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Corvette C2 Stingray : squale des routes

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  • Corvette C2 Stingray : squale des routes


    General Motors Media Archives of a Chevrolet Corvette Convertible, 1956

    Véritable mythe de l’automobile américaine, la Corvette incarne LA voiture de sport américaine depuis 65 ans. La C2 est vraisemblablement l’un des plus beaux modèles de la production US. Son design si particulier s’inspire de la Raie Manta.

    Lancée en 1953 la Corvette se veut comme le premier roadster américain de série. Elle fut présentée sous forme de concept car lors du Motorama de la même année à l’Hôtel Waldorf-Astoria de New York. Le succès n’est pas immédiat, son moteur de 150 ch n’est pas à la hauteur du ramage.

    Deux équipes pour une légende

    Bill Mitchell devant le concept car Chevrolet Stingray de 1959

    Son style évolue et ses moteurs gonflent mais la révolution arrive en 1963 avec la deuxième génération : la Sting Ray. Deux équipes s’écharpent à son sujet.  La première est emmenée par Zora Arkus Duntov, ingénieur et ex-pilote, et qui in fine occupera de l’aspect technique, c’est en effet lui qui “pilote” la programme compétition chez GM.

    Zora Markus Duntov devant une Corvette C2 de 1966

     

    La deuxième, dirigée par Bill Mitchell, est très axée sur l’esthétique. Ils remporteront la plupart des arbitrages. Bill Mitchel est le directeur du bureau du style GM (1954 à 1977), ancien illustrateur publicitaire amateur de pêche au gros… il est l’initiateur du Coke Bottle Styling inspiré des lignes de la bouteille Coca Cola. Il sera adopté sur le coupé Sting Ray… Ancien illustrateur publicitaire, il oeuvrera sur la Cadillac Coupé de Ville, la Buick Riviera ou encore la Chevrolet Camaro. Sur ce modèle il est aidé par Larry Shinoda (qui sera débauché par Ford pour la Mustang). qui va s’inspirer de trois concept cars : la Q Corvette de 1957, du concept Stingray de 1959  et de la XP-755 Mako Shark.

    Une locomotive de 430 ch

    Son design fascine immédiatement. Ses phares escamotables et ses lunettes arrières Split Window (seulement pour l’année 1963) inspirée de la Bugatti Atlantic, sa carrosserie en fibre de verre lui confèrent un style unique.

    Equipée d’un tout nouveau châssis, de suspensions indépendantes sur ses roues arrières (seule la Jaguar Type E en bénéficie à l’époque), son V8 327 ci de 250 à 360 ch fait merveille avec des déclinaisons pour la compétition (merci M. Duntov). A noter qu’il n’y a pas d’accès extérieur au coffre (trop cher). A partir de 1966, les modèles 427 CI  atteindront les 430 ch avec heureusement des freins à disques. Les accélérations sont époustouflantes avec une sonorité gutturale, la boîte de vitesse est maniable seul le freinage pêche. Il vaut mieux anticiper.

    Publicité de 1963 pour La Chevrolet Corvette.

    Le joujou des Astronautes

    Véhicule des hommes de la NASA des programmes Mercury et Apollo, Chevrolet profitera de l’engouement pour la conquête spatiale pour distribuer ses corvettes auprès des Astronautes. Alan Shepard 1er américain à voyager dans l’Espace et qui marchera sur la Lune en 1971 faisait d’ailleurs souvent la course pour se rendre à Cap Canaveral avec Gus Grissom, commandant de bord de Gemini 3, premier vol habité de la capsule Gemini. Les Astronautes des missions suivantes prendront le même chemin,  celui de l’Espace à l’asphalte à bord d’une Raie Manta.

    Plus de 117 000 Corvette C2 seront produites entre 1963 et 1967.

    Chevrolet Corvette C3 de 1969 avec les Astronautes Conrad, Bean, Gordon de la Mission Apollo 12.

     

     

  • TWA Hotel : back to vintage at JFK airport


    Et si on vous donnait la possibilité de retourner directement en 1962. TWA l’a fait avec son hôtel de 512 chambres qui nous embarque directement vers une époque mythique.
    Installé dans l’ancien terminal emblématique TWA Flight Center, conçu par l’architecte Eero Saarinen aujourd’hui décédé, cet hôtel chic est situé dans l’aéroport international John F. Kennedy. Après trois ans de travaux, l’hôtel TWA a ouvert au printemps 2019. Il évoque sans conteste l’âge d’or du voyage.
    Les chambres inspirées des années soixante sont équipées de bars à Martini, de meubles du milieu du siècle et même de vieux téléphones rotatifs provenant d’Ebay. La salle de bain évoque la salle d’eau glamour de Philip Johnson dans l’ancien hôtel Four Seasons de Manhattan.

    La Chrysler Newport de 1966 vous attend pour vous emmener vers votre Terminal.

    Cerise sur le gâteau, Il y a même une flotte de voitures d’époque à savoir la BMW Isetta 300 de 1956, la Lincoln Continental de 1963 ou encore la Chrysler Newport de 1966 et même une 2 cv qui attendent dans les ailes pour transporter des invités à leurs terminaux.

    L’hôtel TWA n’a pas eu besoin de forcer le train tant l’architecture du bâtiment était authentique. Chaque chambre est insonorisée, aéroport oblige, et dispose d’une véritable table ovale Saarinen si caractéristique de ces années. Les chambres sont tapissées dans la signature rouge chili TWA.
    Certains équipements sont cependant contemporains. Les téléphones rotatifs dans la salle ont été modernisés afin qu’ils soient compatibles avec la technologie d’aujourd’hui.

    L’hôtel TWA est classé comme un hôtel 4 étoiles. Il comprend huit restaurants, six bars, un espace de conférence pour accueillir 1 400 personnes, un musée interne et une terrasse d’observation avec piscine. Avec des chambres à partir de 250 $ la nuit, c’est le prix à payer pour entrer de plein pied dans les sixties.
  • Tuesday Weld : la lolita qui dit non


    Tuesday Weld, Susan Ker Weld de son vrai nom est l’une des rares enfants mannequins ayant réussi à persévérer au cinéma à la fin des années 50. Née à New York le 27 août 1943, elle perd son papa à l’âge de 3 ans. Sa mère Yosème fait d’elle un enfant à succès pour des publicités et catalogues de ventes  par correspondance pour subvenir aux besoins de la famille : “Je devais rattraper tout ce qui avait mal tourné dans la vie de maman” déclara t-elle plus tard.

    Avec un petit minois pareil, le succès ne se fait pas prier. Mais à neuf ans, elle fait une dépression nerveuse… commence à boire fortement et tente de se suicider à l’âge de douze ans.

    En 1956, elle débute au cinema dans le film à petit budget Rock Rock Rock! avec Chuck Berry puis dans un petit rôle dans le drame policier d’ Alfred Hitchcock The Wrong Man.

    Elle est choisie deux ans plus tard pour La brune brûlante (1958). Sa performance  impressionne les dirigeants de la Fox qui l’a signe pour un contrat à long terme. Ils la placent dans la série télévisée CBS The Many Loves of Dobie Gillis qu’elle partage avec Warren Betty et reçoit 35 000 $ pour un an.

    Tuesday Weld et Warren Betty dans The Many Loves of Dobie Gillis

    Weld devient la reine adolescente d’Hollywood jouant principalement des rôles de Lolita (Elle refusera pourtant le film Lolita en 1962…). Sa vie privée pour le moins active avec des hommes bien plus âgés enrichit les gazettes à scandale. En 1960 elle remporte le Golden Globe du meilleur espoir pour Millionnaire de cinq sous (The five pennies).

    Tuesday Weld et Elvis lors du tournage de Wild in the country en 1961

    Elle enchaine les tournages avec Les lauriers sont coupés (1961), L’amusant Appartement pour homme seul (1962). Elle donne la réplique à Elvis Presley dans Wild in the Country (1962) avec qui elle aura une relation amoureuse. S’ensuit La Dernière Bagarre (1963), Le Kid de Cincinnati (1965) avec Steve Mc Queen. 

    Le Kid de Cincinnati avec Steve McQueen et Tuesday Weld

    Dans les années 70, elle joue au côté de Gregory Peck, Jack Nicholson dans des films plus profonds. Elle deviendra une actrice de série télé jusqu’au succès de Il était une fois en Amérique en 1984, puis dans Chute Libre avec Mickaël Douglas en 1993.

    Tueday Weld aura 3 maris et 2 enfants. Une actrice singulière qui aura refusé de jouer dans LolitaBonnie and Clyde , Rosemary’s Baby se privant volontairement d’un succès certains.

     

    Tuesday Weld en 1960

  • Holland Tunnel de New York : une catwalk car pour le trafic


    Le Holland Tunnel, autrefois connu sous le nom de Hudson River Vehicular Tunnel ou de Canal Street Tunnel, est un des deux tunnels autoroutiers qui traversent l’Hudson river pour relier l’île de Manhattan à New York  à Jersey City dans le New Jersey, sur le continent.

    Construit entre 1920 et 1927, le tunnel a été baptisé du nom de l’ingénieur en chef responsable des travaux, Clifford Milburn Holland  décédé avant l’achèvement de l’ouvrage. C’est l’un des premiers tunnels au monde à bénéficier d’une ventilation, assurée par d’énormes ventilateurs de 24 m de diamètre.

    Le Holland Tunnel est double, chaque galerie abritant une chaussée à 2 voies. La galerie nord mesure 2,610 km et celle du sud 2,550 km. Elles sont construites sous le fond du fleuve, à 28 m sous le niveau de la mer.

    Le projet pour franchir l’Hudson a été élaboré par une commission mixte, créée en 1906 par la ville de New York et l’État du New Jersey. Le plan initial prévoyait la construction d’un pont, mais il fut abandonné en 1913. En effet, sa hauteur aurait dû dépasser 60 m, afin de ne pas gêner le trafic fluvial et maritime.

    Un système de ventilation innovant

    Les travaux débutèrent en octobre 1920. En 1924, juste avant que ne s’opère la jonction entre les deux équipes de percement du tunnel, Holland décéda à l’âge de 41 ans. Son successeur, Milton H. Freeman, mourut également après quelques mois de travail sur le projet. C’est alors Ole Singstad qui reprit la direction des travaux et mit au point son système de ventilation innovant.

    La construction du tunnel nécessitait que les ouvriers travaillent sous atmosphère à haute pression, afin d’empêcher l’eau du fleuve d’entrer dans les caissons. Les travailleurs devaient traverser une série de sas pour rejoindre leur poste.

    Ouvert le 13 novembre 1927, le tunnel connut un succès immédiat. Dès le premier jour d’exploitation, 51 694 véhicules l’empruntèrent, en payant 50 cent, le péage devant rembourser les 48 millions de dollars de coût de construction.

    En 1949, un incendie survenu à bord d’un camion transportant des produits chimiques causa d’importants dommages dans la galerie sud, et fit 66 blessés. Le transit de matières dangereuses fut alors strictement réglementé.

    Une catwalk car pour la police

    La catwalk car de la police en 1955 dans le Holland tunnel

    Un astucieux système de voiture-passerelle fut installé pour la Police en service dans le tunnel. Lancée en 1955, la catwalk car mesurait 60 cm de large avec un siège pivotant, ce qui permettait de conduire dans les deux sens. Des boutons poussoirs contrôlaient la vitesse, qui pouvait atteindre 20 km/h, avec un moteur de 240 volts et 3 chevaux. Comme l’écrit le New York Times, “la voiture-passerelle était le moyen le plus rapide et le plus sûr de traverser le tunnel pour dépasser les embouteillages ou gérer les pannes ou accidents.” Le policier avait quelques outils pour dépanner les automobilistes.

    La catwalk car en 1966

    La catwalk car connue quelques restylages au cours de son histoire  jusqu’au printemps 2011. Après les attentats du 11 septembre 2001, le tunnel resta fermé pendant un mois, à l’exception des véhicules des services d’urgence. À sa réouverture, on adopta de nouvelles mesures restrictives : interdiction aux voitures transportant une seule personne et aux camions.

    Pour l’anecdote, le film catastrophe Daylight (1996), avec Sylvester Stallone, se déroule dans le Holland tunnel.

  • Ford FX-Atmos : l’espace d’un instant


    La Ford FX-Atmos est un concept-car construit par la société Ford pour le salon de l’automobile de Chicago en 1954.

    Elle a été conçue comme un avion à réaction, avec des antennes radio en forme d’aiguille montées à la place des phares sur les ailes avant très similaires aux entrées d’air des statoréacteurs.

    Elle avait également des feux arrière de style fusée et des ailerons de queue proéminents. Le poste de pilotage radical était doté d’un siège conducteur central et de sièges arrière à deux passagers, le tout sous un dôme transparent. Les commandes et les instruments du conducteur étaient également futuristes, avec des poignées doubles au lieu d’un volant et d’un écran sur le tableau de bord destiné à afficher des informations routières provenant du radar « Roadarscope » à l’avant.

    Il est dit que ce concept car inspira la série télévisée d’animation “Thunderbirds” de Gerry Anderson diffusée en 1965.

    Série télévisée “Supercar”

     

     

  • APOLLO XI : Alune-toi et marche


    Vous avez fait quoi ces 4 derniers jours ? On vous demande ça parce que c’est le temps qu’il a fallu à quelques-uns pour faire la rando du siècle. Escapade vers la Lune, rien de moins. Cela fait Plus de 50 ans que deux hommes ont marché sur la Lune. Récit d’une épopée.

    Le 20 juillet 1969 à 21h56, heure US, le centre de contrôle de la NASA, situé à Houston, recueille le degré de stress  le plus élevé jamais constaté dans les années 60. L’équipe d’astronautes à terre, baptisé CAPCOM, suit mètre après mètre la trajectoire de la capsule de l’expédition Apollo XI.

    Plus de 600 millions paires d’yeux dans le monde assistent médusés à l’événement du siècle. Un homme va marcher sur la Lune. Deux hommes, Neil Armstrong et Buzz Aldrin grâce à leur caméra Hasselblad diffusent au monde entier le film le plus surréaliste jamais produit : la terre vue de 384 400 km.

    Une conquête au travers d’un homme

    Cette épopée prend forme 20 ans auparavant. Le parcours de Neil Armstrong illustre parfaitement le virage que prennent les Etats-Unis après la seconde guerre mondiale. Poussée par les ambitions de l’URSS à conquérir l’espace (à défaut d’Amérique), la patrie de l’Oncle Sam a très vite pris le mustang par la crinière et franchit le mur du son grâce à Chuck Yeager à bord du Bell X-1 le 14 octobre 1947. Chuck Yeager sera l’acolyte d’Armstrong au cours de la carrière de pilote d’essai de ce dernier.

    Passionné par les avions dès son plus jeune âge, le jeune Neil est emmené par son père, commissaire aux comptes pour l’Etat de l’Ohio, aux courses aériennes de Cleveland. Une révélation. Il passe son brevet de pilote à l’aéroport de Wapakoneta en 1945. Il a alors 16 ans et n’a pas encore son permis de conduire.

    Neil Armstrong à côté de son X-15

    A sa majorité, il entre à l’Université de Purdue. Ses études, au coût certain, sont financées par le plan Holloway qui prend en charge les 6 années d’études d’ingénieur en échange de 3 années dans la Navy. Armstrong obtient une licence en aéronautique mais doit partir en 1950 faire son service militaire. Il suit une formation de pilote de chasse. Affecté sur le porte-avions USS Essex, il participe à la guerre de Corée et réalise 78 missions sur son chasseur F9F Panther. En 1955, après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur, Neil Armstrong intègre la NACA, ancêtre de la NASA. Pilote d’essai, Neil met au point, au choix, bombardier, chasseur et les fameux Bell-X et North American X-15. Il monte à 63 km d’altitude avec ce dernier à une vitesse avoisinant les 6 600 km/h. Autant dire que l’on prie pour que les soudures de la carlingue tiennent pour ne pas faire le jump du siècle !

    A cette époque, Armstrong travaille avec Chuck Yeager le premier homme à avoir atteint officiellement le mur du son. Neil totalise 2450 heures de vol sur plus de 200 appareils. En mai 1958,  il est sélectionné pour faire partie du programme « Man in Space Soonest » de l’armée de l’Air. Trois ans plus tard, il est désigné parmi les six pilotes susceptibles de piloter l’avion X-20 Dyna Soar dans l’espace. Un avion capable d’effectuer un ensemble de missions incluant la reconnaissance, le bombardement, le sauvetage d’astronaute, la maintenance de satellites et le sabotage de satellites ennemis… suivez mon regard… Ce projet de $ 660 millions sera abandonné mais le projet ressortira des cartons 20 ans plus tard lors de la conception de la navette spatiale américaine

    Les Etats-Unis en retard sur la Russie

    “We choose to go to the Moon” – J.F. Kennedy

    Pendant ce temps, le 25 mai 1961, le Président John Fitzgerald Kennedy, fraichement élu, exacerbé par les soviets en avance dans la conquête spatiale, décide de mettre tous les moyens pour qu’un américain marche sur la Lune et revienne sain et sauf dans les 10 ans à venir : « We choose to go to the moon !». A cette époque aucun vol orbital habité américain n’a alors été réalisé. A contrario, les russes continuent de pavoiser et multiplient les sorties tels les livres de Oui Oui  : une chienne dans l’espace (1957), un homme dans l’espace (1961), une femme dans l’espace (1963). La NASA lance plusieurs programmes spatiaux destinés à préparer les futures expéditions lunaires : Gemini pour mettre au point les techniques de vol spatial et de reconnaissance cartographiques, Apollo pour se rendre sur la lune.

    Neil Armstrong, toujours motivé, se jette sur le programme Apollo et pose sa candidature pour devenir astronaute. Sa candidature arrive avec une semaine de retard. Ce n’est sans compter un certain Dick Day avec qui Armstrong avait collaboré sur la base d’Edwards. Ni vu ni connu, le dossier Armstrong, arrive en haut de la pile. Ce dernier se trouve à passer la visite médicale tant redoutée. Neil Armstrong est retenu et fait partie du groupe d’astronautes baptisé « The New Nine » le 13 septembre 1962. Il est le premier astronaute civil non militaire d’active.

    Apollo 1 partira en fumée avec les astronautes à l’intérieur lors d’un exercice.

    Mais l’affaire Apollo s’engage mal. Le 27 janvier 1967 un incendie au sol se déclare  au sein du vaisseau spatial Apollo 1 lors d’une répétition. Les trois astronautes décèdent ne parvenant pas à ouvrir la capsule. Outre la réduction des matériaux hautement inflammables dans la cabine, l’écoutille fut modifiée pour pouvoir être ouverte en moins de 10 secondes. Cette avarie entraîne un retard du programme de 2 ans. Les 6 vols Apollo suivants ne sont pas habités et permettent de valider les tests du lanceur Saturn. Apollo VII, en octobre 1968, est la première mission habité destinée à valider les modifications effectuées sur le vaisseau suite à l’incendie d’Apollo I. Les trois astronautes présents diffusent pour la première fois les images à la télévision américaine. Les 3 missions qui suivent valident le module lunaire et les phases d’atterrissage. Armstrong est membre de l’équipage de réserve de la mission Apollo 9. Le 5 avril 1967, il apprend qu’il est retenu parmi les 17 astronautes susceptibles de faire partie de la première mission lunaire. Sur la base du système de rotation des équipages, Armstrong commandera la mission Apollo 11. Le graal !

    Un module lunaire

    Depuis 1962, la NASA travail sur le module lunaire LEM (Lunar Excursion Module) destiné au débarquement sur la Lune. Seule cette solution permet en effet de tenir l’échéance fixée, en réduisant la masse à satelliser et en limitant les coûts et les risques techniques.

    En 1961 les calculs se font à l’ancienne…

    Le LEM comporte deux étages : un étage de descente dont le rôle principal est de faire atterrir verticalement le module grâce à un moteur à poussée variable et un étage de remontée doté de son propre moteur et dans lequel se situe la cabine pressurisée où séjournent les astronautes.

    La conception et la construction du module lunaire sont réalisées sous la maîtrise d’œuvre de la société aérospatiale Grumman constructeur américain du célèbre chasseur Hellcat. Quinze modules lunaires seront construits, dix voleront et six atterriront sur le sol lunaire au cours de la période 1969-1972.

    Pour parvenir au taux de fiabilité visé, la NASA envisage de donner aux astronautes la possibilité de réparer les composants défaillants. Mais ce choix suppose de les former à des systèmes nombreux et complexes, d’emporter des outils et des pièces de rechange et de rendre accessibles les composants à réparer ce qui les rend vulnérables à l’humidité et à la contamination. La NASA renonce à cette solution en 1964 et décide d’intégrer dans la conception du vaisseau des solutions de contournement fournissant une alternative pour chaque anomalie susceptible de se produire. En cas de panne de sous-systèmes complets jugés vitaux, des systèmes de secours doivent pouvoir prendre le relais dans un mode plus ou moins dégradé. Ainsi le système de navigation dispose d’un système de secours développé par un autre constructeur pour éviter qu’une même faille logicielle mette en panne les deux systèmes.

    La configuration du train d’atterrissage est l’objet de nombreux débats car les ingénieurs ne disposent jusqu’en 1966 d’aucune donnée précise sur la consistance du sol lunaire. Dans le doute, la NASA modifie ses spécifications initiales en demandant à Grumman de faire passer la taille des semelles situées à l’extrémité des jambes du train d’atterrissage de 22 à 91 cm de diamètre. Mais dans cette nouvelle configuration le LEM ne tient plus dans le carénage qui doit l’accueillir au sommet de la fusée Saturn V : il faut donc prévoir un train d’atterrissage articulé qui ne sera déplié qu’une fois le module lunaire extrait de son carénage. Pour des raisons d’encombrement également le nombre de jambes passe de cinq à quatre. Dans son architecture, le LEM comporte deux étages : un étage de descente dont le rôle principal est de faire atterrir verticalement le module lunaire et un étage de remontée doté de son propre moteur et dans lequel se situe la cabine pressurisée où séjournent les astronautes.

    En 1968, les entrainements avec le module lunaire Apollo appelé Lunar Landing Research Véhicules puis Lunar Landing Training Véhicules s’enchainent. Le 6 mai 1968, Neil Armstrong se scratch avec l’engin mais parvient à s’éjecter à temps. Le 23 décembre 1968 Armstrong est désigné commandant d’Apollo11, Buzz Aldrin pilote du module lunaire et Mickael Collins pilote du module de commande. Aldrin pensait qu’il serait désigné pour être le premier à marcher sur la Lune compte tenu de son expérience sur le programme Gemini mais l’agencement du module en décida autrement. Le commandant avait un accès plus facile pour sortir en premier. Vive le chef !

    Les astronautes se dirigent vers le pas de tir.

    Un événement mondial retranscrit à la télévision

    Le 16 juillet 1969 à 13h32 le lanceur Saturn V de plus de 3 000 tonnes s’arrache dans un écran de fumée du complexe de lancement 39 de Cap Canaveral et file pour se placer en orbite basse autour de la terre. Lors du lancement, Collins trouve que la fusée Saturn V est ” agitée de hoquets “, mais son troisième étage propulse comme prévu le vaisseau vers la Lune. Trois jours après, Apollo 11 survole la face cachée de la Lune et Collins allume pour six minutes le moteur SPS de 9,3 tonnes de poussée qui va consommer onze tonnes de carburant pour freiner le vaisseau de 9 170 km/h à 6 115 km/h et le placer sur une première orbite au périlune de 113 km et à l’apolune de 312 km. Le voyage dure 4 jours.

    Famille de Neil Armstrong lors du décollage de Saturn V.

    ” Nous y sommes, Aigle…Attention les gars !”

    Puis arrive l’instant où Collins doit détacher le module lunaire Eagle de la cabine Columbia. Il prévient ses deux compagnons ” Nous y sommes, Aigle…Attention les gars !”. Le module s’éloigne et Collins reste en alerte pour  les secourir si l’atterrissage sur la Lune avorte ou s’ils décollent plus tôt que prévu. Le troisième étage est rallumé pour prendre la trajectoire vers la lune.  Le module lunaire qui a réalisé treize révolutions autour de la Lune se sépare du CSM désormais occupé par le seul Collins et entame une descente vers le sol lunaire. Les consignes sont claires : privilégier la sécurité par rapport à la précision. Durant la descente Armstrong est gêné par des alarmes « 1202 » de l’ordinateur de bord qui gère le pilotage automatique et assure la navigation, un ordinateur aussi puissant que nos calculatrices Texas instruments du Lycée soit 4kb de mémoire vive (RAM) et 74 kb de disque dur. On croit rêver ! La zone d’atterrissage ne doit pas être cernée de falaises, de reliefs trop élevés rude cratères profonds. Pour que le pilote du module lunaire puisse repérer le site retenu pour l’atterrissage, il doit bénéficier de conditions d’éclairage très particulières : le soleil doit éclairer le sol depuis l’est sous un angle compris entre 4° et 14° pour pouvoir repérer les cratères. Trente sites d’atterrissage avaient été passés au crible par la NASA s’appuyant sur les observations réalisées par les sondes lunaires lancées en 1966 et 1967. Un seul site situé sur la mer de la tranquillité satisfait les contraintes.  La mer de la Tranquillité est une mer lunaire située sur la face de la Lune tournée vers la Terre. Il s’agit en fait d’une vaste plaine de roche volcanique correspondant à un ancien bassin d’impact formé peu après la naissance du système solaire, il y a 4,5 milliards d’années.

    « Reçu tranquillité. Nous comprenons que vous êtes au sol. Vous aviez un paquet de types en train de devenir bleus. On respire à nouveau. Merci ».

    Centre de contrôle de la NASA

    Neil Armstrong loupe sa trajectoire et doit prendre le contrôle du module en manuel. Il ne reste que 45 secondes de carburant pour atterrir. Un atterrissage qui a lieu à 7 km du lieu prévu… oups. Il est 20h17, nous sommes le 20 juillet 1969. « Houston ici la base de la tranquillité. L’Aigle a aluni… »Tels furent les mots d’Armstrong après avoir atterri. Houston répond « Reçu tranquillité. Nous comprenons que vous êtes au sol. Vous aviez un paquet de types en train de devenir bleus. On respire à nouveau. Merci ».Durant la mission une équipe est installée au centre de contrôle des vols habités à Houston. Elle maintient le contact avec l’équipage en transmettant les instructions des techniciens et des scientifiques au sol et en répondant aux demandes des astronautes d’Apollo 11. Les hommes qui forment cette équipe baptisé CAPCOM (Capsule Communicator interlocuteur vaisseau) sont des astronautes qui se relaient pour assurer une couverture permanente 24h/24.

    « Ici des hommes de la planète terre ont pris pied pour la première fois sur la Lune, juillet 1969 après JC . Nous sommes venus dans un esprit pacifique au nom de toute l’humanité ».

    Une magnifique désolation

    Neil Armstrong descend du module lunaire…

    Six heures après l’atterrissage, la cabine est dépressurisée et l’écoutille ouverte. Armstrong descend de l’échelle. Arrivé à la dernière marche il déclare « Je vais descendre du LEM maintenant »avant de se tourner et de poser son pied gauche sur la surface lunaire à 2h56 et prononce cette phrase mythique « That’sone small step for man, one giant leap for mankind ». Près de 450 millions d’auditeurs dans le monde écoutent alors la radio. Les premiers pas sur la lune sont filmés par une caméra vidéo et retranscris en direct. Un événement mondial. Plus de 15 minutes plus tard c’est au tour d’Aldrin de poser le pied sur la lune. « C’est quelque chose n’est-ce pas ? Une magnifique vue »s’enthousiasme Armstrong et Aldrin de répliquer « Une magnifique désolation ». Les deux hommes dévoilent une plaque commémorant leur vol avec le dessin de deux hémisphères, un texte avec le nom et la signature des trois astronautes et du président Nixon. Le texte est lu à voix haute « Ici des hommes de la planète terre ont pris pied pour la première fois sur la Lune, juillet 1969 après JC . Nous sommes venus dans un esprit pacifique au nom de toute l’humanité ».Il plante ensuite le drapeau américain avec une tige métallique pour le maintenir horizontalement faute d’atmosphère et de vent.

    Le pauvre Collins reste quant à  lui en orbite autour de la Lune dans le module de commande, tandis que ses coéquipiers Neil Armstrong et Buzz Aldrin alunissent et marchent sur la surface lunaire. À l’époque, il fut décrit comme « la personne la plus solitaire sur et en dehors de la planète »— quand le module de commande volait au-dessus de la face opposée de la Lune, il était à au moins 3 200 kilomètres de ses collègues astronautes, et à plus de 350 000 kilomètres du reste de la population terrestre. Dans son journal de bord, il écrira à ce sujet qu’il « représentait la vie à lui tout seul »et que « ce sentiment lui plaisait ».Un petit cratère situé près du site d’atterrissage d’Apollo 11, sur la Lune a été baptisé Collins crater en son honneur. A son retour, il deviendra  le premier Directeur du Musée National de l’Air et de l’Espace de Washington.

    Il n’existe que 5 photos d’Armstrong sur la Lune pris avec  l’unique Hasselblad fixé sur le torse d’Armstrong qu’Aldrin lui a descendu à l’aide d’une corde depuis l’intérieur démodule lunaire.  Plusieurs instruments scientifiques sont installés sur la surface du satellite. Armstrong parcoure 60 mètres et dépose un petit paquet d’objets en mémoire des défunts cosmonautes soviétiques Youri Gagarin et Vladimir Mikhaïlovitch Komarov et des astronautes d’Apollo I. Au total Buzz et Neil resteront 2h30 sur la lune. A titre de comparaison, la mission Apollo 17 restera quant à elle plus de 21 h à explorer la lune. Les deux cosmonautes ont récolté 21,7 kg d’échantillons de sol lunaire.

    Aldrin photographie le site, l’empreinte de sa botte lunaire et le module. Alors que Buzz Aldrin réintègre le module il casse l’interrupteur permettant de mettre à feu le moteur de l’étage du LEM. Aldin se sert de la pointe d’un stylo pour l’enclencher et quitter ainsi la lune. Le drapeau américain est couché par le souffle du décollage.

    Le vaisseau pénètre dans l’atmosphère à environ 11 km/s et atterrit 15 mn plus tard à 16h50 dans l’océan Pacifique à 3 km du point visé. C’est le porte-avion USS Hornet qui récupère l’équipage.

    Mise en quarantaine des astronautes dans une caravane Airstream. On se refait pas !

    Les trois astronautes sont mis en quarantaine pour parer tout risque de contamination pendant 21 jours dans une caravane Airstream, car même en quarantaine il faut rester chic et made in USA ! Plus tard la Lune sera déclarée stérile et sans danger. L’équipage est fêté à travers les Etats Unis et dans le monde entier lors d’une tournée de 45 jours. Armstrong devient professeur au département de génie aérospatial de l’université de Cincinnati et Aldrin se réfugie un temps dans l’alcool. En effet, quand on a connu l’ivresse de la mer de la tranquilité et le rôle du siècle, plus rien n’est désormais pareil.

    L’odyssée de l’espace

    • 1945 : à la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis et l’Union soviétique récupèrent la technologie des missiles V2 du régime Nazi. L’URSS acquiert rapidement la maîtrise de ces missiles hyper puissants.
    • 4 octobre 1957 : L’Union soviétique utilise un missile balistique pour mettre sur orbite le premier satellite Spoutnik
    • 3 novembre 1957 : premier être vivant la chienne Laïka
    • 29 juillet 1958 : Le président américain Dwight Eisenhower crée l’agence spatiale civile, la NASA.
    • 4 janvier 1959 : première sonde lunaire russe
    • 12 avril 1961 : premier homme dans l’espace, Youri Gagarine
    • 16 juin 1963 : première femme dans l’espace, Valentina Tereshkova
    • 18 mars 1965 : Alekseï Leonov premier homme à marcher dans l’espace. Il raconte : “Je m’avançais vers l’inconnu et personne au monde ne pouvait me dire ce que j’allais y rencontrer. Je n’avais pas de mode d’emploi. C’était la première fois. Mais je savais que cela devait être fait […]. Je grimpai hors de l’écoutille sans me presser et m’en extirpai délicatement. Je m’éloignai peu à peu du vaisseau […]. C’est surtout le silence qui me frappa le plus. C’était un silence impressionnant, comme je n’en ai jamais rencontré sur Terre, si lourd et si profond que je commençai à entendre le bruit de mon propre corps […]. Il y avait plus d’étoiles dans le ciel que je ne m’y étais attendu. Le ciel était d’un noir profond, mais en même temps, il brillait de la lueur du Soleil… La Terre paraissait petite, bleue, claire, si attendrissante, si esseulée. C’était notre demeure, et il fallait que je la défende comme une sainte relique. Elle était absolument ronde. Je crois que je n’ai jamais su ce que signifiait rond avant d’avoir vu la Terre depuis l’espace.” C’est beau comme du Dostoïevski. »
    • 20 juillet 1969 : Neil Armstrong premier homme à marcher sur la Lune
    • 14 novembre 1969 : Mission Apollo 12 : sixième mission habitée du programme Apollo, et la deuxième à se poser sur la Lune.
  • Norman Rockwell : peintre engagé de l’histoire de l’Amérique


    Le Mémorial de Caen en Normandie expose pour la première fois en France, du 10 juin au 27 octobre 2019, les quatre tableaux de Norman Rockwell inspirés par le discours d’entrée en guerre de Franklin Roosevelt en 1941. Des tableaux qui ont marqué l’histoire américaine.

    Franklin Roosevelt

    Le 6 janvier 1941, le Président des États-Unis, Franklin Roosevelt, prononce l’un des discours qui fera date. C’est le discours “des Quatre Libertés”. L’Amérique n’est toujours pas en guerre alors que l’Europe et l’Asie le sont. Norman Rockwell, inspiré par ce discours, réalisera quatre tableaux en 1943 pour illustrer les Quatre Libertés. Il y a d’abord la liberté de parole, s’inspirant d’une assemblée de village à laquelle il a participée. Viennent ensuite la liberté de culte, puis la liberté d’être à l’abri du besoin. Cette dernière est illustrée par un repas de Thanksgiving. Enfin, la quatrième et dernière liberté est d’être à l’abri de la peur.

     

    Ces tableaux feront pendant la guerre le tour des États-Unis et permettront de récolter 130 millions de dollars pour soutenir l’effort de guerre.

     

     

     

     

     

     

    Né à New York le 3 février 1894. Norman Rockwell présente dès son enfance des prédispositions pour le dessin. En 1910, il entre à l’Art Students League of New York, où il perfectionne sa technique. La même année, il illustre son premier livre, Tell me why, Stories, et commence une longue collaboration avec le mouvement des boy-scouts des États-Unis en illustrant la revue Boys’ life.

    Le Garçon au landau, première couverture de Norman Rockwell pour le Saturday Evening Post du 20 mai 1916

    En 1916, il se rend à Philadelphie siège du magazine The Saturday Evening Post et propose trois couvertures au directeur de la revue George Horace Lorimer, qui sont acceptées. Il devient dès lors le peintre de l’Américain moyen et son nom est identifié à cette revue dont il réalise les plus célèbres illustrations et couvertures jusqu’en 1963.

    The American way -1944

    En 1935, il illustre les romans de Mark Twain, Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Peintre engagé, Norman Rockwell participe à l’effort de guerre en 1943 en publiant Les Quatre Libertés. Le projet de Rockwell démarre pourtant avec difficulté car il ne rencontre pas l’assentiment des autorités gouvernementales chargées de la propagande de guerre, à une époque où il est vital de stimuler l’adhésion populaire à la poursuite de la guerre ; mais le magazine The Saturday Evening Post, auquel Rockwell contribue régulièrement, finit par passer lui-même la commande.


    Rosie the Riveter peint en 1943. Couverture du journal « Saturday Evening Post »parut le 29 mai 1943 pour rendre hommage aux femmes durant la seconde guerre mondiale.

    La publication en février et mars 1943 rencontre un succès immédiat et considérable, qui conduit à imprimer et distribuer des milliers puis des millions de brochures reprenant les œuvres. Leur large diffusion sous forme d’affiches participe à leur notoriété. Une tournée à travers le pays contribue à faire connaître les œuvres et à faire vendre de très nombreuses obligations de guerre.

    Les années 1960 voient le déclin de l’illustration au profit de la photographie et le changement de directeur artistique amène Rockwell à quitter le Saturday Evening Post qu’il ne trouve plus assez engagé.

    The runaway, 1958

     

     

     

     

    À partir de 1964, il travaille pour la revue Look et illustre des thèmes plus en relation avec les remous politiques du moment. Sa plus célèbre illustration pour LookNotre problème à tous (The Problem We All Live With) en 1964. Elle représente une petite fille noire américaine se rendant à l’école, escortée par des agents fédéraux, en pleine période ségrégationniste, inspiré par l’affaire Ruby Bridges première enfant noir à être scolarisée dans une école réservée aux blancs. Ruby Bridges est venue à Caen inauguré l’exposition.

    Vers la fin de sa vie, il fait encore des affiches publicitaires et le calendrier des boy-scouts jusqu’en 1976. Il décède le 8 novembre à Stockbridge, sa ville de 2000 habitants. Ses tableaux originaux sont conservés au musée Norman Rockwell à Stockbridge. Eddy Mitchell lui rendra hommage dans l’une de ses chansons.

    Portrait de Norman Rockwell

    Exposition Norman Rockwell

    Mémorial de Caen

    Esplanade Eisenhower

    14000 Caen

    Du 10 juin au 27 octobre 2019

    Entrée : 10€

  • Rock Hudson : l’acteur à la double vie


    Rock Hudson, de son vrai nom Roy Harold Scherer Jr., est un acteur américain qui aura marqué Hollywood par son ambivalence. Pur produit de l’âge d’or d’Hollywood dans les années 50, il est aussi tristement célèbre pour avoir été l’un l’une des premières vedettes à déclarer publiquement sa seropositivité.

    Né le 17 novembre 1925 à Winnetka dans l’Illinois, le jeune Roy est issu d’une famille modeste d’origine irlandaise par sa mère et d’un père d’origine suisse alémanique qui les abandonne très tôt. L’enfance n’est pas très heureuse aux côtés d’une mère dominatrice et autoritaire et d’un beau-père violent. Dès ses 18 ans, en 1943, il prend la poudre d’escampette et s’engage dans la marine et embarque pour les Philippines pour travailler comme mécanicien dans l’aviation. Il est démobilisé en 1946 et en 1946, il s’inscrit d’abord à l’université de Californie du Sud pour y étudier le théâtre mais se fait renvoyer à cause de ses mauvaises résultats. Il exerce alors plusieurs petits boulots d’ouvrier agricole ou camionneur.

    Le roi du western

    L’horizon s’éclaircie quand Il tente sa chance à Hollywood. il décroche un petit rôle dans son premier film : Les Géants du Ciel (1948). La prestation de Rock Hudson dans ce long métrage est célèbre pour une mauvaise raison : il a besoin de 38 prises pour dire une seule réplique ! Mais, il attire l’attention d’un chasseur de talents, Henry Willson  qui lui fait faire dans un premier temps de la figuration. Il se fait remarquer et obtient des seconds rôles dans les films d’action et les westerns de Raoul Walsh. Le metteur en scène lui donne la vedette dans Victime du destin (1952) et La Belle Espionne et Bataille sans merci (1953).

    C’est en 1952 qu’il fait une rencontre décisive pour sa carrière en la personne de Douglas Sirk. Grâce au succès du film qu’ils tournent ensemble, Qui donc a vu ma belle ?, l’acteur trouve enfin de nombreux premiers rôles après une quinzaine de films comme dans Winchester 73 ou Les Affameurs dont James Stewart est la tête d’affiche. Il joue également avec Steve Cochran dans Le Justicier impitoyable et Anthony Quinn dans L’expédition du Fort King.

    Rock Hudson dans Taza, fils de Cochise

    Rock Hudson devient l’interprète fétiche de Sirk, qui mise beaucoup sur son allure athlétique et son physique séduisant. Il est remarqué dans le western Taza, fils de Cochise (1954) puis Tout ce que le ciel permet (1956) et Capitaine Mystère (1955).

    Encore une fois, c’est Douglas Sirk qui lui offre des rôles aux antipodes des précédents, et qui le pousse à se surpasser en tant qu’acteur. Ensemble, ils enchaînent les “mélodrames flamboyants” : Le Secret magnifique (1954), Tout ce que le ciel permet (1955) et Ecrit sur du vent (1956). Il est présent, aux côtés de James Dean, avec qui il aura quelques anicroches, et Elizabeth Taylor, dans Géant (1956) de George Stevens, dans Le Carnaval des dieux (1957) de Richard Brooks. Ces interprétations d’hommes torturés et sensibles marquent un nouveau tournant dans la carrière du comédien. Mais il montre aussi qu’il peut jouer des rôles plus légers.

    L’acteur de comédies

    La fin des années 50 le voit donc triompher dans des comédies, souvent en compagnie de l’actrice Doris Day, comme Confidences sur l’oreiller (1959), Un Pyjama pour deux (1961) ou Ne m’envoyez pas de fleurs (1964). La comédie est un genre qui lui va bien puisque la même année, Howard Hawks lui offre le premier rôle dans Le Sport favori de l’homme, quiproquo entre un homme et une femme dans le monde de la pêche.

    John Wayne et Rock Hudson dans les Géants de l’ouest

    Rock Hudson dans Darling Lili

    C’est à la fin des années 60 que Rock Hudson se tourne de nouveau vers des rôles plus physiques. Son corps est mis à rude épreuve puisqu’il affronte des températures très froides dans Destination Zebra, station polaire en 1968, se bat contre un John Wayne taciturne  dans Les Géants de l’Ouest (1969) et replonge dans les combats de la Première Guerre Mondiale  avec Darling Lili, de Blake Edwards. Malgré cette collaboration, la carrière de l’acteur marque le pas. Il tourne sous la direction de Roger Vadim Si tu crois fillette (1971), rivalise avec Dean Martin dans Duel dans la poussière (1973), avec dans ses bras toujours les plus charmantes actrices : Angie Dickinson, Barbara Carrera ou Mia Farrow. s’essaye même à la science-fiction  avec Embryo (1976). Mais toutes ces productions sont secondaires. L’acteur migre alors vers le petit écran, à travers des séries ou des téléfilms télé McMillan (1971-1977), Détroit (1978) et Chroniques martiennes (1980).

    Ronald Reagan et Rock Hudson en 1984

    Il tourne son dernier film, L’Ambassadeur, en 1984 aux côtés de Robert Mitchum et de Ellen Burstyn. Le 25 juillet 1985, à Paris, Rock Hudson révèle qu’il est atteint du sida, et marque les esprits en révélant son visage décharné par un sarcome de Kaposi. Yanou Collart, son attachée de presse et amie, est dans l’obligation de débourser 300 000 dollars pour louer un 747 afin de rentrer à Los Angeles car aucune compagnie ne veut le transporter. L’acteur décède quelques mois plus tard, le 2 octobre 1985 à Berly Hills.

    Une homosexualité dévoilée tragiquement

    Dès le mois suivant, son homosexualité est ouvertement évoquée dans la presse. Les rumeurs sur sa relation avec Claudia Cardinale à l’époque sont en réalité fausses, l’actrice révèlera plus tard avoir fait croire à son couple avec Rock Hudson aux journalistes pour protéger la carrière de l’acteur, à une époque où l’homosexualité était plutôt mal perçue. Phyllis Gates, son ancienne femme, écrira un livre sur leur mariage arrangé par leurs patrons communs.

    Archétype du jeune premier “homme à femmes” aux allures de gendre idéal, la mort de l’acteur contribue à attirer l’attention sur l’épidémie de sida et sur ses conséquences dramatiques.

     

  • Dodge Zeder Z-250 Storm 1953 : balade ou compét’ ?


    L’origine de ce superbe coupé est le rêve abouti d’un ingénieur pilote à ses heures : Fred M. Zeder, vice-président de McCann-Erickson et fils d’un célèbre ingénieur de chez Chrysler. En 1950, Fred M. Zeder est alors pilote pour Allard-Chrysler. Lors d’une course à Watkins Glen dans l’état de New-York, il est battu par Briggs Cunningham qui a construit sa propre voiture. Zeder décrète alors qu’il est tout aussi capable que son concurrent et se lance dans la conception de son propre bolide.

    Validée par Virgil Exner

    La Z-250 Storm demande trois années, de sa conception jusqu’à la fin de sa fabrication. Du fait de sa situation vis-à-vis du groupe Chrysler, le pilote obtient un châssis spécifique sur lequel est monté un moteur de camion Dodge HEMI V8 d’ une puissance de 260 chevaux. D’autres pièces proviennent de véhicules Plymouth et Dodge, notamment les freins, les radiateurs, l’embrayage, le réservoir de carburant, l’essieu arrière et le système de direction.

    Le style de la voiture était l’œuvre de Hank Kean, qui travaillait également pour Chrysler à l’époque. Kean a développé un modèle de voiture à l’échelle 1/4 et l’a montré à Virgil Exner, responsable de la conception avancée chez Chrysler. Exner a apporté quelques suggestions sur la conception du véhicule.

    Reine en Italie

    En 1952, alors qu’il est en vacances de Noël en Europe, Zeder rend visite à l’ingénieur en chef de Fiat à Turin, Dante Giacosa. Ce dernier le recommande au carrossier Bertone. Neuf mois plus tard, le nouveau jouet est prêt. Les plans de conception prévoyaient une configuration 2 + 2, mais la carrosserie biplace n’était pas appropriée. Bien que cela paraisse bien sur le papier, Bertone dut se rendre à l’évidence que cela ne fonctionnerait pas.

    Une 2 en 1

    La Zeder Z-250 au salon de Turin où elle obtient un prix.

    Une fois l’auto achevée, testée et développée la voiture est présentée au Salon de l’auto de Turin de 1953, où elle remporte le premier prix. La voiture est une deux places avec une particularité : la carrosserie est interchangeable, en effet il est possible d’installer une carrosserie “grand tourisme ou une spéciale “compétition” de moins de 100 kg via le démontage de quatre boulons. Le rêve.

    Trop cher à produire

    Zeder récupère ensuite la voiture sur les quais de New York et la conduit directement au Rockefeller Center ce qui provoque un attroupement de curieux. Baptisée Zeder Storm Z-250, elle est transportée au siège de Chrysler à Hamtramck en avril 1954. Fred Zeder espère secrètement que la Maison mère tombera sous le charge et la produira. Malheureusement, elle s’avère trop chère à produire, le couperet tombe et les espoirs avec. La Chevrolet Corvette, la Ford Thunderbird finissent d’achever ce projet fou sur l’autel de la rentabilité. Elles ont déjà conquis le cœur de l’Amérique.

    Fred Zeder et sa Storm Z-250 en Californie

    En guise de consolation, Zeder conduira le Z-250 pendant 16 ans en Californie puis confiera l’auto à l’université de Northwood, où elle restera jusqu’en 1992. Au cours des dernières années, la voiture sera exposée au Petersen Automotive Museum et au salon de l’auto de Los Angeles. Un programme finalement bien modeste pour une telle auto.

     

  • Normandie Beach Race : l’histoire contre vents et marées


    Pour la 1ère fois en France, une course historique sur sable aura lieu à Ouistreham en Normandie.

    A l’instar de ce qui se fait aux Etats-Unis avec The Race of Gentleman que nous vous avions présenté il y a quelque temps, cette course vintage est un hymne aux runs d’autrefois, où dans les années 40 et 50, les jeunes qui avaient récupéré les vieilles Ford des anciens, s’affrontaient sur des runs de 200 mètres.

    L’idée d’organiser une course de plage en France a germé dans la tête de 4 passionnés lors de leur 1ère participation à la mythique course ‘‘The Race of Gentlemen’’ organisée en Californie le 15 octobre 2016… Immergés dans ce décor de film des années 40 dont ils étaient également les acteurs, où style, belles mécaniques et ‘‘fanatiques’’ formèrent un cocktail détonant, ils ne tardèrent pas à s’imaginer vivre la même expérience sur une plage française… Leur passion communicative, leur envie et ténacité à relever ce défi d’organiser une telle manifestation en France, fait aujourd’hui de la Normandy Beach Race, un rendez-vous des plus attendus.

    Dans le contexte historique du débarquement alliés du 6 Juin 1944, dont on fête cette année le 75èmeanniversaire, la course sera organisée à Ouistreham sur la célèbre plage de Sword Beach, à seulement 2h30 de Paris. La course aura lieu le 21 septembre 2019. Concurrents, mécaniciens, commissaires de pistes, amis des participants seront habillés en tenues d’époque… La manifestation sera gratuite pour le public.

    Des épreuves sur 200 mètres départ arrêté mettront en scène des véhicules de collection. En 1 contre 1, deux pilotes s’affronteront en parallèle. Plusieurs ‘’runs’’ seront possibles tout au long de la journée afin d’avoir une nouvelle chance de victoire. Les autos et motos seront rigoureusement sélectionnés selon un cahier des charges précis devant  respecter les codes et le style de l’époque, ainsi que les critères de sécurité indispensables.

    Contrairement aux États-Unis où seules les marques américaines sont autorisées, les européennes auront également droit de cité. Belges, allemands, suédois, danois ont déjà fait part de leur intérêt assurant ainsi un retentissement international à cet événement unique en France.

    L’ After Race sera un moment festif et vintage. Organisée sous un chapiteau situé sur la plage à proximité du paddock et de la piste. L’esprit revival sera au rendez-vous.

    Une exposition de véhicules participant à la course, des animations musicales, des séances photos, un concours de style et la remise de prix sur le podium agrémenteront la journée.

    La participation vestimentaire du public est fortement recommandée afin d’être raccord avec l’événement : look des années 40, jeans et t-shirt blanc, robe des années 50 etc… « Pappy » Boyington n’a qu’à bien se tenir.


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