme un hymne à l’ère spatiale de l’une des plus grandes villes plus influentes du monde. Il a été conçu dans le cadre d’une expansion majeure de l’aéroport après la seconde guerre mondiale. Son énorme dôme de verre sert d’épicentre pour les bâtiments du terminal et les parkings de stationnement. Les conceptions originales et révisées ont été dirigées par le cabinet d’architectes Pereira et Luckman, bien connu pour ses plans directeurs ainsi que pour les bâtiments institutionnels publics et privés.

    Achevé en 1961 pour un montant global de 2,2 millions de dollars, le Theme Building comprend un restaurant en forme d’ OVNI, suspendu au centre par deux arches massives croisées en acier de 40 m de haut.


    Un mur en béton entoure le bâtiment, ajoutant une autre touche moderne caractéristique du milieu du siècle. Son architecture si particulière se voulait être une entrée dans l’ère de la modernité.

    Il est l’oeuvre des architectes Paul R. Williams, qui a beaucoup oeuvré à Palm Springs, Pereira & Luckman et Robert Herrick Carter. Sa fonction première est de servir de plateforme d’observation, offrant un point de vue panoramique à 360° sur l’aéroport. Sa structure est fixe,et non rotative. Il accueille également depuis un restaurant, l’Encounter, et un bar, le Genesis, conçus par la société Walt Disney Imagineering chargée en temps normal de concevoir des attractions. Il est entouré de jardins luxuriants et d’une cour, commémorant l’ouverture du terminal et rendant hommage au premier employé de l’aéroport en 1928, un certain Henry Bakes. 

    Le cinéma s’en empare régulièrement offrant un décor typique de départs ou d’arrivées de tous les héros. Le Theme Building se situe au 209 World Way, à Los Angeles, en Californie. Sa partie extérieure est classée monument historique-culturel de Los Angeles  depuis le par la municipalité de Los Angeles. Le Theme Building est aujourd’hui illuminée comme une certaine Tour Eiffel.

     

     

     

  • Little Richard : rockeur prêcheur


    Et voici un autre bastion du Rock n’roll qui disparaît. Little Richard, considéré depuis les années 50 comme l’un des pères du rock’n’roll est décédé samedi 9 mai à Nashville Tennessee d’un cancer des os à l’âge de 87 ans. Little Richard, de son vrai nom Richard Wayne Penniman mesurait en fait 1m80. Il a commencé par chanter du gospel avant de marquer les années 50 avec son style très rock’n’roll.

    L’artiste a influencé une grande majorité de ses successeurs et fait partie de la Dream team constituée de Chuck Berry (1926-2017), Jerry Lee Lewis, Fats Domino (1928-2017), Bo Diddley (1928-2008), Carl Perkins (1932-1998) et bien sûr Elvis Presley (1935-1977). En 1986, il participe à la fondation du Rock and Roll Hall of Fame, “le Musée et le Panthéon du Rock and Roll”, où il est intronisé.

    Né le 5 décembre 1932 à Macon, dans l’Etat de Géorgie, Richard Penniman est l’un des douze enfants (sept garçons et cinq filles) d’une famille où le quotidien est régi par de stricts préceptes moraux. Ce qui n’empêche pas son père, maçon, de vendre de l’alcool de contrebande et de s’occuper d’un club de la ville. Petit, de constitution fragile, avec une voix assez aiguë qu’il garde après la puberté, le jeune Richard Penniman reçoit vite le surnom de Little Richard lorsqu’il commence à chanter au sein d’une formation familiale de gospel dans les églises.

    Un jeu scénique extravagant

    A l’âge de 13 ans, il est chassé de chez lui et recueilli par des voisins. Il expliquera plus tard que c’était en raison de ses manières efféminées et d’une attirance naissante pour les garçons. Little Richard aura toujours du mal à assumer son homosexualité. En 1950, il rencontre le chanteur Billy Wright, dit le « Prince du blues » dont la coupe de cheveux bouffante, la fine moustache, les longues vestes et pantalons larges brillants inspireront sa propre apparence. Sa relation avec Wright lui permet de signer un contrat avec la compagnie RCA Records sans grand succès. Il apprend alors les rudiments de piano avec une attaque rythmique très marquée venue du boogie-woogie. Sa signature au même titre que sa voix.

    En février 1952, son père est assassiné devant son club. Little Richard trouve un emploi de plongeur et, le week-end, chante dans divers groupes. C’est avec The Upsetters, que sa réputation de sensation scénique gagne de l’ampleur. Il joue debout devant son piano, se démène, transforme le chant en hurlement. Devenu célèbre, il ne sera pas rare qu’il grimpe sur son piano, finisse ses concerts torse nu.

    La compagnie phonographique Specialty Records, à Los Angeles, s’intéresse à lui. Une séance d’enregistrement est organisée à la mi-septembre 1955 à La Nouvelle-Orléans, avec les musiciens de Fats Domino. C’est lors d’une pause que Little Richard aurait proposé Tutti Frutti, qu’il avait l’habitude d’interpréter depuis des années. Tutti frutti est un terme d’argot qui désigne un homosexuel, la chanson est explicite : «Tutti Frutti, good booty/If it don’t fit, don’t force it», en français : «Tutti Frutti, chouette popotin/Si ça n’entre pas, ne force pas». La classe…

    Pour l’enregistrement, le «good booty» devient «aw rooty», déformation argotique de «all right», le narrateur évoque désormais deux filles, Sue et Daisy, qui certes savent s’y prendre, mais dans un texte tout en sous-entendus.

    Des succès à partir de 1956

    Tutti Frutti grimpe à la deuxième place des classements « rhythm & blues » aux Etats-Unis. Suivront, en près de trois ans, pour Little Richard, ses principaux succès avec en 1956 Long Tall Sally, numéro 1 « rhythm & blues » comme Rip It Up (1956) et Lucille (1957), par ailleurs numéro 6 du « Top 100 », sa meilleure entrée dans ce classement général.

    Autres classiques, Ready Teddy, She’s Got It et The Girl Can’t Help It, qu’il interprète dans la comédie musicale du même nom réalisée en 1956 dans laquelle apparaissent aussi Eddie Cochran , Fats Domino et Gene Vincent et Jayne Mansfield  avec la même recette: mélodie au piano, solo de saxophone précédé d’un cri. Devenu riche, Little Richard achète une villa à Los Angeles et y emménage avec sa mère.

    Une vie de prêcheur

    En octobre 1957, lors d’une tournée en Australie avec Vincent et Cochran, Little Richard annonce qu’il abandonne les turpitudes du rock’n’roll pour se consacrer à Dieu. Specialty Records publiera jusqu’en 1959 plusieurs enregistrements réalisés avant ce retrait parmi lesquels Good Golly Miss Molly.

    Fin 1957, il prend des cours de théologie et rencontre Ernestine Campbell qui sera son épouse de 1959 à 1963. Ils adopteront le petit Danny Jones Penniman âgé de 1 an. Il commence à prêcher à partir de début 1958 et ne veut plus enregistrer que des chants traditionnels de gospel ou des compositions témoignant de sa foi. Plusieurs albums paraîtront, dont The King of The Gospel Singers, pour Mercury, réédité en 1965 sous le titre It’s Real. A l’automne 1962, Little Richard accepte toutefois de venir tourner en Europe en même temps que Sam Cooke.

    Little Richard en 1966

    C’est à l’approche des années 70 que sa fameuse coupe de cheveux prend des proportions « pompadouriennes » et ses costumes sont de plus en plus extravagants. Il revisite surtout ses titres et sort beaucoup disques Live. Sa créativité est mise à mal par l’alcool, la cocaïne et l’héroïne. Little Richard se soigne et reprend ses activités de prêcheur. Il enregistre un disque de chants de gospel en 1979. Au milieu des années 1980, il concilie sa foi et la pratique du rock’n’roll. Il enregistre même un disque de chansons pour enfants façon rock’n’roll, Shake It All About, publié en 1992 pour le label de la compagnie Walt Disney. Ses derniers concerts remontent à 2014, il apparaissait encore sur scène à l’occasion, pour témoigner de sa foi dans des églises et des émissions de télévision.

    Des copains français

    Tout au long de sa carrière, l’artiste a dévoilé de véritables tubes. On retient Tutti Frutti, son premier succès, Good Golly Miss Molly, Rip It Up ou encore Long Tall Sally. Ce dernier tube a inspiré le rockeur français Johnny Hallyday qui a dévoilé deux reprises : Sally (1964), disponible sur l’album Johnny, reviens !, et Oh ! Sally (1975) sur l’album Rock à Memphis. C’était aussi un copain d’Eddy Mitchell avec qui il chantera avec Johnny Halliday sur l’album Jambalaya la reprise Elle est terrible, comme sa vie !

     

  • Bonneville : le lac de tous les exploits


    S’il y a un lieu atypique dédié à l’automobile chez l’Oncle Sam, outre Indianapolis, c’est bien le lac salé de Bonneville. Lieu incontournable le plus célèbre au monde pour les tentatives de record de vitesse, il accueille tous les ans au mois d’août la célèbre Speed Week.

    Le Bonneville Salt Flats est une plaine couverte de sel située à l’est de West Wendover dans l’Utah. (Utah). Il y a plus de 10.000 ans, le lac salé de Bonneville s’est asséché  avec le réchauffement climatique. Bonneville devint alors une plaine recouverte d’une épaisse couche de sel pouvant atteindre près de 2 mètres en plusieurs endroits.

    La Blintzen Benz de Teddy Tetzaff l’As de Bonneville.

    En 1896, un certain W. D. Rishel recherchait un endroit pour le passage d’une course de bicyclettes à moteur entre New York et San Francisco. Les Salt Flats étaient la piste parfaite pour la vitesse pure. C’est ainsi que Teddy Tetzaff dit “Terrible Teddy”, tenta un record de vitesse en 1914. Il conduisit sa Blitzen Benz à 228 km/h.

    Le lieu connait peu à peu une certaine renommée grâce notamment à Malcolm Campbell qui y devient le premier homme à dépasser les 300 miles à l’heure (484,955 km/h) en 1935.

    Le lieu devient rapidement une référence en matière de record de vitesse. Après la seconde guerre mondiale, en 1949, les Salt Falts accueillent la toute première édition de la Speed Week. Chacun va de sa vieille gimbarde survitaminée bricolée au fond du garage du grand père. Le lieu s’organise et les machines deviennent de plus en plus sophistiquées.

    Speed week, 1951

    En octobre 1963, Studebaker y envoie une Avanti battre le record de vitesse pour une voiture de tourisme plus de 316 km/h. Une broutille alors que les véhicules turboréacteur font leur apparition. On y dépasse successivement les vitesses de 500 à 900 km/h.

    La Blue Flame qui dépassa les 1000 km/h en 1970.

    Dans les années 60, Craig Breedlove (966 km/h) se rapproche des 1 000 km/h. Cette vitesse fut atteinte en 1970 par Gary Gabelich sur la Blue Flame utilisant un moteur fusée. Pour atteindre de telles performances, une piste de 16 km de long est tracée. Une deuxième, en ovale est destinée quant à elle aux records d’endurance.

    Triumph Bonneville T120

    La Speed week est également accessible aux motos. D’ailleurs, c’est en septembre 1956 que Johnny Allen entre dans la légende au guidon de son Texas Cee-Gar, un streamliner propulsé par un bicylindre de 650 cm3 issu d’une Triumph Thunderbird. Atteignant les 345,5 km/h, le pilote offrit à la marque le statut de constructeur de deux-roues le plus rapide de l’histoire. Un record qui sera conservé pendant 14 ans. Pour fêter et mettre en avant ce record, la marque britannique décida alors en 1958 de nommer sa nouvelle moto : la Bonneville T120.

    Aujourd’hui la sélection est des plus sévères. Pour prétendre participer au run Bonneville 200 mph club il faut atteindre les 321 km/h. Le Bonneville 300 mph run est réservé quant à lui à l’élite susceptible d’atteindre 482 km/h. Ne pas oublier une rechange de freins.

    Malheureusement, rien n’est éternel. Les importantes pluies de ces dernières années ont entrainé des coulées de boues sur une zone habituellement utilisée pour la course, les Salt Flats doivent également composer avec une extraction minière très importante. Cette exploitation minière a affaibli la profondeur de la croute de sel et diminué sa qualité. Conjugué aux fortes pluies, la croute n’est aujourd’hui plus suffisamment solide pour organiser l’épreuve en toute sécurité. Année après année, il est difficile pour les organisateurs de trouver une piste de 10 km valide. Les Speed Week 2014 et 2015 sont annulées. La facture est salée.

     

     

     

     

  • World’s Fair New York 1964 : rendez-vous avec le futur


    La Foire internationale de New York 1964-1965 était une Exposition universelle. Elle s’est déroulée dans le parc de Flushing Meadows-Corona Park dans le quartier de Flushing. Le thème de la manifestation était ” Peace Through Understanding ” (La paix à travers la compréhension). On peut reconnaître l’architecture dite Googie qui est un style architectural futuriste issu de la culture automobile, de l’aviation à réaction, du Space Age et de l’Atomic Age.

    L’Unisphere symbole de l’exposition

    Chrysler était également présent à l’exposition universelle

    Elle s’est déroulée en deux parties échelonnées sur les années 1964 (du 22 avril au 18 octobre) et 1965 (21 avril au 17 octobre). Le symbole de cette exposition était l’Unisphere. Cette Unisphere est une représentation sphérique de la Terre à l’heure de la conquête de l’espace en acier inoxydable. Elle symbolise l’indépendance de la Terre. Elle est dédiée ‘’à la réussite de l’homme sur une planète qui rétrécit et un univers qui s’élargit’’ (Man’s Achievements on a Shrinking Globe in a Expanding Universe). Elle est l’œuvre du célèbre architecte paysagiste Gilmore D. Clarke (1892-1982) qui a dessiné le zoo de Central Park. Elle est la plus grande œuvre sphérique au monde avec une hauteur de 47,20 mètres pour un diamètre de 36,6 mètres et un poids de plus de 317,5 tonnes. Elle est située à l’emplacement même de la Perisphere, qui était le symbole de Foire Internationale à New York en 1939.

    L’Unisphere symbole de l’exposition universelle

    L’Unisphere était placée au centre d’un bassin, avec des jets d’eau, spécialement conçu pour adonner l’illusion que la sphère flotte dans l’espace. Pendant l’exposition, de nuit, un jeu de lumière donnait l’impression que le soleil rayonnait au-dessus de la Terre. De plus, les capitales de chaque pays étaient représentées par des petites lumières (jeu de 4 ampoules à chaque fois pour des raisons de maintenance en cas d’ampoule défectueuse). Autour de l’Unisphere, trois anneaux représentaient l’orbite terrestre. Ils symbolisaient les parcours de Youri Gagarine, premier homme dans l’espace et de John Glenn, premier américain en orbite, mais aussi Telstar, le premier satellite de communications. L’Unisphere existe encore aujourd’hui, et certains la considère comme le symbole du Queens.

    Pour se déplacer dans la Foire, divers modes de transport sont proposés : métro flambant neuf, hélicoptère, monorail.

    Monorail pour se déplacer à la World’s fair

    Présentées à cette Foire internationale les nouveautés futuristes de l’année comme les téléphones à touche, où chaque touche émet un bruit différent, ou encore des visio-téléphones permettant de voir son interlocuteur et d’être vu tout en lui parlant (FaceTime avant l’heure !). L’imagination débordante des exposants était cependant bien loin de ce que pouvait s’imaginer en 1964 le visiteur de cette Foire internationale de New York.

    Avant l’ouverture de l’Exposition, la société WED Entreprises, ayant conçu le parc Disneyland, a été sollicitée pour développer des attractions.

    Les marques étendards de l’Amérique 

    Mustang convertible dans le Magic Skyway au Ford pavillon

    Ford, General Electric ou encore PepsiCo présentent chacun une attraction géante. Les trois pavillons était réalisés par Walt Disney Imagineering, et leur contenu reconstruit à Disneyland par la suite.

    Ford propose un voyage dans le temps aux origines de la Terre intitulé Magic Skyway. À bord de Ford Mustang décapotables entre autres (sortie cette même année) guidées sur un rail, le visiteur pouvait observer les premiers animaux de la Terre, les dinosaures, sous la forme de robots animés, puis les premiers humains et les premières inventions de l’homme. La séquence des dinosaures nommée Primeval World est ensuite déménagée après la fermeture de la foire à Disneyland, au sein de l’attraction Disneyland Railroad.

    Dinosaures à la World’s fair

    General Electric proposait au contraire un voyage dans le futur intitulé le Carousel of Progress : la manière dont l’on se déplacerait sur la Lune, les cités sous-marines, les fermes du futur où tout se dirige en appuyant sur des boutons, les autoroutes qui s’illuminent d’une couleur différente en fonction de la destination, les régulateurs de vitesse qui adaptent automatiquement la vitesse de la voiture ou encore les appartements surélevés « sans voisin » dont disposeraient bientôt les grandes villes.

    Pavillon Pepsico world’s fair

    PepsiCo, qui sponsorise le pavillon de l’UNICEF avec l’attraction It’s a Small World, invite les visiteurs en croisière au moyen de petits bateaux au milieu d’audio-animatronics prenant la forme de poupées ou d’animaux représentant toutes les nationalités et chantant un hymne à la fraternité universelle. Les équipes de Disney n’ont eu que neuf mois pour concevoir et réaliser l’attraction

    Avenue of progress au pavillon General Motors

    D’une manière générale, l’industrie américaine y était  fortement représentée avec par exemple le Pavillon de General Motors qui présentait une exposition appelée Futurama avec des véhicules du Futur. Les visiteurs étaient assis sur des chaises qui se déplaçaient à travers des représentations miniatures en 3D et très détaillées du futur qui nous attendait. Durant cette exposition, plus de 26 millions de personnes visitèrent ce pavillon. Des dizaines de pays et plus de 150 pavillons d’exposition participèrent à cette exposition. Beaucoup de pavillons et de lieux d’expositions étaient en lien plus ou moins direct avec l’espace. Le plus célèbre de ces lieux était le United States Space Park avec notamment des capsules Gemini et Apollo, un module d’exploration lunaire.

    X-15 de la NASA qui a participé aux préparatifs de la conquète de l’Espace des missions Gemini et Apollo.

    Pavillon Transportation & Travel.

    C’était un pavillon de deux étages auquel était accolé un dôme géant, le Moon Dome. Ce dôme, en plastique transparent, représentait fidèlement le sol lunaire en relief. Des films étaient diffusés à l’intérieur sur un écran à 360° dont un court-métrage de 20 minutes parlant de l’infiniment grand, l’espace à l’infiniment petit, l’atome. Ce pavillon présentait les moyens de transports allant du transport aérien au transport sous-marin. Pour l’année 1965, le thème principal de ce pavillon était les martiens visitant la Terre.

    Moon dome derrière le pneu géant US Royal

    Hall of Science

    Le Musée des Sciences de New York est l’ancien Hall of Science. On pouvait y voir une simulation très réaliste d’un rendez-vous spatial avec des maquettes échelle 1 de deux vaisseaux spatiaux. Les fusées du Space Park sont toujours sur place à proximité du Hall of Science.Elles ont été restaurées.

    En 1964, l’Amérique était en pleine tourmente avec le vote du Civil Act rights mettant fin à la ségrégation, les émeutes d’Harlem, les manifestations des ouvriers du chemin de fer et la guerre du Vietnam qui faisait rage. Cette exposition devait redonner le moral aux américains en pleine conquête spatiale avec le premier vol du programme Gemini sans équipage. Une exposition peu avare de technologie pour l’époque mais qui a connu un gouffre financier en dépit des 51 millions de visiteurs.

     

  • Chrysler Falcon 1955 : Viper des 50’s


    Le concept car Falcon a été construit en 1955 par le bureau de style italien Ghia en trois exemplaires. La commande venait du Advanced Styling Studio de Chrysler chapeauté par Virgil Exner.

    Cabriolet sport deux places de 4,62m long est réputé pour ses formes pures comme sa grille de radiateur proéminente et ses pots d’échappement latéraux à vue. La calandre du concept car a d’ailleurs été adaptée pour les Chrysler 300 1957-1959, tandis que ses échappements latéraux ont été sortis du placard par la Dodge Viper en 1992…

    La Chrysler Falcon est une réponse à la Ford Thunderbird et la Chevrolet Corvette mais curieusement elle ne prendra jamais le chemin de la production. Le style très élégant était principalement l’œuvre de Maury Baldwin avec la grande calandre en forme de cœur. A noter que ailerons proéminents, du mouvement initié par Virgil Exner, “Forward Look” font son apparitions. Cet effet de style devait donner l’impression d’une voiture prête à l’action même stationnée.

    La caractéristique la plus remarquable du Falcon se trouve sous la peau de la voiture. Le Falcon transportait un V8 DeSoto Hemi de 170 chevaux à transmission automatique qui la transportait à 185 km/h. Elle avait des vitres électriques et des freins à disque pour freiner les 1500 kg de cette beauté dont le toit décapotable était actionné manuellement.

    Le Falcon était très équilibré avec une direction souple, rare à l’époque. Le seul défaut de la voiture se situait au niveau du pare-brise trop bas, bien pour les petits hommes mais pour les autres…

    Si Chrysler ne se décida pas à produire ce bijou c’est que les ventes à l’époque demeuraient satisfaisantes. Chrysler avait la réputation de faire des voitures mécaniquement à la hauteur mais passe-partout, devant plaire au plus grand nombre. La Falcon répondait à un marché de niche. Elle est sans doute arrivée trop tôt, la situation de Chrysler se dégrada deux ans plus tard. Un tel véhicule aurait sans doute permis alors de moderniser la marque.

     

  • Studebaker Avanti : reine de Bonneville


    En 1963, Studebaker envoie une Avanti traverser les Etats-Unis en long et en large pour promouvoir la robustesse des pneus Sears Allstate. La dernière étape de ce périple se termine au Lac salé de Bonneville, où Andy Granatelli, champion des 500 miles d’Indianapolis, pulvérise le record de vitesse à près de 316km/h.

    Mal aimé, mal produit, la Studebaker Avanti, lancée en 1962, est aujourd’hui un modèle recherché en raison de sa rareté et de ses lignes si particulières que l’on doit à Raymond Loewy .

    Raymond Loewy avec sa Studebaker Avanti

    En 1961 fut créé un prototype d’usine à partir du modèle en fibre de verre proposé par l’équipe de Raymond Loewy avec un moteur R-2 : l’EX 2942. Les panneaux de carrosserie furent moulés à partir du modèle d’argile du Studio de design de Studebaker à South Bend.

    Les pilotes féminines Paula Murphy et Barbara Niellant ont contribué à la renommée sportive de l’Avant en traversant le pays en un temps record.

    Le 10 août 1963, une Avanti est prise au hasard sur la ligne de montage puis est équipée des fameuses gommes Sears Allstate.  Elle est conduite par le journaliste Bill Carroll et les pilotes Paula Murphy et Barbara Niellant.  Paula Murphy s’élance de Los Angeles le 23 août et atteint New York 49h et 38mn plus tard établissant un record de vitesse d’un océan à un autre. La Studebaker repart ensuite pour San Diego, où elle arrive au bout de 52h et 9mn. Enfin, elle relie Tijuana près de la frontière mexicaine à Vancouver en 29h et 9mn, effectuant le trajet retour en 23h 38mn.In fine, la Studebaker termine son périple à Bonneville ou l’attend le champion d’Indicar Andy Granatelli venus avec trois Studebaker prototypées et suralimentées.

    Andy Granatelli et son Avanti prototypé

    Patron de Paxton products spécialisée dans les compresseurs, il met au point un nouveau moteur baptisé R-3. Ce nouvel avion de chasse battra 29 records de vitesse dont le mile à plus de 270 km/h. Ce fait d’armes fut présenté dans le film de la marque “Bonneville Record Breaker” (ci-dessous). Studebaker se proclama fièrement comme le fabricant de la voiture de série la plus rapide du monde avec freins à disques à l’avant s’il vous plaît. 

    Les trois coupés Avanti quee Granatelli avait acheminées incluaient une voiture d’entraînement, une voiture de secours et la voiture dédiée aux records. L’Avanti rouge présentée dans le film n’était pas la véritable voiture des records qui était, elle, couleur or. La voiture dorée le numéro «9» est celle des records et la rouge portant le numéro «8» son alter ego “promotionnelle”.

    L’Avanti n°9, celle des records

    Quelques mois plus tard, en octobre, Studebaker revient avec la R-5. Cette version,  la seule construite, était équipée d’ un moteur R-3 modifié avec un système d’injection de carburant directement issu de l’industrie aéronautique et équipé de deux compresseurs Paxton. Ce moteur devait produire 575 chevaux…avec parachute pour la décélération. Cette configuration devait permettre à Granatelli de passer les 322 km/h (200 mph). Malheureusement la voiture rencontra des problèmes de propulsion et ne put dépasser la vitesse de 316 km/h .

    Paula Murphy et sa Studebaker des records

    A noter que Paula Murphy deviendra la « femme la plus rapide du monde » avec une Avanti poussée à plus de 250 km/h. Lors de ce mois d’octobre plus de 370 records seront établis.

  • TAG HEUER Monaco : à l’épreuve du temps


    En 2019, TAG Heuer, l’horloger suisse, a fêté les 50 ans de son modèle mythique : la TAG Heuer Monaco. A cette occasion, la marque associée à jamais au monde de la compétition automobile a sorti 5 modèles en hommage aux 5 décennies traversées par la célèbre montre sortie en 1969 et qui doit son inspiration au Grand Prix de Formule 1 de la Principauté. Vendu un peu moins de 6000€, chaque modèle été fabriqué en série ultra-limitée à 169 exemplaires vendu à la vitesse d’une monoplace.

    Une montre associée à Steve McQueen

    Comment est née la légende ? En 1971 sort le film Le Mans, avec Steve McQuen. Le célèbre acteur américain est conseillé sur le tournage par son ami le pilote suisse Joseph Siffert, tenue et montre comprise : la fameuse TAG Heuer Monaco. Une montre révolutionnaire et clivante à la fois. L’idée était de proposer un produit avant-gardiste (TAG veut dire Technique d’Avant Garde) à savoir une montre carrée volumineuse (à l’époque elles étaient plates), un cadran bleu métallique, des aiguilles rouges et bleu clair. Sa couronne positionnée à gauche, en totale rupture de ce qui se faisait à l’époque , signifait que cette montre n’avait pas besoin d’être remontée.

    Un bijou d’innovation

    L’accueil est mitigé. Trop radicale sans doute. Il faudra attendre le film du King of cool pour que cette légende horlogère au mouvement chronographe automatique à micro-rotor et au boitier étanche décolle. Elle sera associée à jamais à l’image de Steve McQueen et au sport automobile en général.

    A l’époque, la Monaco était le premier chronographe étanche sur le marché, c’est donc tout naturellement que sa réédition affiche étanchéité de 10 ATM. Aujourd’hui plus de plexiglas mais un verre saphir. Dans le fond de leur boîte les 5 nouvelles venues ont l’inscription gravée « ONE OF 169 » ainsi qu’une inscription précisant la décennie représentée. Pour célébrer chacune des 5 décennies, TAG Heuer a choisi de rappeler les tendances, couleurs et formes de chacune d’elles. Pour ce faire, la marque a conçu 5 cadrans différents.

    5 modèles pour ses 50 ans

    Le modèle d’inspiration 70’s

    Le modèle 70’s présente un cadran vert décoré de Côtes de Genève rehaussé de touches ambrées et brunes ainsi que de deux compteurs soleils. Il a été dévoilé en préambule du Grand Prix de Formule 1 de Monaco.

    Le modèle version 80’s

    La Monaco inspirée des 80’s, arbore un rouge soleillé, une couleur « flashy » significative de l’extravagance de ces années. Les sous-cadrans situés à 3 et 9 heures sont de couleur argentée. Elle a été présenté en préambule des 24 Heures du Mans, où la légende de la Monaco s’est écrite au poignet de l’acteur Steve McQueen en 1971.

    Le modèle années 2000

    Pour les 90’s, TAG Heuer a choisi un cadran grainé gris surmonté de touches bleues et rouges. Sans doute le modèle le plus élégant.

    Le modèle années 90

    Nous arrivons dans les années 2000, la Monaco est pourvue d’un cadran blanc et noir, les aiguilles et index sont rouges tandis que le chemin de fer des minutes et les sous cadrans sont blancs. Elle a été présenté au ePrix de New York, dont la manufacture suisse est le chronométreur officiel du championnat de Formule E FIA.

    Le modèle des années 2009-2019

    Le dernier modèle enfin, hommage aux années 2010, a un cadran de couleur « charbon » et est ponctué de touches argentées et rouges.

    Côté bracelets, chaque modèle dispose d’une monture spécifique. Ainsi le modèle des 70’s est un cuir brun, celui des 80’s, 90’s et 2010’s est noir, celui des années 2000’s est bleu surpiqué de rouge. Tous ces bracelets d’ inspiration racing sont perforés.

    Parions que ces modèles deviendront dans les années à venir des collectors dont les collectionneurs se livreront la plus rude des compétitions.


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