• Jean Seberg : Icône à bout de souffle


    Jean Seberg. Voici  une actrice au style intemporel qui incarne encore aujourd’hui un idéal féminin. Son style avec ses cheveux courts est reconnaissable entre tous et à jamais associé à Jean-Paul Belmondo dans le film A bout de souffle de Jean-Luc Godard en 1960.

    Jean Seberg dans Sainte Jeanne d’Otto Preminger

    Née le 13 novembre 1938 à Marshalltown dans l’Iowa, fille de pharmacien, sa famille est d’origine suédoise.  A l’adolescence elle se passionne pour Marlon Brando et fait du théâtre.  Après ses années d’université, choisie parmi 18 000 candidates, elle tourne son premier film en 1957, Sainte Jeanne sous la direction d’Otto Preminger, dans laquelle elle tient le rôle de Jeanne d’Arc. Dans la foulée, elle jouera dans Bonjour tristesse du même réalisateur.

    En octobre 1958, elle épouse l’acteur, réalisateur et producteur français François Moreuil  et vient vivre à Paris. Avocat d’affaires de son premier métier, Moreuil  réussi à renégocier le contrat d’exclusivité qui liait sa future femme à Preminger en le revendant à Colombia. Cette même année, elle joue sous sa  direction dans le film La Récréation d’après une nouvelle de François Sagan.

    Jean Seberg et Romain Gary

    Un peu avant les fêtes de Noël  1959, au consulat français de Los Angeles, Jean rencontre l’écrivain et diplomate de 24 ans son aîné, Romain Gary. C’est le coup de foudre et le printemps suivant elle  s’installe avec ce dernier. Ils auront un fils Alexandre en 1962.

    A bout de souffle, une légende naît 

    En 1960, elle tourne A bout de souffle, de Jean-Luc Godard, avec Jean-Paul Belmondo. Elle devient l’icône de la Nouvelle Vague. Sa fraîcheur, sa beauté et sa spontanéité font des ravages. Elle y interprète Patricia Franchini, vendeuse de journaux sur les Champs-Élysées qui résiste aux avances d’un jeune voyou joué par Belmondo.

    Le film Lilith tourné en 1964 par Robert Rossen sera son meilleur film, révélateur de sa personnalité. L’histoire ? De retour de l’armée, Vincent Bruce, joué par Warren Beatty, trouve un travail dans une clinique psychiatrique. Il se laisse peu à peu séduire par Lilith Arthur (Jean Seberg), jeune patiente de l’établissement, atteinte d’une forme de schizophrénie.

    Warren Beatty avec Jean Seberg dans le film Lilith

    Jean Seberg dans Airport de George Seaton – 1970

    En 1969, elle apparaît dans ce qui sera sa seule comédie musicale, La Kermesse de l’Ouest (Paint Your Wagon), adapté d’un spectacle de Lerner et Lowe. Elle joue en compagnie de Lee Marvin et Clint Eastwood. Elle a une liaison avec ce dernier ce qui précipitera sa séparation avec Romain Gary. Puis tourne dans Airport un des tout premiers succès de la vague des films catastrophe des années 1970.

    Dans la mouvance des Black panthers

    Jean Seberg est une des premières actrices (blanches) à dénoncer la  ségrégation raciale aux Etats-Unis. Le FBI la soupçonne de tisser des liens avec les Black Panthers. A juste titre. Maîtresse de Hakim Jamal, cousin de Malcom X et fondateur de l’Organisation de l’unité afro-américaine, un groupe révolutionnaire proche des Black Panthers, elle vit une relation tumultueuse. Durant l’été 1970, la presse (aidée par le FBI) révèle cette union qui fait scandale. Alors qu’elle est enceinte de sept mois, elle tente de se suicider. La petite Nina meurt deux jours plus tard. Jean la fait enterrer dans un cercueil de verre afin que tous puissent voir qu’elle était blanche. Le véritable père est en effet Carlos Navarra, un étudiant révolutionnaire rencontré lors d’un tournage au Mexique. Sombrant dans la dépression, elle devient dépendante à l’alcool et aux médicaments. Plusieurs fois hospitalisée et internée, elle est victime de crises de démence et tente encore de se suicider, le plus souvent aux dates anniversaires du décès de sa fille.

    En 1972, elle épouse en troisièmes noces, Dennis Berry, réalisateur et fils de John Berry puis en mai 1979 avec Ahmed Hasni , Algérien mythomane lié à un trafic de stupéfiants qui la dépouille financièrement. Le 30 août 1979, elle est portée disparue, Hasni déclare qu’elle est partie de son appartement 125 rue de Longchamp, nue sous son manteau, avec pour seul bagage une bouteille d’eau. Son corps est retrouvé le 8 septembre, enroulé dans une couverture à l’arrière de sa Renault blanche rue du Général Appert dans le XVIe arrondissement de Paris, près de son domicile. On trouve dans sa main un mot d’adieu adressé à son fils Alexandre. Le rapport d’autopsie indique qu’elle a succombé à une surdose massive de barbituriques mais aussi d’alcool (8,2 g par litre de sang). Bien qu’incapable de conduire avec une telle alcoolémie, l’enquête de police conclut au suicide.

    Elle est enterrée dans la treizième division du cimetière du Montparnasse. Une icône de la Nouvelle vague s’en est allée. A bout de souffle.

     

     

     

  • Rita Hayworth : la Déesse de l’Amour


    Rita Hayworth concentre à elle seule un multiculturalisme qui fait sa singularité. Née le 17 octobre 1918 dans le quartier de Brooklyn à New York ; Margarita Carmen Cansino de son vrai nom est l’aînée d’une famille de trois enfants. Son père Eduardo Cansino, danseur célèbre d’origine sévillane est venu s’installer aux Etas-Unis après avoir rencontré le succès en Europe avec ses représentations de danses andalouses, très prisées à l’époque. La mère de Rita, Volga, née Hayworth, elle-même danseuse, est fille d’acteurs anglo-irlandais.

    Des danses latines dès son plus jeune âge

    Dès son plus jeune âge, Rita se produit dans la troupe familiale des « Dancing Cansinos » et danse avec éventail et castagnettes. Son père, qu’elle admire, lui impose des cours de danse rigoureux et particulièrement contraignants. Rita est alors d’une nature réservée, obéissante et d’une timidité maladive. Avec l’arrivée du parlant, l’âge d’or du music-hall se termine et leurs spectacles ne font plus recette. Eduardo quitte New York, et toute la famille finit dans une roulotte avec un spectacle itinérant. En 1929, il prend la direction de Los Angeles et fonde une école de danse à l’angle de Sunset Boulevard et de Vine Boulevard. Un succès. Mais le krach de Wall Street vient tout bouleverser. Les Cansinos, repartent sur les routes…. Eduardo remonte ses anciens numéros de danse de tango espagnol et de boléro. Ils font  jusqu’à vingt shows par semaine, dans des night-clubs d’ Hollywood, Santa Monica, Long Beach ou d’ Agua Caliente près du Mexique.

    Introvertie dans la vie, extravertie sur scène 

    Rita Hayworth en 1930

    L’admiration de Rita envers son père va vite virer au cauchemar : alcoolique, il devient tyrannique et violent et subit des relations incestueuses. Si Rita est réservée et introvertie dans sa vie privée, elle s’épanouit dès qu’elle se trouve sur les planches. Lors de ses représentations dans les night-clubs, son père ne manque pas de la présenter à tout le gotha d’ Hollywood, dans l’espoir de décrocher un contrat de cinéma. En 1933, la Warner Bros Pictures lui fait passer un bout d’essai mais ne la retient pas, la jugeant trop ronde. C’est Winfield Sheehan, vice-président de la Fox Film Corporation, qui remarque l’adolescente de quinze ans « à la timidité qui faisait peine à voir » lors d’un passage à Tijuana. Il assiste au numéro de Rita et, séduit par son charme et sa silhouette, lui fait passer des essais au studio de la Fox sur Western Avenue à Hollywood. Les tests sont plus que concluants, et Sheehan lui fait signer un contrat, à condition qu’elle change son prénom en Rita, qu’elle suive un régime et qu’elle prenne des leçons de diction et de maintien. Elle tourne très vite un court métrage et danse dans un de ses premiers films “L’Enfer” en 1935 aux côtés de Spencer Tracy. Eduardo en sera d’ailleurs l’un des chorégraphes. Elle apparaît dans plusieurs films de série B, “Under the Pampas Moon”, “Charlie Chan en Égypte”, “Human Carg” où elle incarne les filles exotiques, mexicaines, égyptiennes, russes…

    Rita Hayworth et Edward C. Judson

    Mais la Fox connaît de sérieuses difficultés et, lorsqu’elle fusionne avec la 20th Century Pictures pour devenir la 20th Century Fox, le nouveau producteur en chef Darryl F. Zanuck se débarrasse de Sheehan et décide de retravailler tous les projets de ce dernier. Il remplace Rita par Loretta Young pour le film “Ramona” (1936) alors qu’elle avait déjà travaillé le rôle. C’est à ce moment-là qu’elle rencontre Edward C. Judson, obscur homme d’affaires arriviste qui, après avoir visionné les rushes du film Ramona propose à Rita, fragilisée par la perte de son contrat, de s’occuper de sa carrière pour tenter de la propulser dans le cinéma. Très vite, il lui trouve des contrats dans des sociétés de petite envergure qui produisent des films de série B.

    Une transformation physique pour le cinéma

    Étouffée par son père et sa mère, devenue alcoolique elle aussi, Rita prend ses distances avec sa famille et, en 1937, âgée de 19 ans, elle épouse Judson, de 20 ans son aîné, ce qui lui permet d’échapper à l’enfer familial. Judson se substitue totalement au père. Dès lors, Judson la métamorphose… Il lui fait prendre des cours de diction, la persuade de changer totalement sa façon de se vêtir, de se mettre à la diète, d’avoir recours à la chirurgie esthétique pour creuser l’ovale de son visage (en arrachant des molaires). Rita est trop brune et trop typée. Après des semaines de torture avec les séances d’électrolyse, il lui fait teindre les cheveux en auburn. Continuant ses plans, il la présente entre-temps à Harry Cohn, le patron de la Columbia Pictures qu’il connaît bien. Le producteur tombe sous le charme de la belle starlette et lui fait signer un contrat de sept ans de 250 dollars par semaine. Il prend en charge les frais pour parachever sa transformation et change son nom de Cansino par le nom de sa mère, Hayworth, pour faire plus distingué. Elle apparaît pour la première fois sous son pseudonyme en 1937, dans le film « Criminals of the air » où elle exécute à nouveau des danses espagnoles.

    Rita Hayworth se fait enfin remarquer dans le film de Howard Hawks « Seuls les anges ont des ailes » malgré la présence écrasante de ses deux célèbres partenaires Cary Grant et Jean Arthur, qui est alors la star de la Columbia. Ce film est déterminant pour la carrière de Rita Hayworth, mais l’expérience : « Ce fut un film difficile pour moi. C’était la première fois que je jouais dans un film important et j’avais vraiment peur. Cary Grant a été charmant et très gentil avec moi. Il m’a dit : “Ne t’inquiète pas, ça va marcher». Effectivement, le film est un succès : les critiques sont enthousiastes et le public masculin aussi… Rita gagne alors 2 500 dollars par semaine. Sa carrière démarre. Elle tourne ensuite deux autres films pour la Columbia : un remake du film français “Gribouille” de Charles Vidor qui deviendra son réalisateur fétiche et “L’Ange de Broadway“. La Warner Bros. Pictures s’intéresse à elle et  produit le nouveau film de James Cagney, “The Strawberry Blonde“.

    Fraîche et pétillante, Hayworth va brillamment composer son personnage de séductrice, qui fait craquer James Cagney, époux de la très sérieuse Olivia de Havilland. Le film remporte un vif succès. Le deuxième film de la Warner est une comédie romantique “Affectionately Yours“. La Warner essaye de racheter le contrat de Rita Hayworth à la Columbia, en vain. C’est ensuite la 20th Century Fox qui la réclame pour “Arènes sanglantes”, film en Technicolor. Le réalisateur, a auditionné plus de 30 actrices pour le rôle de Doña Sol mais il finit par exiger de Darryl Zanuck qu’il fasse venir Hayworth au casting. Dès qu’il la voit, fasciné par sa gestuelle sensuelle, il sait que c’est elle. Elle y réalise une magnifique performance et renforce son image de femme fatale.

    Une couverture mythique pour Life

    Rita Hayworth en couverture de Life

    Rita Hayworth fait maintenant la couverture de tous les magazines et la une des quotidiens et, grâce au film, elle devient une star internationale. On la surnomme “La Déesse de l’Amour“. En 1941, grâce à une photo de Bob Landry, tirée à plus de cinq millions d’exemplaires, et parue en couverture de Life, elle apparaît à genoux sur son propre lit en déshabillé de satin et dentelle. Elle obtient une popularité considérable auprès des G.I. américains engagés dans la Seconde Guerre mondiale. C’est alors le règne des pin-up, et Rita Hayworth est, avec Betty Grable, sans doute la plus populaire auprès des soldats. Hayworth participe à l’Hollywood Canteen en dansant au bras des GI’s. En 1943, elle visite des bases militaires et des hôpitaux, et fait une immense tournée pour soutenir le moral des troupes. À la Columbia, l’actrice se remet à la danse pour des comédies musicales. Elle en tourne deux avec Fred Astaire : “You’ll never get rich” et “You Were Never Lovelier“. L’alchimie entre les deux danseurs est une évidence « Fred était venu à la Columbia et m’avait demandée, il savait que j’étais danseuse… Sans lui, je n’aurai jamais joué dans ces deux films ».

    Rita Hayworth dans”You Were Never Lovelier” – 1942

    C’est en même temps que la sortie du film en  1942 qu’elle divorce d’Edward Judson devenu menaçant, violent et d’une jalousie maladive. En 1943, Orson Welles, acteur et réalisateur, également fasciné par la célèbre photo de Life, entreprend de séduire “la plus belle femme des États-Unis”. La star succombe à la passion et la détermination de Welles et se marie en septembre 1943. Elle continue de tourner des films musicaux notamment avec Gene Kelly dans “La reine de Broadway”. En décembre 1944, Rita donne naissance à Rebecca sa première fille. Mais Orson Welles qui s’est tourné vers la politique la délaisse de plus en plus.

    Gilda sont chef d’oeuvre

    L’apogée de Rita Hayworth vient avec le film “Gilda” de Charles Vidor, son réalisateur fétiche.

    Rita Hayworth dans Gilda en 1946

    L’histoire tourne autour d’un trio amoureux. Johnny Farrell, joueur professionnel, débarque à Buenos Aires, en Argentine. Il se lie d’amitié avec Ballin Mundson, le propriétaire d’un casino, dont il devient l’associé. À l’issue d’un voyage d’affaires, Ballin revient, accompagné de celle qu’il vient d’épouser : l’extraordinaire Gilda. Le hasard et la prédestination veulent qu’elle soit précisément l’ex-fiancée de Farrell. Ballin confie à Farrell la garde de Gilda. L’ancien amour renaît de ses cendres mais Farrell est en proie à la haine, la jalousie. Dans une scène d’anthologie, Gilda vêtue d’un fourreau noir retire ses longs gants : ce “strip tease”

    suggéré reste un des sommets de l’érotisme au cinéma. Avec ce film, Rita Hayworth entre à jamais dans la légende cinématographique. Le succès est énorme et les retombées sont incroyables. Une expédition enterre au pied de la cordillère des Andes une copie du film destinée à la postérité. On vend un disque sur lequel, à travers un stéthoscope, ont été gravés les battements de cœur de Rita Hayworth. Le succès est tellement foudroyant qu’une des premières bombes atomiques larguée, en 1946, sur l’atoll de Bikini est baptisée Gilda et porte l’effigie de l’héroïne. Mais cette « attention » ne passe pas auprès de Rita !

    Orson Welles et Rita Hayworth, sur le tournage de Lady from Shanghai en 1947

    Alors qu’ils sont en instance de divorce, Orson Welles lui offre, comme un cadeau de rupture, son film : La Dame de Shanghai. Après avoir lu le livre, Rita veut jouer le personnage d’Elsa Bannister et démontrer qu’elle est aussi une actrice dramatique. Welles coupe la flamboyante chevelure de la star et la teint en blonde platine pour les besoins du film. Le film tourne au désastre financier et certaines scènes tournent au débat.Après Gilda, les cachets de Rita deviennent considérables avec 400 000 dollars par film.

    Rita Hayworth dans The Lady from Shanghai -1947

    Un jour mon Prince viendra

    Rita Hayworth épouse le Prince Ali Khan le 27 mai 1949

    Cadillac Series 62 by Ghia offerte par le Prince à Rita

    Rita Hayworth décide, en 1948, de partir quelque temps en Europe. Le 3 juillet, lors d’une fête à Cannes Rita est présentée au prince Ali Khan. Un an plus tard, le 27 mai 1949, au terme d’une liaison placée sous le feu des tabloïds, Rita Hayworth devient princesse et se marie à Vallauris (Alpes-Maritimes), au château de l’Horizon. La princesse Yasmin Aga Khan, sa deuxième fille naît de cette union. Rita séjourne alors souvent à Cannes, dans le château de l’Horizon, ainsi qu’à Deauville. Mais le conte de fées est de courte durée. Rita, qui voulait fuir Hollywood, retrouve d’autres fastes encore plus contraignants. De plus, elle subit les tendances polygames de son mari, ce qui la blesse profondément. Le couple divorce en 1953. Le Prince lui offrira en dernier la magnifique Cadillac Series 62 Ghia Coupe produite à seulement 2 exemplaires.

    La Blonde ou la Rousse avec Franck Sinatra, Kim Novak et Rita Hayworth en 1957

    Les premières années de son retour à Hollywood sont très difficiles pour Rita. Une bataille juridique entre elle et Ali va se dérouler pendant plusieurs années pour la garde de Yasmin son quatrième mariage en 1954 avec Dick Haymes, ancien chanteur des orchestres de Benny Goodman va s’avérer désastreux. Ses films marchent moins bien. Elle tourne à la Columbia en 1957 pour “L’Enfer des tropiques” avec Robert Mitchum et remporte encore un grands succès dans “La Blonde ou la rousse” avec Frank Sinatra, son dernier film à la Columbia. Bien qu’elle y interprète le rôle d’une femme mûre, elle sait administrer une belle leçon par son jeu, son rayonnement et ses numéros dansés, à la nouvelle star de la Columbia, Kim Novak.

    En 1958, Rita épouse, James Hill, un producteur rencontré lors du tournage de La Blonde ou la Rousse. Hill propose le rôle d’Ann Shankland à Rita Hayworth pour le film « Tables séparées » tiré d’une pièce anglaise. Grand succès financier, le film reçoit sept nominations dont deux oscars pour les interprétations de David Niven et Wendy Hiller.

    Alzheimer comme dernier rôle dramatique

    Le déclin de Rita Hayworth s’amorce et, au cours des années 1960. Son penchant pour l’alcool se répercute fâcheusement sur son physique et son comportement. Les premiers symptômes de sa maladie apparaissent : Rita est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Mal connue à l’époque, ses débordements d’humeur et ses altérations de mémoire sont mis sur le compte de la boisson. En 1981, elle est placée sous la tutelle d’une de ses deux filles, la princesse Yasmin Khan qui deviendra une des plus efficaces porte-parole de l’Association pour la défense des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et organisera au nom de sa mère des galas pour récolter des fond4.

    Le 14 mai 1987, Rita Hayworth s’éteint à New York. Elle est inhumée à Culver City, faubourg de Los Angeles, au cimetière Holy Cross. Elle possède son étoile sur le Hollywood Walk of Fame au 1645, Vine Street. Un mythe s’éteint.

  • Marilyn Monroe – chapitre 2 ( 1946 -1952 ) : l’ascension vers le cinéma


    Marilyn Monroe photographiée par Richard Miller, 1946

    De retour à Los Angeles en janvier 1946, (voir chapitre 1) la vie reprend son cours pour Norma Jean et André De Dienes doit repartir à New York laissant Norma Jeane prendre son destin en mains… dans les bras d’autres hommes influents. Cette même année, constitue pour Norma Jean une nouvelle étape pleine de promesses…

    Elle était la plus féminine de tous mes modèles. En ce qui concerne son expression devant l’objectif, son maintien corporel était idéal (Earl Moran)

    En février 1946, Marilyn Monroe devient la muse d’ Earl Moran (1893-1984), dont le travail sur des calendriers de pin-up est reconnu (et apprécié) dans les années 1940. En quelques mois, elle fait la couverture d’une trentaine de magazines de pin-up.

    Les clichés lancent la carrière de Marilyn et construisent son mythe :  « Tout était naturel, elle faisait toujours tout ce que je lui demandais. Elle était la plus féminine de tous mes modèles. En ce qui concerne son expression devant l’objectif, son maintien corporel était idéal » confiera plus tard Earl Moran.

     

     

     

     

     

    Anecdote, on la voit même dans une publicité pour les crèmes Nivea.

    Marilyn au centre pour la publicité Nivea en 1946

    Norma et Jim, son mari, qui n’ont que peu de contacts en raison de l’éloignement de celui-ci, divorcent à l’été 1946.

    Marilyn Monroe photographiée par Bruno Bernard

     

     

     

     

     

    1er film en mars  1947 avec la Fox

    Mais tout n’est pas morose cet été là. Norma Jean est remarquée par Howard Hugues qui souhaite l’engager dans sa société cinématographique, la RKO. Son agent pour le cinéma estime qu’une autre compagnie plus prestigieuse serait plus appropriée.  Elle signe alors son premier contrat le 26 juillet 1946 avec la 20th Century Fox pour deux films. La Fox la renomme Marilyn Monroe, le prénom Marilyn provenant de l’actrice Marilyn Miller et le nom Monroe de sa mère. Elle gagne 75 dollars par semaine pendant 6 mois.

    En mars 1947, elle tourne son premier film au titre évocateur  Bagarre pour une blonde et puis deux mois plus tard Dangerous Years. En 1947, elle monte sur scène au théâtre et aurait vécu son premier avortement.

    Marilyn Monroe dans Dangerous years

    Elle n’abandonne pas la photo, cette année recèle des petits bijoux. Les photographes John Miehle et Earl Theisen (photo haut de page) ont le coup d’œil.

    Marilyn Monroe par John Miehle en 1947

    En 1948, elle signe un nouveau contrat avec Columbia et tourne dans le film musical Les Reines du music-hall. Malheureusement l’ échec du film met fin à son contrat. Son apparition dans La Pêche au trésor des Marx Brothers impressionne les producteurs qui l’envoient à New York faire la promotion du film. Elle attire alors l’attention de Johnny Hyde, agent à la William Morris Agency, qui accepte de la représenter et devient son amant. Il lui obtient un rôle pour Quand la ville dort  (Asphalt Jungle) de John Huston. Les critiques soulignent alors la qualité de sa performance.

    Mais Marilyn ne roule pas sur l’or. Ses apparitions au cinéma restent des petites rôles, ce qui l’amène, sous le nom de Mana Monroe, à poser nue pour le photographe Tom Kelley, photos qui resteront célèbres bien des années après. Nous sommes alors en 1949.

    L’année 1950 est importante.  Elle obtient un petit rôle dans le film Eve aux côtés de Bette Davis. En septembre, Photoplay magazine fait paraître le premier article de fond sur elle : How a star is born ? En août 1950, avec Ed Clarck de LIFE magazine elle fait une série de photos à Griffith Park à Los Angeles. Ces magnifiques photos ne seront pourtant jamais publiées.

    Marilyn Monroe à 24 ans à Griffith Park, Los Angeles, 1950 – LIFE

    En janvier 1951, elle rencontre pour la première fois le dramaturge Arthur Miller. Affaire à suivre… Faut-il voir une relation de cause à effet, Marilyn s’inscrit à l’Université de Californie à Los Angeles où elle étudie la littérature et l’art. Elle n’oublie pas de poser pour l’incontournable Coca-Cola.

    Publicité de Marilyn Monroe pour Coca-Cola, 1951

    Peu après, elle fait une apparition aux Oscars le 29 mars 1951 pour remettre celui du meilleur son à Thomas T. Moulton pour Eve. Une soirée de cauchemar qu’elle termine en larmes en découvrant sa robe déchirée. Compte tenu du succès grandissant de ses derniers films, Marilyn Monroe négocie un contrat de sept ans avec la 20th Century Fox en mai 1951 à 500 dollars par semaine. Puis s’ensuivent Nid d’amour (juin 1951), Chéri, divorçons (juillet 1951), Le démon s’éveille la nuit (automne). Et en parlant de  démons, Marilyn, bipolaire,  fait  une tentative de suicide en décembre.

    1952-Calendrier-janvier-février-Applied Electronics Supply avec Marilyn-Monroe. La photo avait été prise en 1949 par Tom Kelley.

    Cachez ce sein…

    Au printemps 1952, elle vient de tenir son premier rôle d’envergure aux côtés de Richard Widmark dans Troublez-moi ce soir. Mais une rumeur commence à circuler. Marilyn Monroe aurait posé nue dans le calendrier John Baumgarth (avec les photos de John Kelly). Dans l’Amérique puritaine des années 50, ce genre de scandale fait mauvais genre. La Fox  ne sait comment gérer la crise. Marilyn prend les devants, convoqué la presse, évoque sa condition misérable pour payer son loyer, tout en affirmant ne pas avoir eu honte estimant “qu’il est noble d’apporter ainsi un certain réconfort au public masculin ! “. Le public est conquis. C’est ainsi qu’ avril 1952 elle apparaît en couverture du prestigieux magazine LIFE où elle est décrite comme « The Talk of Hollywood ».  C’est à ce moment qu’elle rencontre Joe DiMaggio, légende vivante du baseball qui vient juste à l’époque de prendre sa retraite. Il restera jusqu’à la fin, en dépit de leur rupture, son plus fidèle compagnon.

    LIFE avril 1952

    En 1952, Joe DiMaggio vient de divorcer. Il est un peu déprimé alors James Bacon, un ami, lui parle de Marilyn et leur organise un dîner au Villa Nova Restaurant  à New York.

    Parallèlement à son histoire d’amour, elle tourne dans les mois suivants quatre films. Pour RKO Pictures, elle tient un second rôle dans Le démon s’éveille la nuit de Fritz Lang avec Barbara Stanwyck. Le film est un succès critique et public. Elle participe ensuite à la comédie Cinq mariages à l’essai et le drame Troublez-moi ce soir dans lequel elle tient le rôle principal avec des résultats plus mitigés. Dans Chérie, je me sens rajeunir , elle apparaît pour la première fois en blonde platine. Elle joue aux côtés de Cary Grant et de Ginger Rogers sous la direction de Howard Hawks. Le film réalise un bon score au box-office.

    Marilyn Monroe et Cary Grant dans Monkey Business

    Marilyn Monroe tourne de plus en plus dans des premiers rôles sa carrière semble lancée. Le meilleur reste à venir.

    Fin de chapitre.

     

     

     

     

    A suivre : Marilyn Monroe – chapitre 3 (1952 – 1955) :  la consécration

  • James Bond Girls : change de nom un autre jour


    Un James Bond ne peut se départir de ses James Bond Girls qui dotées de noms improbables contribuent à l’ en-grivoisé !  Leurs patronymes  très travaillés recèlent un sens caché que n’aurait pas renié  l’agent français OSS 117 lui-même  !

    Ursula Andress dans Dr No alias la chevaucheuse de miel…

    L’auteur Ian Fleming, dont le machisme était aussi démesuré que l’ego et la passion pour l’or d’Auric Goldfinger, avait une conception de la femme idéale très 50’s : “Elle doit savoir faire la béarnaise aussi bien que l’amour, avoir une bouche à damner un saint. Un corps parfait. Et naturellement un grand sens de l’humour, de l’élégance et une dextérité convenable aux cartes.” Avis aux amatrices !

    Aussi jolies que venimeuses, certaines d’entre elles ont construit leur légende cinématographique au travers de leur opus 007.

    Attention aux coups de griffes de Pussy Galore

    Ainsi, la divine Ursula Andress dans Dr No en 1962, porte le nom de Honey Rider, la chevaucheuse de miel. Une douce suggestion comparée à l’actrice Honor Blackman qui lui succède deux ans plus tard dans le rôle de la coriace Pussy Galore (Goldfinger) et qui se traduit par Chatte à Gogo !

    Plenty O’Toole et ses solides arguments

    Lorsque James Bond revient en 1971 dans Les Diamants sont éternels, la plantureuse Lana Wood (en haut de page), petite sœur de Natalie Wood, interprète  Plenty O’Toole, devenue Abondance De La Queue dans la version française. De solides arguments.

    Holly Goodhead aux mille talents

    Un nom aussi facile à porter que Holly Goodhead qui signifie Sacrée bonne pipe (Moonraker, 1979) de quoi ragaillardir un Roger Moore au taquet.

    Mary Goodnight n’avait pas son pareil pour affoler le pistolet d’or

    Mary Goodnight, l’équivalent de Marie-couche-toi-là apporte son vent d’érotisme dans L’Homme au pistolet d’Or en 1974.

    Pierce Brosnan dans une fâcheuse posture avec Xenia Onatopp

    Dans le Goldeneye de 1995, Xenia Onatopp, en levrette pour les connaisseurs, dont la spécialité est d’asphyxier ses amants en les étreignant entre ses cuisses prend le pouvoir. Changement d’époque ! Difficile pour Pierce Brosnan de renverser la situation…

    Finalement Halle Berry ne s’en sort pas trop mal dans Meurs un autre jour en 2002 en jouant le personnage de Jinx-La Poisse ! Si ce n’est pas le meilleur James Bond, on y aimerait bien s’y coller tout de même.

  • Steve McQueen : la vie à toute vitesse


    Terrence Steven McQueen, de son vrai nom, a commencé sa vie de tragique manière le 24 mars 1930 à Beech Grove dans l’Indiana. Orphelin d’un père aviateur acrobatique qui décède six mois après sa naissance et d’une mère, de 19 ans, qui l’abandonne dans une ferme, il part vivre à Los Angeles à l’âge de 12 ans avec sa mère revenue le chercher. Steve McQueen devient alors un adolescent incontrôlable et se mêle aux voyous de Los Angeles. Il s’engage finalement dans la marine marchande puis en avril 1947 rejoint les Marines à Myrtle Beach en Caroline du Sud. Il est pilote de tank et mécanicien dans la 2e division des Marines.

    Il arrive à New York en 1950 et s’installe à Greenwich Village, où il loue une chambre avec lavabo pour 19 dollars par mois. Il travaille comme docker en journée et le soir fait du porte à porte pour vendre des encyclopédies.

    Le mercenaire du cinéma

    Au nom de la loi Steve McQueen (1958-1961)

    A partir de 1952, Steve McQueen étudie la comédie à l’Actor’s Studio. Il fait ses premiers pas sur les scènes de Broadway dans la pièce A Hatful of Rain en 1955. L’année suivante, il tourne dans son premier film, Marqué par la haine, sous la direction de Robert Wise. Solitaire et impulsif  les studios ne le font pas beaucoup travailler. Il finit néanmoins par décrocher le rôle vedette du chasseur de primes Josh Randall, dans la série télévisée Au nom de la loi armé de sa carabine Winchester modèle 1892 à crosse et canon sciés. Il jouera au total dans 94 épisodes de 1958 à 1961.

    Les 7 mercenaires avec Yul Brynner

    L’année 1958 est pour McQueen un tournant avec  le premier rôle majeur de sa carrière avec Danger planétaire. Il enchaîne en  1960 avec Les Sept mercenaires aux côtés de Yul Brynner, Charles Bronson et James Coburn. Pour l’anecdote, il simulera un accident de voiture afin de se libérer du tournage de la série Au nom de la loi, pour jouer dans ce film situé aujourd’hui en bonne place dans le salon des cinéphiles. Il retrouve en 1963 le réalisateur John  Sturges à l’occasion de La Grande évasion dans lequel il suggère lui-même l’idée de l’évasion à moto, une séquence devenue mythique.

    Natalie Wood et Steve McQueen dans ‘Love With The Proper Stranger’

    Il donne également  la réplique à l’actrice qui monte, héroïne de La Fureur de vivre, Nathalie Wood dans Une certaine rencontre.

    Un fou de sport mécanique

    Également pilote moto, il dispute de nombreuses courses de désert de type « Baja » dans les années 1960 avant d’être sélectionné par la fédération américaine pour faire partie du « team USA » aux championnat du monde d’enduro par équipes en 1964. L’épreuve se déroule à Erfurt, en Allemagne de l’Est et attire un grand nombre de reporters du monde entier, du fait de sa présence. Au guidon d’une Triumph de 650 cm3, il abandonne le 4e jour, à la suite d’une violente chute.

    Steve McQueen et sa Triumph Bonneville à Munich en Mai 1962

    Steve McQueen est ensuite Le Kid de Cincinnati (1965), pour sa première collaboration avec Norman Jewison, avant de retrouver le réalisateur de ces débuts, Robert Wise dans La Canonnière du Yang-Tse en 1966. Son rôle lui vaut une nomination pour l’Oscar du meilleur acteur en 1967.

    En 1968, Steve McQueen tourne deux de ses films les plus célèbres. Il donne la réplique à Faye Dunaway dans L’Affaire Thomas Crown dont la musique du film est signée Michel Legrand. Il enchaîne avec Bullitt au côté de Robert Vaughn, polar mythique dans lequel on retrouve la séquence de course-poursuite la plus incroyable de l’histoire du cinéma. Celle-ci dure en effet  8minutes.

    La Ford Mustang verte GT 390 Fastback (V8 de 320 chevaux ) face à la Dodge Charger reste à ce jour l’un des seconds rôles les plus mythiques du cinéma. La bande-originale, d’inspiration jazzy, est écrite par Lalo Schifrin. Bullitt est un succès critique et commercial, gagnant l’Oscar du meilleur montage et une nomination pour la meilleure bande son en 1969.

    Le Mans et son lot de mésaventures

    Steve McQueen et sa Lola T70

    McQueen tente encore alors de lier son amour pour la vitesse et les courses automobiles avec le cinéma à l’occasion d’un film tout à la gloire des sports mécaniques, Le Mans en 1971. Steve McQueen est un pilote émérite qui a été classé deuxième aux 12 Heures de Sebring à bord d’une Porsche 908 quelques semaines avant le tournage malgré un pied cassé. Il réalise lui-même la plupart de ses cascades dans ses films. À cette époque, les sociétés de production du cinéma lui interdisent de s’inscrire à des compétitions de sports mécaniques, il utilise alors le nom  d’emprunt Harvey Mushman pour y participer. Le tournage du film Le Mans s’avère éprouvant et fastidieux. Les assurances ne lui permettent pas de prendre le départ aux 24 heures du Mans mais sa voiture sert aux prises de vues.

    Le réalisateur John Sturges, complice de McQueen pour Les sept mercenaires et La grande évasion, finit par jeter l’éponge devant les caprices de la star. Il est remplacé par Lee H. Kazin qui a toutes les peines du monde à gérer McQueen. Ce dernier ne cède qu’après avoir perdu les commandes du film pour des raisons de dépassement de budget.

    La légende ne s’éteint pas

    Steve McQueen et sa femme Neile Adams

    Cette aventure malheureuse lui fait perdre beaucoup. Sa femme, qu’il avait épousé en 1956,  Neile Adams et qui lui donna deux enfants, claque la porte après des coups violents portés sur elle et  l’un de de ses amis, le pilote David Piper, est amputé d’une jambe à la suite d’un accident sur le tournage du film.

    Guet-apens avec Ali McGraw

    McQueen rebondit avec Guet-apens en 1971 où il rencontre Ali McGraw, qu’il épouse l’année suivante. En 1974, il tourne La Tour infernale  qui constituera son dernier grand succès. Après, McQueen ne devient l’ombre de lui-même. Sa paranoïa grandit de plus en plus et ses addictions prennent une grande place dans sa vie. Il prend du poids, porte la barbe et la rumeur décrit de supposés problèmes de toxicomanie. Le temps de la flamboyance est loin lorsqu’il effectuait deux heures d’exercices quotidiens, incluant de l’haltérophilie et un footing de cinq miles, et cela sept jours par semaine. Bruce Lee lui enseignait également  le Jeet Kune Do. Le comédien est en fait rongé par un cancer des poumons. Il tourne peu et finit par s’isoler au Mexique à Ciudad Juárez, à la recherche de nouveaux traitements pour se soigner. Il tourne alors son dernier film Le Chasseur, en 1980 avant de s’éteindre le 7 novembre de cette même année.

    Steve McQueen et sa Jaguar XK SS

    La légende Steve McQueen perdure encore aujourd’hui. On parle d’ailleurs de « Cool attitude » repris notamment par la marque Hero Seven. Ce grand collectionneur de voitures fait aujourd’hui le bonheur de photos tant l’homme avait bon goût ! Il ne se passe pas une édition des 24h du Mans sans que le nom de Steve McQueen qui en dépit de ses mésaventures participe à la renommée de cette course mythique.

     

  • Paul Newman : Old blue eyes avait tous les talents


    Paul Newman voit le jour le 26 janvier 1925 dans la banlieue de Cleveland, dans l’Ohio, d’un père juif d’origine tchèque et d’une mère catholique hongro-polonaise.

    Son père gère un magasin d’articles de sports dans la petite ville de Cleveland. Son enfance est heureuse : «j’étais le gamin le plus envié. Imaginez que vous avez un père dont le métier serait d’équiper les clubs de sport, ce qui lui permettrait de rencontrer toutes les vedettes locales, du base-ball ou du basket ! Formidable, non?» s’amusera t-il plus tard. Adolescent, le jeune Paul pratique natation, tennis, base-ball … Il devient un excellent athlète.

    Rate l’US Air Force pour daltonisme

    Après une enfance tranquille, il s’engage dans l’US Air Force comme pilote mais les tests d’aptitude révèle son daltonisme ! Pendant la seconde guerre mondiale, il est finalement envoyé comme radio/mitrailleur à bord d’un bombardier torpilleur Grumman TBF Avenger. Engagé sur le front Pacifique, il participe à la bataille du Golfe de Leyte. Cependant, de son propre aveu, le service fut plutôt cool : «alors que j’étais certain de me battre et de risquer ma vie chaque jour, je me suis retrouvé sur un bateau à boire de la bière et à lire des centaines de bouquins !».

    A la fin de la guerre, blessé au genou ce qui l’empêche d’entamer une carrière sportive, il s’inscrit en économie politique. Mais à 21 ans, et après 30 mois à bord d’un navire de guerre, il préfère boire et s’amuser avec ses copains, flirter mais aussi… jouer la comédie.

    Papa aux mille métiers

    Il rencontre alors Jacqueline White. Ensemble, ils sont à l’affiche de la pièce John Aime Mary. Paul demande Jackie en mariage en décembre 1949 qui lui donne trois enfants : Scott en 1950, Susan en 1953 et Stéphanie en 1954. Pour faire manger tout  ce petit monde Paul fait toutes sortes de petits boulots : ouvrier agricole dans une ferme de l’Illinois, représentant en encyclopédies, commercial dans une agence de pub, puis il reprend, pendant deux ans, le commerce de son père décédé.

    Mais rien à faire il veut devenir acteur. Ainsi, Il étudie l’art dramatique à Yale, puis à l’Actor’s Studio de New-York que dirige Elia Kazan et Lee Strasberg. Il y retrouve Marlon Brando, Natalie Wood ou encore James Dean. On a connu pire comme casting.

    Joanne Woodward et Paul Newman pour le film, ‘The Long Hot Summer’, 1958.

    Afin de décrocher un contrat, il enfonce les portes des sociétés de production. Il fait alors une rencontre décisive en la personne de William Inge, auteur dramatique qui vient juste de terminer la pièce Picnic. Il en devient la vedette. Picnic reste à l’affiche pendant 450 représentations, jusqu’à l’été 1954. Le rôle féminin tenu par Janice Rule est doublé par une certaine Joanne Woodward, «une grande blonde qui a un petit air de Grace Kelly»… ne laisse pas insensible Paul mais se résout à ne pas quitter le foyer.

    La consécration avec la Chatte sur un toit brûlant

    Paul Newman et Liz Taylor en 1958 dans ‘La Chatte sur un toit brûlant’ de Richard Brooks

    Paul part à Hollywood puis à Broadway où la pièce à suspense Desperate Hours lui vaut sa première vraie reconnaissance critique. L’année 1958 est un peu l’année de sa vie. Il obtient la consécration dans La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks avec Liz Taylor avec qui il partage l’affiche. Ses yeux bleus font fureur, c’est le Marilyn Monroe au masculin.

    C’est aussi l’année où il divorce de Jacqueline White. Il épouse en seconde noces l’actrice Joanne Woodward pour qui il voue une véritable passion. À eux deux, ils bâteront un record de longévité ; c’est le couple marié à Las Vegas qui a la plus longue durée de vie commune. Ils auront trois enfants : Elina-Teresa (1959), Melissa-Stewart (1961) et Cela-Olivia (1965). Il obtient également en 58, le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes pour Les Feux de l’Eté, film tournée avec sa nouvelle épouse.

    En 1960, Otto Preminger le sollicite pour Exodus, puis Robert Rossen pour L’Arnaqueur l’année suivante. En 1963, il donne la réplique à sa femme dans La Fille à la casquette (A new kind of love) de Melville Shavelson et avec Maurice Chevalier.

    Butch Cassidy et le kid avec Robert Redford

    Il tourne ensuite avec Hitchcock dans Le Rideau Déchiré en 1966 où il pallie l’absence de Cary Grant. Enfin, il parfait son mythe avec Luke la main froide de Stuart Rosenberg en 1967 ou encore Butch Cassidy et le kid en 1969 avec un autre monstre sacré Robert Redford à qui il donne la réplique.

    Le réalisateur pilote automobile

    Les années 70 sont un tournant dans sa carrière à deux niveaux. Primo, il passe à la réalisation avec Rachel Rachel qui obtient le Golden globe puis Le Clan des irréductibles d’après le roman de Ken Kesey où il interprète le premier rôle face à Henry Fonda.

    Secundo, après avoir découvert en 1968, la compétition automobile, à l’occasion du tournage du film Virages où  il tient  le rôle principal d’un pilote des 500 miles d’Indianapolis tentant de concilier sa carrière et sa vie sentimentale, il met alors à profit sa fortune pour entamer parallèlement une carrière de pilote de course.

    Ainsi, il parvient à décrocher la deuxième place des 24 heures du Mans 1979 en équipage avec Rolf Stommelen et Dick Barbour sur une Porsche 935. Il remportera en 1995, une victoire de catégorie à l’occasion des 24 heures de Daytona (3e au classement général sur Ford Mustang  après une 5e place en 1977 sur Ferrari 365 GTB).

    Un Oscar en guise de consécration
    Dans les années 70, Paul Newman continue en parallèle sa carrière à l’écran. Il est à l’affiche de La Tour Infernale, Buffalo Bill et les indiens de Robert Altman ou encore Juge et Hors la loi de John Huston. La consécration vient en 1986, pour son rôle de “Fast” Eddie Felson dans La Couleur de l’argent de Martin Scorsese. Ce film lui vaut le seul Oscar de sa carrière mais si au bout du compte sa cheminée accueillera au total 39 nominations cinématographiques.

    Il meurt le 26 septembre 2008 à l’âge de 83 ans à son domicile de Westport, dans le Connecticut d’un cancer des poumons. Acteur oscarisé, pilote accompli,  fondateur de plusieurs écuries automobiles : CanAm et CART/ChampCar, défenseur de la cause des homosexuels, il fut également très impliqué dans la lutte contre la drogue suite au décès de son fils Scott d’une overdose en 1978. « Old Blue Eyes » avait tous les talents. 

     

  • Mike Connors : acteur bankable de série US


    Mike Connors, l’interprète mythique de la série «Mannix» des années 60, est décédé le 26 janvier 2017 à l’âge de 91 ans.

    C’est en 1969 que  la série est introduite sur les ondes françaises sur l’ORTF avec son célèbre générique en « split screen » sur une musique de Lalo Schifrin.

    Mike Connors, de son vrai nom Krekor Ohanian, est né en Californie en 1925. D’origine arménienne il est le cousin du chanteur Charles Aznavour, il sert dans l’US Air Force durant la Seconde guerre mondiale avant de s’inscrire à l’université de Californie de Los Angeles.  Il obtient une bourse d’étude grâce à ses talents de basketteur. Surnommé «Touch» par ses co-équipiers, il débute sa carrière d’acteur au début des années 50.

    L’un des acteurs télé les mieux payés des  70’s

    Au cinéma, il apparaît dans «Les Dix Commandements» en 1956, mais c’est surtout grâce à la télévision que Mike Connors se fait connaître. Entre 1967 et 1975, il est le héros de «Mannix». Cette série met en scène les investigations d’un enquêteur, tout d’abord pour la société de sécurité et de renseignements Intertect, puis à son compte, comme détective privé, à Los Angeles. Dans la peau de Mannix, Mike Connors s’est fait tirer dessus dix-sept fois et assommer cinquante-cinq fois.

    Mannix : Ecran splitté, générique mythique, Golden Globe  et actrice Afro

    Mike Connors et Gail Fisher

    La série policière renouvèle le genre et se montre novatrice avec son générique à écran splitté (plusieurs incursions d’écrans) mais aussi par la présence de Gail Fisher, une des premières actrices afro-américaines à avoir un rôle régulier dans une série télé. Elle reçoit d’ailleurs un Emmy award de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation de Peggy Fair, la secrétaire de Joe Mannix.

    Mike Connors quant à lui remporte un Golden Globe en 1969 qui fait de lui l’un des acteurs de télévision les mieux payés recevant 40 000 dollars par épisode mais ne reçut aucune royalty de la part de CBS… Au total, la série sera nominée quatre fois aux Emmy Awards et six aux Golden Globes.

    Mike Connors s’était illustré dans trois autres séries : Tightrope (1959-1960), Today’s FBI (1981-1982) et la docu-fiction Crimes of the Century (1989). Il est aussi apparu plus tard dans des épisodes d’«Arabesque», « Les Incorruptibles », « L’homme qui tombe à pic », « La Croisière s’amuse », «Walker, Texas Ranger» ou encore «Mon oncle Charlie».

    « Touch » a donc rangé la Dodge Dart de 1968 au garage, autre second rôle de la série, et laisse dans les archives le souvenir d’un acteur élégant et sportif. Le Robert Vaughn de la télé.

    Mannix et sa Dodge Dart convertible de 1968

     

     

     

     

     

  • Marilyn Monroe – Chapitre 1 (1926 – 1945) : l’enfance douloureuse de Norma Jeane


    C’est le 1er juin 1926 que naît à l’hôpital général de Los Angeles en Californie  le mythe du cinéma mondial : Marilyn Monroe.

    Norma et sa mère Gladys en 1928

    Elle est inscrite sous le nom de Norma Jeane Mortenson. Son prénom est choisi par sa mère, Gladys Pearl Baker, en référence à l’actrice Norma Talmadge. Le nom évoque le mari de Gladys à l’époque, le norvégien Martin Edward Mortenson, séparés au moment de sa naissance.

    Pour autant, Marilyn est baptisée sous le nom de Norma Jeane Baker. Sa mère, Gladys Monroe, est  née le 24 mai 1900 au Mexique de parents américains et travaille comme monteuse dans l’industrie cinématographique. Elle a déjà deux enfants, un garçon et une fille d’un premier mariage avec Jack Baker, dont Marilyn adopte le patronyme en 1938.

    D’orphelinat en familles d’accueil

    Norma Jeane en 1933 à l’âge de 7 ans

    En 1927 à l’âge de 1 an sa mère, souffrant de pathologies psychiatriques variées, tente de l’étouffer sous un coussin. Elle se souviendra inconsciemment de cette tentative de meurtre. A l’instar de Betty Page, la vie de la petite Norman Jeanne est tumultueuse. Les hommes passent à la maison puis s’en vont. Les problèmes psychologiques et de santé de Gladys la ballotent d’orphelinat en familles d’accueil. Norman Jeane préfère prétendre que sa mère est morte, plutôt que d’avouer qu’elle vit dans un institut spécialisé.

     Les sept premières années de sa vie, Norma Jeane vit souvent chez Albert et Ida Bolender à Hawthorne (Californie), ses parents adoptifs. Comme beaucoup de familles à l’époque, les Bolender arrondissent leurs revenus en prenant en charge un enfant. Pour endosser cette responsabilité, ils sont payés 25$ par mois, soit par les parents naturels, soit par l’Etat de Californie.

    Norma Jeane et sa copine Holly, vers 1936

    Sa mère lui rend visite de temps en temps.  Mais Marilyn mentionne ne sait pas qui est « cette dame rousse » qui lui rendait visite de temps en temps pendant cette période.

    En 1933, elle peut vivre quelque temps avec elle à Hollywood mais en 1934, Gladys endure une nouvelle dépression et Norma Jean est placée successivement dans des foyers puis dans un orphelinat.

    Le sordide ne faiblit pas. En 1935, Marilyn se fait violer à l’âge de 9 ans par le locataire de sa mère. Une blessure qu’elle gardera toute sa vie.

    Norma Jeane à l’âge de 12 ans

    Grace McKee, la meilleure amie de Gladys, demande en 1936 à devenir la tutrice de Marilyn, ce qui est officialisé en 1937. Norma Jeane va vivre les années suivantes avec Grace et son mari, Ervin Goddard, à Van Nuys en Californie.

    Un mariage à 16 ans avec un voisin

    En 1941, elle fréquente James « Jim » Dougherty, un voisin de cinq ans son aîné, ouvrier dans la première usine de drones radio-commandés, la Radioplane Company.

    Norma Jeane et son mari, Jim Dougherty

    Grace, qui arrange le mariage, organise les noces qui ont lieu le 19 juin 1942, soit quelques jours après son seizième anniversaire. Un an plus tard, Jim rejoint la marine marchande puis en 1944 l’équipage du B-17 au-dessus de l’Allemagne, avant son retour à la vie civile. Norma Jeane travaille à l’ignifugation des ailes d’avions et à l’inspection des parachutes dans la même usine que son mari. Mais elle considère  Jim plutôt comme un grand frère.

    Les premières photos en 1944

    Norma Jeane en 1943 à Catalina Island

    L’été 1943, James Dougherty s’engage dans la marine marchande et militaire: pour sa première affectation, il est envoyé sur l’île de Santa Catalina sur les côtes de la Californie, à Avalon, la grande ville de l’île. Sa femme Norma Jeane le rejoint à  l’automne et le couple va y rester près d’une année. La vie y est plutôt agréable et paisible.

    Norma Jeane Dougherty lors de sa première séance photo en 1944

    La première photo quasi professionnelle de Norma Jeane est prise à l’automne 1944 par le photographe David Conover dans le cadre d’une campagne de l’armée américaine pour illustrer l’implication des femmes dans l’effort de guerre.

    Elle se prend au jeu et poursuit dans cette voie. Le 2 août 1945, Norma Jeane, âgée de 19 ans, signe un contrat à la Blue Book Modeling Agency.

    La Blue Book est une agence de mannequin, dirigée par Emmeline Snively, à Los Angeles. Seule une vingtaine de mannequins est inscrite à l’agence. Le mannequinat n’était alors pas très prisé par les jeunes filles. Bon nombre d’entre elles rêvent plutôt de cinéma.

    Norma Jeane paie 25$ pour avoir sa photo dans le catalogue de l’agence. Dans les semaines suivantes, elle suit assidûment des cours de maquillage et de soins de beauté.  Elle éclaircit la couleur de sa chevelure et abandonne son travail pour se consacrer à sa carrière de modèle.

    Norma Jeane sur une photo de l’agence Blue Book

    Dans le dossier de Norma Jeane, on y trouve les informations suivantes :

    • taille : 1m65
    • poids : 53kg
    • mensurations : 91-60-86
    • taille de vêtements : 40
    • couleur des cheveux : blond moyen (« trop bouclés et indisciplinés, décoloration et permanente conseillées »)
    • couleur des yeux : bleu
    • dents parfaites
    • sait un peu danser et chanter

     La crème des photographes charmée par son naturel

    Le photographe André De Dienes

    Fin 1945, elle rencontre André De Dienes, jeune photographe New Yorkais, immigré hongrois, alors plutôt spécialisé dans les reportages ethniques sur les tribus indiennes ou les communautés  noires de Harlem pour les magazines Vogue ou Harper’s Bazaar. Tombé sous le charme des états de l’Ouest il souhaite se réorienter sur les photos de mannequins en décor naturel.

    Ainsi, il s’installe en 1945 à l’Hôtel  Garden of Allah Hôtel de Los Angeles où séjournent de nombreuses popularités. Le jour de son arrivée, il téléphone à Emmeline Snively, la directrice de l’agence Blue Book. Il souhaite avoir des modèles pour des nus artistiques. C’est alors que Norma Jeane se trouve à cet instant dans les bureaux de Blue Book. Elle est envoyée sur le champ au Garden of Allah : « Elle était différente des autres. Elle réagissait à tout ce que je lui disais, posait des questions ? Je sentais tout de suite qu’elle était spéciale, différente de la plupart des autres modèles que j’avais recrutés jusque-là » note André De Dienes « notamment parce qu’elle s’intéressait aussi bien à moi qu’aux images que j’avais accrochées. Elle voulait tout savoir » évoque t-il dans ses mémoires (Taschen). 

    Norma Jeane , son pull rose et son ruban dans les cheveux

    Norma Jeane porte un pull rose pâle moulant et a noué un ruban de la même couleur dans ses boucles.

    André De Dienes propose un voyage photos de 15 jours payé 100$ la semaine plus les frais. Au cours de ce périple, la série de photos met en scène Norma Jeane (Martine !) à la plage, dans le désert, à la montagne, à la campagne. André De Dienes tombe littéralement sous le charme… mais ne fera pas  de nu artistique avec elle.

    Elle rendait déjà les hommes dingues ! (André De Dienes)

    La Buick Roadmaster du photographe est aménagé en voiture couchette pour ce long périple. Tout au long du voyage les hommes font des avances à Norma Jeane : du pompiste au motard de la police, le patron d’une boutique de jeans, un fermier, un mineur… « elle rendait déjà  les hommes dingues ! » notera André De Dienes.

    Norma Jeane est « très ponctuelle le matin et pas capricieuse »  précise André De Dienes admiratif. Le périple qui les emmène de Death Valley au parc national Cathedral Gorge jusqu’à Portland dans l’Oregon pour aller voir la mère de Norma resserre les liens des deux protagonistes. Ils auront une liaison « elle était gaie, exubérante, impatiente, je voulais l’épouser » se confiera De Dienes .

    Fin du chapitre.

    A suivre : Chapitre 2 (1946 -1952) : l’ascension vers le cinéma

  • Angie Dickinson : la reine du thriller


    Angie Dickinson reste à jamais la beauté du film Rio Bravo tourné avec John Wayne en 1959 et qui lui vaudra un Golden Globe.

    Angie Dickinson, Angeline Brown de son vrai nom, est née le 30 septembre 1931 à Kulm, petite bourgade du Dakota du Nord, où son père travaille comme journaliste à la « gazette » locale. A l’âge de 10 ans, elle part avec ses parents et ses trois autres soeurs vivre à Burbank, en Californie. Douée pour les lettres, ses succès à des concours de beautés locales vont cependant très vite lui tracer sa carrière vers le cinéma.

    La comédie musicale Mademoiselle porte bonheur en 1954

    Après ses études, elle travaille comme secrétaire pour la Burbank Airplane Parts Factory. En 1953, elle termine seconde d’un concours de Miss America local, et se fait remarquer par la chaîne de TV NBC, qui lui offre de petits rôles. En 1954, elle fait ses premiers pas au cinéma dans une comédie musicale, Mademoiselle Porte-bonheur, aux côtés de Doris Day qui la prend sous son aile.

    Angie Dickinson et ronald Reagan en 1955

    En 1955, elle joue aux côtés d’un certain Ronald Reagan dans Le Bagarreur du Tennessee .

    Pendant les quatre années suivantes, elle enchaîne les petits rôles interchangeables, principalement dans des westerns, face à des partenaires comme Robert Mitchum dans L’ Homme au fusil ou  Randolph Scott dans Le Vengeur et tient le premier rôle dans China Gate de Samuel Fuller : “Les producteurs et les réalisateurs n’arrivaient pas à me mettre dans une case”, se souvient-elle “J’étais trop ceci, trop cela, je n’étais pas voluptueuse comme Marylin Monroe…mais finalement ce n’était pas forcément plus mal. Se préoccuper uniquement de son physique et de son apparence ne m’intéressait pas”.

    Un Golden Globe pour Rio Bravo avec John Wayne

    Angie Dickinson avec Howard Hanks sur le tournage de Rio Bravo

    Pour éviter d’être cataloguée comme starlette blonde platine et sex-symbol elle accepte de se faire teindre les cheveux, peu avant de se présenter au casting de Rio Bravo.

    Angie Dickinson et Howard Hanks. En arrière plan John Wayne.

    Elle est recommandée à Howard Hawks par John Wayne pour tenir le rôle féminin principal. Sa performance lui vaut le Golden Globe de la meilleure actrice.

    L’histoire ? Un shérif arrête le frère de l’homme le plus puissant de la région. Il n’a pour alliés qu’un adjoint ivrogne, un vieillard boiteux, un gamin, une joueuse de poker et un hôtelier mexicain, et contre lui une armée de tueurs.

    La Reine du polar dans les 60’s

    Les années 1960 sont l’âge d’or de sa carrière, avec tout d’abord L’inconnu de Las Vegas (Ocean’eleven) avec les crooners de l’époque dont Dean Martin. Elle incarne Beatrice Ocean, l’épouse du gangster Danny Ocean alias Frank Sinatra.

    Angie Dickinson et Dean Martin dans Oceans 11

    Le film raconte l’histoire de onze amis de longue date et vétérans de la Seconde Guerre mondiale dans la 82e division aéroportée. Ils décident de braquer ensemble cinq des plus grands casinos de Las Vegas. Tous ces casinos appartiennent au nouveau mari de l’ancienne femme de Danny Ocean.

    En 1964, elle donne la réplique à Lee Marvin dans un grand classique du thriller : A bout portant de Don Siegel suivi en 1966 d’un autre chef-d’œuvre du genre, La Poursuite impitoyable, aux côtés de Marlon Brando, Jane Fonda et robert Redford .

    Le point de non retour avec Lee Marvin

    Un an plus tard, elle retrouve Lee Marvin sous la direction de John Boorman dans le thriller, Le Point de non retour. C’est le premier films  tourné à Alcatraz après sa fermeture en 1963. C’est aussi le premier film où tous les acteurs ont un micro individuel à chaque plan afin de permettre une grande intimité avec le spectateur. En France, le film rentre en deuxième position la semaine de sa sortie.

    Femme flic dans les 70’s

    Au début des années 70, sa carrière connaît un creux. Elle rebondit alors grâce à la TV avec une série culte qui va durer quatre ans, Sergent Anderson, dans laquelle elle incarne une femme policière. Elle remporte le Golden Globe de la Meilleur actrice dans une série dramatique en 1975.

    Remise en selle, elle aborde le virage des années 1980 avec le sulfureux Pulsions de Brian De Palma. Alors âgée de 49 ans, l’actrice incarne une quadragénaire nymphomane victime d’un maniaque sexuel. Le film fera polémique en raison de la violence et de la crudité de certaines scènes.

    Un cameo pour le Ocean’s eleven de Soderbergh

    En 2001, elle accepte de faire un cameo (apparition fugace) pour Steven Soderbergh dans Ocean’s Eleven, remake du film de Lewis Milestone.

    Femme intelligente qui ne se sera pas laisser aller à la pin up attitude de l’époque, sa beauté, louée par tous, a quelque chose, nous semble t-il ici, de Virginie Efira.

  • Ronald Reagan : le shérif devenu Président


    Elections présidentielles américaines obligent, La Gazette d’Hector part à la découverte d’un ancien Président américain (1981-1989) en la personne de Ronald Reagan.

    Acteur de cinéma dans les années 40 et 50, le roi du western est  né le 6 février 1911 à Tampico dans l’Illinois. Fils de commerçant, son père le surnomme Dutch du fait sa coiffure au bol, surnom qu’il conserve toute sa jeunesse.

    Le commentateur de match

    Ronald Reagan en 1947

    Ronald Reagan en 1947

    Son premier travail est maître-nageur sur le Rock au Lowell Park près de Dixon en 1927. Reagan réalise 77 sauvetages. Ronald Reagan entre à l’Eureka College et se spécialise en économie et en sociologie. Il excelle en politique au campus, en sport et en théâtre. Il est membre de l’équipe de football américain, capitaine de l’équipe de natation et est élu président du corps étudiant. Des signes qui ne trompent pas. Diplômé en économie et en sociologie, le jeune Ronald Reagan déménage dans l’Iowa pour travailler en tant qu’animateur radio. L’université de l’Iowa l’engage en effet pour diffuser les matchs à domicile de l’équipe de football américain des Hawkeyes. Il reçoit 10 $ par match. Il intègre ensuite la radio WOC de Davenport. Aidé par sa voix persuasive, il entre à la station WHO en tant que présentateur des matchs de baseball des Cubs de Chicago. Sa spécialité est de réaliser des commentaires du match envoyés par télégramme à la radio.

    Knute Rokne - 1940

    Knute Rokne – 1940

    L’acteur de série B

    Alors qu’il suivait les Cubs en Californie, Reagan réalise une audition cinématographie en 1937 qui débouche sur un contrat de sept ans avec les studios Warner Brothers. Son premier rôle principal est  Love Is on the Air en 1937. En 1939, il a déjà 19 films à son actif. Il passe les premières années de sa carrière à Hollywood à réaliser des films de série B. Même s’il est parfois dans l’ombre d’autres acteurs, les prestations de Reagan à l’écran reçoivent de nombreuses critiques positives. Le rôle préféré de Ronald Reagan est celui d’un amputé des deux jambes dans le film Crimes sans châtiment de 1942.

    Crime sans châtiment - 1942

    Crime sans châtiment – 1942

    Il est ensuite appelé sous les drapeaux. A son retour, quatre ans après, il joue dans L’Aventure à deux, John Loves Mary, Le Dernier Voyage, Bedtime for Bonzo, La Reine de la prairie, Le Bagarreur du Tennessee, Hellcats of the Navy et  À bout portant , son dernier film avec Lee Marvin en  1964. Très bon cavalier, on pense à lui pour les westerns.

    Ronald Reagan dans la Cadillac LaEspada concept car en 1954

    Ronald Reagan dans la Cadillac LaEspada concept car en 1954

    La chasse aux « rouges »

    Parallèlement, Ronald Reagan est élu au comité de direction du Screen Actors Guild (SAG) pour la première fois en 1941. En 1946, il est élu Président et est renouvelé jusqu’en 1959. A la fin des années 40, Reagan fournit au FBI les noms d’acteurs qu’il considère comme étant des sympathisants communistes au sein de l’industrie cinématographique et témoigne devant la House Un-American Activities Committee.

    Ronald Reagan pendant le tournage d'un épisode de "General Electric Theater" - 1960

    Ronald Reagan pendant le tournage d’un épisode de “General Electric Theater” – 1960

    Côté cinéma, il ne parvient pas à retrouver son statut d’avant-guerre. En 1959, il rejoint la télévision pour présenter le General Electric Theater, une série hebdomadaire de drames devenu  très populaire. Il joue à cette occasion avec James Dean. Son contrat lui impose de réaliser des visites des usines de General Electric seize semaines par an. Son dernier rôle qu’acteur professionnel est  de de jouer de 1964 à 1965 dans la série Les Aventuriers du Far West. Il rencontre à cette occasion Nancy Davis, sa future femme.

    Les aventuriers du Far West - 1964

    Les aventuriers du Far West – 1964

    Dans les années 60, Ronald Reagan s’intéresse beaucoup à la politique. Au début des années 1960, Reagan il s’oppose aux législations sur les droits civiques en déclarant que « si une personne veut discriminer les nègres ou les autres lorsqu’il vend ou loue sa maison, c’est son droit ». Ambiance. Il rejoint également le lobby pro-armes National Rifle Association (NRA) dont il reste membre toute sa vie.

    Il est élu ensuite au poste  de gouverneur de Californie en 1966. La suite on la connaît.

    Publicité Chesterfield avec Ronald Reagan - 1948

    Publicité Chesterfield avec Ronald Reagan – 1948

     

     

     

     

     

     

     

     


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